Les Amours imaginaires

Belle esthétique.

Faussement artistique, soporifique, pas d'émotions, abus de ralentis et de dalida. Bref, j'ai pas accroché à l'univers du tout.

Hmmm... Je crois que je n'ai pas tout compris. C'est un beau film, très esthétique, qui présente l'histoire du trio principal, entrecoupée d'histoires rapportées par... par qui au juste ? Des membres des coeurs brisés anonymes, en quelques sortes, qui relatent leurs échecs sentimentales.
D'une part, je dois souligner que ce film m'a beaucoup parlé. Il énonce des vérités peut-être difficile à entendre, parce qu'il présente de façon assez disphoriques la relation amoureuse qui, dans sans apparente beauté et son exaltant tourbillon, est souvent vécue comme une passion aveugle. D'autre part, même si la thématique m'a vraiment accrochée et que j'adhère au propos, ce film relève plus, selon moi, de l'expérimental. On comprend où le scénariste veut en venir, mais on se trouve ici davantage face à un constat - celui de notre soumission amoureuse - qu'à une réelle histoire. D'ailleurs, entre le début et la fin, Marie et Francis ne connaissent aucune véritable évolution. On pourrait s'attendre à ce que cette mésaventure les fasse évoluer dans leur rapport aux autres et à leurs sentiments, mais leur comportement redevient tel qu'il était au début du film.
De plus, je regrette que le personnage de Nicolas n'ait pas été creusé davantage. On ne sait pas réellement ce qui se trame dans sa tête. Est-ce qu'il n'a tout simplement pas conscience de ce que les deux autres ressentent pour lui ? Est-ce qu'il prend plaisir à jouer avec eux ? L'ultime réponse qu'il donne à Marie - et qui m'a vraiment scotchée ! Wahoo ! - permet d'accorder du crédit à cette dernière supposition, mais rien n'est affirmatif. Ce type est creux, franchement; je ne comprends même pas ce qu'ils lui trouvent !!
Ainsi, malgré sa justesse, sa cohérence et sa beauté, ce film ne parvient pas réellement à transporter et ne demeurera pas inoubliable.

À ma propre surprise, j'ai accroché. L'univers ultra coloré et les références ciné au kilo, le québécois sous-titré et les mélodies entêtantes façon In the mood for love, les personnages profonds sans qu'on ait besoin d'un quart d'heure de présentation... Un bon Dolan.

Pas le meilleur Dolan, le rythme est un peu lent. Malgré tout, le Québécois parvient toujours à accrocher le spectateur par son esthétique particulière, ses partis pris de mise en scène. C'est encore le cas ici, où il confère une grande sensualité à ses personnages en multipliant les plans resserrés. Il aime ses acteurs et cela transparaît dans son film. On l'aime lui, touchant dans ce rôle à fleur de peau. Et puis il aime le cinéma. Cela paraît bête à dire mais cela fait tellement du bien...

Objectivement, c'était quand même super prétentieux et pas top top... Mais le charme de Dolan est là, et les thématiques abordées sont intéressantes. Sa manière de manier la musique et de filmer des acteurs qu'il apprécie vraiment est assez contagieuse ! Impossible pour moi de le détester ahha