L'homme au pistolet d'or

C'est mieux qu'un Derrick ^^

Ça y est ! Après avoir fait parti des acteurs voulus par Ian Fleming pour le rôle de Dr. No, Christopher Lee rejoint enfin la saga James Bond. Très grand acteur britannique, et cousin par alliance de Fleming, Lee interprète le méchant de l'épisode. Et quel méchant ! Scaramanga fait parti des antagonistes les plus cultes de Bond. Son arme, le fameux pistolet d'or est devenu aussi célèbre, si ce n'est plus. En effet, de nombreux jeux vidéos de la licence incluent le pistolet d'or comme l'arme ultime en mode multijoueur, permettant de tuer son adversaire avec une seule balle.
Détail étonnant : Scaramanga, l'homme au pistolet d'or, est à à la sortie du film le seul méchant avec Dr. No dont le nom est également le titre du long-métrage. Cela rajoute du prestige au rôle de Christopher Lee. Depuis, seule la Bond Girl Octopussy aura droit au même type d'honneur. Coïncidence, cette dernière sera d'ailleurs incarnée par Maud Adams qui joue ici le rôle d'Andrea Anders.
L'action de l'épisode permet également de dépayser les fans avec la Thaïlande comme lieu de production. Le roman se situait principalement en Jamaïque mais les producteurs voulaient éviter de retourner dans les Caraïbes après le film précédent. On ressent d'ailleurs dans cet épisode la volonté de ressembler aux films d'arts martiaux de l'époque, popularisés par les succès de Bruce Lee notamment. Pour les décors, j'ai beaucoup apprécié [spoiler] le quartier secret du MI6 dans l'épave du RMS Queen Elizabeth [/spoiler]. Au niveau de l'intrigue, c'était appréciable de voir un bad guy qui respecte autant 007. D'ailleurs si [spoiler] Andrea Anders n'avait pas envoyé la balle en or avec le nom de Bond, la confrontation entre les deux hommes [/spoiler] n'auraient probablement pas eu lieue. J'ai beaucoup aimé ce détail, de voir une simple action entrainer les deux hommes jusqu'à un face à face mortel.
Côté casting, outre Christopher Lee qui est excellent, Roger Moore devient de plus en plus à l'aise dans le rôle de James Bond. On sent toutefois que le script n'est pas encore tout à fait écrit pour mettre en valeur son interprétation de Bond. Certaines scènes présentent un 007 assez macho, symbole de la période de Sean Connery plutôt. Cela sera amélioré et le film suivant mettra davantage en valeur le Bond séducteur et sarcastique incarné par Moore.
Pour les dames, Britt Ekland ne restera pas forcément dans les mémoires comme une Bond Girl marquante, même si j'avoue l'avoir beaucoup apprécié lorsque j'avais découvert le film dans mon enfance. Enfin le retour du Shérif J.W. Pepper est appréciable, en VO son accent sudiste est toujours aussi amusant.
En conclusion, un James Bond marquant de par le retour de 007 en Asie et le méchant qui fera date dans l'histoire de la saga.

Un vent de fraîcheur souffle sur James Bond après deux épisodes un peu en demi-teinte. L'homme au pistolet d'or peut certes être critiqué pour son fil conducteur un peu léger mais il possède les ingrédients essentiels de la dramaturgie bondienne. Une touche d'exotisme et d'imaginaire d'abord, avec les somptueux paysages de la baie d'Along, la jonque, l'île de Scaramanga avec son incroyable centrale solaire et son moins insolite "parc d'attraction", le génial quartier secret du MI6 dans l'épave du Queen Elizabeth. Les Bond girls, surtout la sublime Maud Adams (Britt Ekland ne restera pas dans les annales dans le rôle de Goodnight). Et puis l'élément iconique qui marque le spectateur, Francisco Scaramanga, l'homme aux 3 tétons et au fameux pistolet d'or, celui qui tue en un coup et a fasciné plusieurs générations (le fait qu'il se monte en kit est totalement improbable mais également une idée brillante). Plus encore que le duel final, le face-à-face Bond / Scaramanga pendant le combat de boxe thaïe, auprès de la malheureuse Anders figée pour l'éternité, est d'anthologie. Christopher Lee est parfait dans ce rôle de "gentleman killer". Mais un méchant peut en cacher un autre et on aurait tort de mésestimer Tric-Trac, qui contribue également au "cachet" du film. L'humour est particulièrement percutant et souligné par des trouvailles scénaristiques amusantes, comme cette balle incrustée dans le nombril de la danseuse de cabaret. Seul bémol, la réalisation va parfois un peu trop loin dans l'exagération, prenant le risque du grotesque comme dans l'attaque des sumos dans la propriété de Hai Fat, la course poursuite de la voiture volante de Scaramanga ou la fin de la scène à l'école d'arts martiaux. Générique explosif, John Barry encore en grande forme pour la BO.