Franz26 a dit (01 Janvier 2024 à 17:55)
Alors que la Nintendo Switch vient d’accueillir le remake du mythique Super Mario RPG, j’ai en cette fin d’année privilégié la découverte de l’épisode Nintendo 64. Sorti en 2000 et arrivé une année plus tard dans nos belles contrées, soulignons-le, il faut aujourd’hui débourser un demi-rein pour se procurer la cartouche PAL qui ne faisait malheureusement pas partie de ma collection. Grand amateur des opus portables ayant fait les beaux jours de la GBA, DS et 3DS, j’ai investi en toute confiance ! Voyons voir ce que nous réserve Paper Mario premier du nom.
Dès l’introduction on retrouve le ton et l’humour décalé de la franchise, annonçant une intrigue complètement folle et bourrée d’autodérision. Une fois n’est pas coutume, Mario se lance à la poursuite de Peach (et de son château !) enlevée par l’infâme Browser grâce aux pouvoirs des étoiles, également dérobés à l’insu de nos héros. Convenu sur le papier, le scénario fait pourtant preuve d’une efficacité redoutable avec sa succession de scènes improbables et son défilé de protagonistes burlesques. L’aventure abuse des comiques de situation et profite d’une traduction Française honorable. Un vrai bon point.
Mais évidemment la sève de la série réside dans son gameplay dynamique qui revisite les mécaniques du J-RPG au tour par tour. En apparence simplistes, les affrontements se révèlent pourtant vite passionnants de par leur interaction constante avec le joueur. Mario dispose de la panoplie traditionnelle matérialisée par une jauge de HP, de MP, d'attaques spéciales ou encore l'incontournable commande des objets. Soutenu par les nombreux acolytes recrutés au cours de ses péripéties, c’est avec un partenaire peu banal, et interchangeable à tout moment, que le moustachu prend part au combat. Chaque action, y compris un simple saut ou coup de marteau, nécessite une petite manipulation afin de maximiser son efficacité. Concentration, observation et réflexes sont nécessaires afin de réussir vos assauts et, à l’inverse, parer les coups. En résulte des batailles immersives, funs et fichtrement originales !
L’expérience amassée permet d’améliorer l’une des trois catégories suivantes : jauge de vie, de magie et les « points badges ». Mario peut en effet s’équiper d’une ribambelle d’accessoires histoire d’étoffer son arsenal de coups spéciaux, ou tout simplement s’octroyer divers bonus statiques. A ne pas négliger, car derrière son aspect enfantin Paper Mario n’est pas toujours facile et requiert une certaine dose de réflexes et de stratégie, notamment contre certains boss riches en couleurs et généreux dans la distribution de mandales ! La progression, elle, est beaucoup plus évidente. Très linéaire, l’exploration reste agréable et exploite les capacités respectives de vos sidekicks. Bombinette peut faire exploser les murs fissurés, Parakarry le Koopa ailé vous aidera à traverser les fossés, Watt, la petite étoile, illuminera les chemins ténébreux, etc… Des mécaniques diverses au service d’un level design soigné, empli de petites énigmes sympathiques. Découpé en chapitres, le titre vous fera voir du pays et exploite l’univers de la licence à merveille.
Grâce à son style graphique original Paper Mario n’a pas pris une ride. Chose rare pour un soft Nintendo 64 ! Mélange de 2D/3D, jeux de perspectives, rotation de la caméra, effets visuels tape à l’œil, finesse des décors, etc… l’ensemble impressionne et fait encore son petit effet aujourd’hui. Un dépaysement visuel coloré et bon enfant, accompagné par une bande son dynamique et efficace. Mélodies joviales et bruitages burlesques baliseront votre voyage, pouvant s’étaler sur plusieurs dizaines d’heures pour les plus perfectionnistes. Foutue quête des morceaux d'étoiles...
En confiant une nouvelle fois le projet à Intelligent System, Nintendo réédite son pari et nous propose un mariage rafraichissant accessible à tous. Outre une réussite technique incontestable, c’est surtout la qualité de son gameplay qui propulse Paper Mario parmi les meilleurs jeux de la console ! Extrêmement fun, le titre n’a pas à rougir de son âge et on lui doit la plupart des mécaniques des « Mario & Luigi ». A moins d’être allergique à l’univers du plombier, ne passez pas à côté de cette petite pépite old school également accessible via le catalogue 64 de la Switch. Pas d'excuses !
Franz26 a dit (31 Décembre 2023 à 09:48)
Développé par les français de BlueTwelve Studio, Stray semble aux premiers abords s’adresser aux amoureux des petits félins domestiques. Mais derrière cet aspect « cute » qui me fait déjà perdre toute objectivité, se cache un jeu d’aventure post-Apo surprenant. Paré pour un voyage éphémère empreint d’une ambiance cyberpunk mélancolique ? Installez-vous confortablement devant l’écran avec un bol de lait, et lisez ce qui suit.
L’histoire débute par un réveil en douceur et une balade champêtre en plein air avec vos amis chats. Ici la nature semble avoir repris ses droits sur les vestiges industriels construits par l’homme, mais la quiétude ambiante cède vite place à la dramaturgie : notre petit bonhomme tombe dans les tréfonds et se réveille seul et apeuré. N’écoutant que son courage, il brave l’obscurité et débarque dans une cité habitée par des machines. Ces robots, bipèdes intelligents et anciens serviteurs d’une humanité disparue, sont stupéfiés par l’apparence de notre boule de poils, premier être biologique qu’ils aperçoivent depuis des siècles ! Très vite B-12, une IA amnésique secourue par le matou, se téléchargera dans un drone et s’improvisera compagnon de fortune en quête de sa mémoire perdue. Périple coïncidant avec notre besoin de remonter à la surface. Une tâche ardue relevant du fantasme pour les entités robotiques du coin, confinées dans leur ville délabrée des bas-fonds afin d’échapper aux Zurks : bactéries mutantes étroitement liées à l’extinction de l’humanité et des IA.
Bon, le contexte est posé, je n’en dirais pas davantage afin de vous laisser le plaisir de la découverte intact. Stray nous propose un synopsis intéressant aux thématiques classiques mais bien exploitées. Son univers, tout en verticalité, fait le reste. Dextérité féline oblige, les développeurs jouent bien sûr avec les capacités de notre avatar qui peut très facilement prendre de la hauteur ou se hisser dans des petites ouvertures discrètes. L’agilité du quadrupède renouvèle un tantinet notre approche mais ne révolutionne aucunement le genre, même si l’impression de gigantisme permanent ébranle un peu nos repères.
Le gameplay use de mécaniques classiques, essentiellement centrées sur la recherche et la résolution d’énigmes simplistes, entrecoupées de quelques phases de plates-formes ou d’action plus rythmées. Le chat interagi en permanence avec B-12, qui sert de traducteur universel et permet de contourner les limites naturelles de l’animal. On s’amusera bêtement de petites possibilités inutiles, tel que miauler, faire ses griffes ou se frotter amicalement aux passants robotiques. Un aspect ludique sans prétention au service de la narration, essentiellement visuelle et environnementale.
Vivre l’aventure à travers les yeux de ce petit minet roux, aux mimiques aussi réalistes qu'adorables, n’est pas un simple caprice marketing des développeurs. Cela sert bien évidemment l’expérience - nous parlions de proportions plus haut - mais aussi la symbolique tant le contraste entre les deux protagonistes principaux parait irrationnel. Observer ces robots émancipés mimer le style de vie de leurs anciens maitres interroge, et si la curiosité n’est pas votre fort, la direction artistique incite malgré tout à prendre son temps. Le temps d’observer, de communiquer, de se promener dans les ruelles et sur les toits. Bref, de profiter de cette ambiance cyberpunk extrêmement soignée et d’en comprendre davantage sur le background du jeu. Une atmosphère soutenue par une bande son de qualité, emplie de thèmes légers pour appuyer les moments de mélancolie et d’exploration solitaire, mais n’hésitant pas à user de sonorités plus électro lorsque le tempo s’y prête. Quantité et variété sont de mise, pour un résultat au poil.
L’envie de flâner ne serait pas si prononcée sans une solide réalisation. Ça tombe bien, Stray est une belle réussite technique ! Le titre bénéficie de textures propres, les jeux de lumières sont magnifiques et les décors fourmillent de détails. Ajoutez la taille respectable des zones urbaines et l’animation impeccable du chat, et on obtient une performance assez remarquable pour un si petit studio ! D’autant que le contenu tient la route : comptez une demi-douzaine d’heures pour terminer l’aventure en prenant son temps, et sans doute quelques sessions supplémentaires afin de dénicher tous les secrets du titre. En rapport à son prix de vente, rien à redire. Une durée de vie calibrée qui veille aussi à maintenir l’intérêt jusqu’au bout. La boucle de gameplay, malgré quelques phases surprenantes, n’étant pas prévue pour une expérience de jeu prolongée.
Stray n’est pas qu’une simple proposition contemplative. S’il se repose avant tout sur son atmosphère, semblant parfois suspendue hors du temps pour véhiculer sa mélancolie ambiante, il reste un jeu d’aventure intelligent. La complicité naissante entre les deux protagonistes ne laisse pas indifférente, et l’approche féline apporte une touche d’originalité très agréable. Sans être transcendante, l’aventure use de ressorts narratifs intéressants et ces quelques heures de jeu resteront gravées dans ma mémoire. J’en ronronnerais presque.
Franz26 a dit (25 Décembre 2023 à 09:41)
Metroidvania en pixel art développé par le petit studio The Game Kitchen, Blasphemous emprunte à première vue un chemin déjà surreprésenté sur la scène vidéoludique indépendante. Il se démarque cependant par son univers horrifique empreint d’un culte religieux des plus malaisants.
Une abjecte malédiction connue sous le nom du « Miracle » s’est abattue sur la terre de Custodia, condamnant ainsi ses habitants et ôtant toute joie de vivre à l’humanité. Alors que le monde n’est que ruines et désolation, vous incarnez le « pénitent », un survivant anonyme lancé dans une quête obscure aux tenants et aboutissants tout aussi opaques. Difficile en effet d’éclaircir le mystère entourant ce personnage et l’univers dans lequel il évolue. Les rares PNJs ne dévoilent que des bribes d’information énigmatiques, et il faut davantage se tourner vers le lexique des objets afin d’en apprendre davantage sur le lore de Blasphemous. Un synopsis volontairement alambiqué, contribuant à l’atmosphère glauque et captivante du titre. Car avant d’aborder les mécaniques de jeu, j’insiste encore sur cette ambiance macabre qui prend aux tripes autant qu’elle n’en expose. Teintée de références au christianisme, elle abuse d’un bestiaire malsain et de scènes riches en hémoglobine ! On notera d’ailleurs la possibilité inutile mais jouissive d’effectuer des « Fatality » sur les ennemis agonisants : paix à leurs âmes.
En terme de gameplay, nous voici en présence d’un Metroidvania relativement classique dans sa construction. Mais le titre de The Game Kitchen ne s’encombre pas d’une multitude d'aptitudes à déverrouiller, et même si les allers et retours sont monnaie courante, ces dédales enchevêtrés n’ont rien de labyrinthiques et bénéficient d’un level design sage et efficace. Evidement la traditionnelle mappemonde aiguillera votre parcours, laissant la possibilité bienvenue d’annoter divers points d’intérêts.
En revanche, Blasphemous impose un minium d’exigence au joueur, et une maitrise intrinsèque des capacité du pénitent se révèle vite indispensable. La bonne gestion de l’esquive et de la parade sera souvent la clé du succès, bien davantage que les divers bonus statiques procurés par votre chapelet, aux emplacements limités, ou que les coups spéciaux de votre épée, unique arme du jeu au demeurant. La ténacité des ennemis, couplée à des phases de plates-formes parfois punitives, engendre une progression ardue et ponctuée d’échecs. Revers régulièrement occasionnés par des boss vénères et originaux, qui nécessitent parfois plusieurs essais avant de rendre leur dernier soupir.
Si l’exploration est récompensée avec nombreux collectibles, upgrade de vie, de magie ou fioles de soins pour les plus importants, elle alimente aussi votre inventaire via une multitude d’objets obscurs dont l’utilité ne saute pas aux yeux immédiatement. Certains servent à l'accomplissement d’étranges quêtes annexes, mais il faut porter attention aux détails ou lorgner sur divers « Wiki » afin de ne rien rater ! Transition toute faite vers l’excellente durée de vie du titre, puisqu’il m’a fallu une petite vingtaine d’heures au compteur avant d’afficher un pourcentage de progression quasi complet. Les plus courageux peuvent ensuite se lancer dans un second run au challenge rehaussé, afin de déchiffrer les dernières énigmes et visionner la seconde fin de Blasphemous. Notez que cette « Deluxe Edition » bénéficie de quelques amélioration en terme de contenu et d'équilibrage.
Parti pris technique et volonté de surfer sur la vibe nostalgique des « vieux» joueurs dont je fais désormais parti, les développeurs nous offrent une réalisation en pixel art d’un autre âge mais au charme indéniable. Malgré quelques beaux moments de contemplation, plutôt dus à la direction artistique macabre qu’à la qualité appréciable des décors, on s’extasiera plus facilement sur les cinématiques « old school » et la taille de certains sprites. En effet, plusieurs boss, PNJs et autres abominations apportent un peu de piquant à une esthétique volontairement terne, en parfaite résonnance avec l’atmosphère sordide du titre.
La bande son apporte son mortier à l’édifice et accompagne votre éprouvante pénitence avec justesse. Des thèmes d’ambiance mélancoliques embellissent la majorité de votre parcours, ainsi guitares, pianos et violons reviennent régulièrement dans des styles distincts au rythme varié. Un vrai régal, qui peut aussi se matérialiser par des passages plus « métalleux » aux tons saturés, ou encore des sonorités brutes et primitives lors des affrontements. Un ensemble sonore très travaillé, qui accentue cette ambiance malsaine et corrobore l'influence religieuse des lieux.
Qualifié de « Soulsvania » par certains, il est vrai que Blasphemous reprend quelques éléments chers à la saga de From Software. Ambiance désolée quasi dépourvue d’espoir, scénario énigmatique et difficulté conséquente en sont la preuve. Mais ce petit parallèle mis à part, le titre de The Game Kitchen dégage une identité propre. Sans révolutionner le genre, il se distingue essentiellement par son ambiance et cette pénitence macabre emplie de souffrances. Quelques petits défauts çà et là, entre des phases de plates-formes perfectibles, des quêtes annexes indéchiffrables et un gameplay assez lourd, tous les joueurs n’adhéreront pas et lui préféreront peut-être des « Metroidvania » plus dynamiques. Les autres découvriront une expérience peu commune aux mécaniques efficaces et immersives. Excellente découverte.
Franz26 a dit (10 Décembre 2023 à 09:20)
Suite au succès critique de Nioh en 2017, la Team Ninja capitalise clairement sur les acquis du premier volet et nous propose un second opus dans la stricte continuité de son ainé. A défaut d’une révolution, c’est une confirmation avec un programme équilibré et toujours aussi dense en perspective. Malgré la rude concurrence dans le milieu des « Souls-like », Nioh avait su se distinguer et proposer une expérience plus nerveuse et dynamique. Voyons voir si, trois ans plus tard et après le passage d’un certain Sekiro, la recette prend toujours.
En préambule, il faut désormais passer par la création d’un « protagoniste » assemblé de toutes pièces, et intégré au scénario fictif mais empli de lieux, divinités et personnages historiques du Japon féodal. Enchevêtrement de conflits, quêtes de pouvoirs et complots étalés sur plusieurs lignes temporelles, la trame de Nioh 2 n’est pas simple à suivre et se révèle vite nébuleuse. Mais des résumés de l’histoire, personnages et bestiaire sont disponibles afin d’en apprendre davantage sur le lore. Si l’aspect narratif mixant sans détours faits réels et imaginaires sous fond de folklore traditionnel mystique passe clairement au second plan, cela n’enlève rien à la richesse du background et surtout à l’incroyable atmosphère que dégage l’univers du jeu.
On retrouve donc l’ambiance typique du premier volet, dépeignant un Japon féodal noirci et corrompu, à la limite du satanisme. Archipel dévasté par la guerre et les luttes internes, où l’avidité des hommes et les pierres de pouvoir ont donné naissance aux « Yôkai » ; hybrides humanoïdes et autres monstruosités que nous allons devoir éradiquer grâce au doux contact de notre lame. Le tout dans des décors variés et d’une justesse artistique exemplaire, parsemés de raccourcis et de passages dérobés dans la pure tradition des « Souls-Like ». Un régal de level design, malgré quelques inégalités et des zones souvent trop linéaires. Si les missions principales ont fait l’objet d’un soin remarquable, les secondaires se contentent souvent d’un recyclage au rabais de zones déjà visitées. Petit défaut déjà souligné dans le premier opus. La difficulté des obstacles et la mort punitive, engendrant la perte de votre expérience accumulée, apporte une saveur particulière à l’exploration. Principe bien évidemment pompé sur la saga de From Software, avec la possibilité de récupérer son dû en retournant sur les lieux du trépas sans accros.
En terme de gameplay la donne ne change guère, et on retrouve un système de build - assez permissif - basé sur des points de compétences à répartir selon plusieurs critères : vitalité, force, endurance (anima), magie, etc… Améliorant par causalité l’affinité avec certains types d’armes. A ce niveau le titre nous gâte, et offre un arsenal monstrueusement diversifié allant du double sabre aux tonfas, en passant par le bâton, la lance ou encore le glaive. J’en passe ! Il y en aura pour tous les goûts, et ajoutez le principe de postures (basses, moyenne et haute) pour cimenter l’ensemble et découvrir votre manière fétiche d’occire du monstre.
Les deux grosses nouveautés de gameplay proviennent du contre Yôkai et de l’utilisation des âmes en plein combat. L’une consiste en une parade parfaite selon timing, occasionnant dégâts et baisse de la jauge d’anima adverse tout en procurant un game feel assez jouissif, et l’autre permet de rattacher des orbes à aux compagnons divins afin de booster vos caractéristiques et déclencher des attaques spéciales. Quant aux esprits mystiques justement, ils reviennent en très grand nombre ! Ces divinités fantasmagoriques assurent alors un bonus de stats spécifique, et surtout la possibilité de se transformer en Yôkai afin de déchainer sa fureur l’espace d’un instant. Sans trop s’éterniser, mentionnons rapidement le système de loot, classique mais vite chronophage, ainsi que le sphérier de compétences dédié aux différents domaines (magie Onmyo, Ninjutsu, Samurai, etc...) histoire d’aiguiser sa panoplie mortelle. On passera d’autres points secondaires mais utiles : forge, dojo, salon de thé, etc…, car le gameplay de Nioh 2 se veut aussi complet que passionnant une fois l’ensemble apprivoisé !
Comme son prédécesseur, Nioh 2 n’est pas forcement accessible à tous les joueurs, mais la difficulté m’a semblé largement lissée par rapport au premier opus. Rien d’insurmontable avec un peu de persévérance, et seuls quelques boss retords m’ont demandé un chouia d’acharnement. Mention « très bien » pour ces ennemis uniques et souvent originaux, qui jouent leur rôle de gardiens à merveille dans un déluge de violence et de haine souvent déstabilisant le temps d’assimiler leur patern. Selon votre affinité avec le genre comptez environ 80 heures pour terminer l’histoire principale, une myriade de quêtes secondaires et le premier DLC. Considérant l’expérience comme suffisamment complète, je n’ai pas ressenti le besoin de dépenser mes pépettes pour les deux autres contenus additionnels.
Côté technique, comme nous l’avons vu plus haut, Nioh 2 brille davantage par sa direction artistique que par ses graphismes. Mais si certaines textures laissent à désirer, les effets visuels et l’animation rattrapent le tout et assurent un constat très plaisant malgré quelques baisses de framerate constatées occasionnellement (y compris sur PS5). Sans transition, n’oublions pas l’excellente bande son du titre. Variée, elle alterne les styles et abuse d’instruments caractéristiques du pays pour nous plonger dans l’action et nous happer en plein cœur de ce Japon féodal ravagé. Le doublage Japonais complète cette immersion authentique.
Véritable confirmation pour le studio, Nioh 2 surpasse son aîné avec quelques ajouts de gameplay bien sentis et un contenu dantesque ! L’exploration se veut toujours aussi délectable grâce à un level design travaillé et un monde passionnant pourtant découpé en missions et chapitres. Le titre ne réconciliera probablement pas les quelques détracteurs de franchise, mais comblera amplement les fans. J’en fais partie, et si une pointe de challenge et de technicité ne vous rebutent pas, je ne peux que vous recommander ce petit bijou du genre ! « L’effort » en vaut la peine, et vous découvrirez alors un titre d’exception d’une rare générosité.
Franz26 a dit (11 Novembre 2023 à 09:36)
Exclusivité Gamecube sortie en 2003, Viewtiful Joe, Beat’em all décomplexé signé Clover Studio, débarque un peu plus tard sur Playstation 2 dans une version Director’s cut. Si son style unique en Cell Shading au ton décalé saute aux yeux, c’est avant tout son gameplay audacieux qui le démarque de la concurrence. En repensant largement les mécaniques du genre, Viewtiful Joe se pose comme une véritable bouffée d’oxygène.
Alors qu’il profitait d’une séance de cinéma avec sa petite copine, Joe se retrouve propulsé à travers l’écran en plein cœur d’un film rétro de Sentaï Japonais. Super héros improvisé, il s’accommode bien vite de son nouveau rôle et va tenter de sauver son amie kidnappée, non sans péter la gueule aux hordes d’ennemis bariolés sur son chemin. Un synopsis complètement barré, bourré d’humour, de répliques cocasses et de situations loufoques transcendées par une direction artistique absurde et colorée.
En effet, Viewtiful Joe se pare d’une réalisation pétillante en Cell Shading semblant sortir d’une planche de Comics fraichement dessinée ! Un filtre graphique du plus bel effet, auquel se mêle un déluge d’effets spéciaux impressionnants et une palette de couleurs détonantes. Si les décors méritent le coup d’œil, la taille et l’animation des sprites à l’écran volent la vedette et laissent pantois d’admiration !
Beat’em all en scrolling horizontal, notre héros bénéficie de la panoplie d’actions traditionnelles : coups de pieds, de poings, double saut, etc… Mais la vraie sève du gameplay découle de la montre V ; dispositif capable de toutes les folies ! Grace à une jauge spéciale, qui se régénère automatiquement et se renforce au fil des bonus ramassés durant le niveau, il est possible de ralentir ou d’accélérer le temps via les gâchettes de la Dualshock. Outre un effet visuel saisissant, ces pouvoirs sont indispensables pour progresser face aux légions de vilains vous barrant la route. En ralentissant l’action, Joe peut esquiver et contre-attaquer à loisir, favorisant ainsi les dégâts occasionnés et annihilant ceux reçus. Attention toutefois à bien relâcher la pression juste avant de tomber à sec, car tout abus vous rendra temporairement très vulnérable. L’accélération du temps, elle, donne la possibilité de se déplacer à toute vitesse et de déclencher des pluies de coups enflammées (au sens propre) ! S’ajoute l’opportunité de zoomer sur l’action, changeant de ce fait la palette d'attaques et boostant son efficacité ! Toujours sous couvert de votre jauge V, finalement aussi précieuse que la barre de vie. Si le système peut paraître un peu confus aux premiers abords, la prise en main impeccable permet d’assimiler très vite les différentes capacités du héros (également exploitées pour résoudre quelques petites énigmes). S’ensuit un dynamisme incroyable, dégageant un « Game Feel » délectable et un sentiment de puissance jouissif ! Les écrans s’enchainent sans temps morts, dévoilant un bestiaire d’exception qui ne se laissera pas abattre les bras croisés.
Car Viewtiful Joe est un jeu exigeant, et si les checkpoints réguliers lissent la difficulté, déceler les bonnes ouvertures contre les boss nécessite souvent plusieurs essais. Heureusement, vous pouvez dépenser les points récoltés plus ou moins gracieusement (selon le grade obtenu en mission) dans une boutique à chaque checkpoint. Ainsi, on s’empressera vite d’augmenter la jauge de vie et d’apprendre de nouveaux coups spéciaux pour rentre Joe encore plus performant, histoire de se frayer un chemin jusqu’au combat final démesuré qui porte à son paroxysme l’aspect caricatural et l’hommage au genre du Sentaï.
Bien évidemment la bande son vient dynamiter l’ensemble, et le doublage, anglais pour l’édition Européenne, reste dans le ton. De quoi embellir ce déluge d’action qui vous tiendra en haleine une petite dizaine d’heures, à minima ! En effet, difficile de résister à l’envie de prolonger l’expérience dans un mode de difficulté plus élevé, ou en compagnie de Dante, « guest-star » de cette édition Playstation 2.
Si Viewtiful Joe ne se prend pas au sérieux avec sa réalisation atypique et son ambiance complètement décalée, il s’assume comme un défouloir parfaitement calibré, à la fois original, technique et accessible ! Une véritable petite pépite, et tout simplement l’un des meilleurs représentant du genre auquel j’ai pu m’essayer ! Il me tarde désormais de jouer à sa suite, en espérant retrouver un jour la licence sur nos consoles modernes.
Franz26 a dit (28 Octobre 2023 à 09:08)
Sorti fin 2016, Final Fantasy XV aura connu une gestation difficile entamée en 2004 sur les vestiges de Final Fantasy Versus XIII. Douze années de développement plus tard, dont un restart majeur en 2013, l’avant dernier opus canonique de la saga en date pointe enfin ses pixels sur Playstation 4 et Xbox One. Vu l’investissement financier ahurissant du projet et l’image dégradée de la série, échec interdit pour Square-Enix ! Voici mon humble avis sur cet épisode controversé, review en complet déphasage avec l’actualité puisque le 16e volet se trouve désormais dans les bacs...
Je vous ferais grâce de mon passif avec la franchise, saga de cœur à laquelle je voue un amour sans faille forgé depuis l’épisode IV et entretenu avec brio jusqu’au XIIe opus. Sans oublier quelques apartés dithyrambiques - FF Tactics pour n’en citer qu’un - avant que la surexploitation de la licence couplée à un manque d’inspiration ne vienne entacher ce glorieux patrimoine.
Final Fantasy XV commence par une magnifique introduction d’1h30… via le long métrage « Kingsglaive » ! En effet, le visionnage du film se révèle quasi indispensable pour mieux comprendre les enjeux et le contexte géopolitique du titre. Pas de doute, le développement chaotique se ressent dès l’introduction et met déjà en évidence l’obscurité du background. En exil suite à l’invasion de sa patrie, le jeune roi Noctis et ses trois compères vont tenter de renverser l’empire - ayant prétexté un faux traité de paix pour s’introduire dans la capitale - et restaurer la souveraineté du royaume du Lucis. S’ensuit un « road trip » dépaysant à bord de la Régalia, votre luxueuse voiture royale, qui ne manquera pas de charme malgré des lacunes scénaristiques inexcusables. Narration découse, synopsis haché, ellipses temporelles mal amenées, antagonistes complètement survolés et j’en passe, la trame de Final Fantasy XV peine à convaincre. Constat heureusement nuancé grâce à l’alchimie et la complicité que dégagent les protagonistes principaux, couplée à quelques bribes scénaristiques laissant entrevoir un sacré potentiel. Ce petit gout d’amertume concerne plusieurs strates du jeu et viendra titiller votre palais à plusieurs reprises durant l’aventure, trahie par une ambition démesurée et la pression des producteurs souhaitant éviter la déroute financière du studio. Au détriment de l’œuvre donc, incomplète…
Contrairement aux derniers volets en date très critiqués pour leur linéarité, Final Fantasy XV met en avant la liberté d’exploration et propose un vaste open-world contemporain comme terrain de jeu. Assez proche de notre univers malgré quelques cicatrices artificielles divines dans le paysage, le monde d’Eos se divise en 3 continents : votre patrie déchue, le Lucis, le royaume d’Accordo, occupé mais plutôt neutre, et l’Empire, les méchants. Le périple se concentre essentiellement sur l’exploration de votre nation, que vous allez arpenter le plus souvent en voiture ou à dos de Chocobos. Stations-services, petites bourgades et quelques villes majeures baliseront le voyage, faisant la part belle aux grands espaces désertiques ou verdoyants. Quelques panoramas somptueux viendront pimenter l’excursion, accentuant alors un sentiment de liberté absent des derniers épisodes. Un incroyable cycle jour-nuit embelli de surcroit la progression, amenant à des haltes régulières au détour d’un feu de camp ou d’un hôtel afin de passer la nuit tranquillement et ne pas se faire harceler par les mobs nocturnes assez retords ! Outre quelques textures passables la réalisation du titre excelle, tant en terme d’animation et de modélisation qu’au niveau des effets visuels : un vrai régal.
Si l’univers d’Eos s’impose comme une incontestable réussite visuelle et artistique, le bât blesse en terme de contenu. Au cœur d’environnements aussi beaux que vides, on retrouve une recette bon marché abusant largement des « quêtes Fedex » sans intérêts, de l’accumulation de collectibles ou encore des éternelles « chasses aux monstres » pour glaner quelques récompenses inutiles. Pas de quoi déchainer les passions, même si les plus pointilleux d’entre nous s’acharneront à ramener inlassablement des légumes au pécore du coin ou à pécher de la carpe dans un étant moisi, en faisant fi de ce remplissage artificiel limite insultant… Un constat qui se ressent au niveau de la durée de l’œuvre, découpée en une quinzaine de chapitres et pouvant s’achever en ligne droite très rapidement. Heureusement l’univers et l’atmosphère du titre restent suffisamment immersifs pour inciter au vagabondage.
Le système de combat de Final Fantasy XV se veut très dynamique et priorise l’action en temps réel. Dans la peau de Noctis, les 3 autres personnages étant gérés par l’IA, il faudra alterner judicieusement entre attaque, parade et esquive, tout en veillant sur vos raccourcis d’armes afin de maximiser l’efficacité de l’arsenal en fonction du type d’ennemi. Le gameplay exploite les lames magiques, spécificité de la Nation du Lucis bénie des dieux. Concrètement, cela permet à Noctis de lancer son épée sur un ennemi ou un point d’accroche afin de se téléporter instantanément, tout en portant un coup fulgurant et dévastateur ! En contrepartie, cette action vide une portion significative de la barre de PM et il faut donc jouer entre temps forts et pauses stratégiques histoire de s’en sortir sans bobos. Un ensemble relativement bourrin mais efficace malgré une caméra parfois aux fraises, complété par une jauge de coups spéciaux servant à déclencher les attaques de vos compagnons préalablement paramétrées. Ces derniers ne vous seront néanmoins pas d’une grande aide et partent au combat la fleur au fusil, vous contraignant à les soigner en permanence. D’autant que les monstres auront du répondant ! A noter que, si la magie et les invocations sont toujours présentes dans cet opus, les premières se révèlent relativement inutiles, et les secondes très bien intégrées au scénario mais complètement anecdotiques dans la pratique. Enfin, un système d’évolution à base d’expérience et de point de compétences vient compléter un gameplay solide, toutefois entaché de petits défauts. Au rayon des plus marquants, on constate des donjons sans grande imagination et un système de déplacement en voiture assez laborieux ! Une tare à peine compensée par les « déplacements rapides » compte-tenu des temps de chargements incommodants les accompagnants, même sur Playstation 5...
Sans transition, la bande son de Final Fantasy XV prêche en sa faveur. Des thèmes magnifiques et variés accompagneront votre périple, où la crédibilité des acteurs sera renforcée par un excellent doublage Japonais. Cerise sur le yaourt : la possibilité d’écouter les musiques des opus précédents lors de vos égarements en voiture ou en Chocobo !
On ne pourra pas reprocher à ce Final Fantasy un manque de prise de risque, et si l’initiative ne paye guère, l’expérience mérite à mon sens le détour. Sentiment d’exploration parfois grisant malgré un open-world perfectible, thématiques intéressantes, mise en scène spectaculaire, réalisation accomplie, gameplay agréable et bande son de qualité, Final Fantasy XV propose de très belles choses qui en font à mes yeux un excellent RPG, mais un mauvais Final Fantasy ! Car le titre pèche par sa structure complètement éclatée, donnant une impression de jouer à un jeu incomplet sorti en catastrophe. Et pourtant, de nombreuses mises à jour sont passées par là entre temps, c’est dire ! A défaut de renouer avec le génie caractéristique des épisodes d’antan, Final Fantasy XV se pose comme une expérience audacieuse qui divise autant qu’elle ne séduit. Mon appréciation finale se situant probablement à mi-chemin.
Franz26 a dit (14 Octobre 2023 à 08:20)
Fin des années 2000, les aventures du Professeur Layton débarquent sur Nintendo DS et s’inscrivent immédiatement parmi les nombreuses licences marquantes de la console. Level-5 se découvre alors une petite poule aux œufs d’or et, même si elle se fait plus discrète depuis quelques années, la série va proliférer ensuite sur 3DS et Nintendo Switch. Des épisodes souvent encensés par la critique, comblant ainsi les amateurs d’énigmes et de mystères. En quête d’un petit jeu portable sans prétention à transporter pendant mes vacances d’été, voici l’occasion de ressortir cette cartouche poussiéreuse d’outre-tombe ! Près de 15 ans après ma première expérience avec la franchise ; mieux vaut tard que jamais…
A peine remis de leur précédente aventure, Layton et Luke reçoivent une lettre d'Andrew Schrader, savant et ami du professeur, contenant des informations sur le coffret céleste. Plus communément appelé : la Boîte de Pandore. Il n’en faut pas plus pour réveiller la curiosité de nos compagnons, embarqués dans une nouvelle intrigue passionnante à l’écriture un peu naïve mais très habile.
Nous voici donc en présence d’un « Point & Clic » composé d’une multitude d’écrans fixes où, grâce au pavé tactile de la DS, toutes les interactions s’effectuent le plus naturellement du monde par l’intermédiaire du stylet. Toutefois, la formule de Level-5 puise son originalité dans l’enchainement et la résolution de petites énigmes qui conditionnent la bonne avancée de l’histoire. Ainsi, que ce soit en discutant avec des PNJs ou en fouillant dans les décors, vous aller dénicher des dizaines de problèmes à résoudre toujours en lien avec la situation à l’écran. Il y en a pour tous les gouts : logique, mathématique, sens de l’observation ou de la déduction, etc... Les devinettes suivent une courbe de progression assez linéaire même si chacun appréhendera la difficulté à sa manière. Certains problèmes ne vous résisteront guère plus de 30 secondes, tandis que d’autres vont nécessiter de longues minutes de réflexion, voir « l’achat » assez culpabilisant d’indices. Le travail de vulgarisation et l'intérêt des différentes énigmes force le respect, même si l'on pestera parfois devant quelques énoncés un peu bancals (#mauvaise.foi). Le gameplay n’évolue donc pas d’un iota et se contente d’apporter quelques mini-jeux dispensables, tel que la reconstitution de l’appareil photo, le régime du hamster obèse ou le service à thé. L’ensemble trouve un subtil équilibre entre phases d’exploration et de réflexion, facteur clé du succès.
Le titre de Level-5 peut également s’appuyer sur le savoir-faire du studio en matière d’animation. Les décors sont fins, fourmillement de détails et bénéficient d’une direction artistique haute en couleur. Les nombreuses cinématiques, malgré une faible résolution due à la compression des fichiers, s’apparentent à de véritables petits dessins animés et impressionnent compte-tenu de la puissance limitée du support. Une réalisation impeccable, directement liée au plaisir d’explorer ce monde aussi mystérieux que charmant, empli de protagonistes loufoques et de situations non moins saugrenues.
La bande son apporte également un plus non négligeable en matière d’immersion, avec des thèmes d’ambiance agréables soutenus par un doublage VF étrangement qualitatif ! Comptez bien une quinzaine d’heures de jeu pour boucler l’aventure et découvrir tranquillement la plupart des énigmes cachées. Les plus motivés peuvent de surcroit prolonger l’expérience avec de nombreux bonus « post-game », qui confèrent à ce Professeur Layton une durée de vie exemplaire.
Campé sur des acquis solides, ce second volet des Aventures Layton conviendra à tous les joueurs avides d’un « Point & Clic » rafraichissant et un tantinet cérébral. Ma note ne reflète donc pas les qualités du jeu, et se révèle complètement biaisée par mon appétence limitée avec le genre. J’ai pourtant passé un bon moment à explorer ces lieux énigmatiques, du légendaire Molentary Express au petit village de Campagne de Dropstone, en passant par la ville fantôme de Folsense et son château ténébreux, le voyage fut aussi complet que dépaysant ! Et si cet épisode n’aura pas changé le statut de la licence à mes yeux, l’envie rattraper de mon retard sur la série reste prégnante. A petite dose… Rendez-vous dans 10 ans pour le « Professeur Layton et le Destin Perdu » !
Franz26 a dit (02 Septembre 2023 à 08:01)
Catégorie assez peu représentée sur console, le « Tower Defense » doit avant tout sa démocratisation à internet et aux mobiles, supports parfaitement adaptés à ce concept addictif. L’arrivée de Lock’s Quest en 2008 sur Nintendo DS reste encore aujourd’hui l’une des rares incursion du genre sur console.
Audacieux mélange d’action et de stratégie, Lock’s Quest ne se contente pas de reprendre l’habituelle mécanique de fortification face à des hordes d’ennemis. Bien qu’au cœur du jeu, cet aspect est complété par une dimension active où le joueur va manier son propre avatar sur le champ de bataille. Lock, « Archi-tech » de son état, va ainsi prendre part au combat et casser de l’envahisseur tout en réparant les bâtiments endommagés. Mais attention à l’excès de confiance, car il faut sans cesse veiller à la barre de vie de notre jeune héros et doser la prise de risque, tout en usant à bon escient des es pouvoirs magiques. Très utiles, ils se déclenchent en fonction de petites manipulations au stylet, accessoire qui va d’ailleurs régir la plupart de vos interactions. Seule la gestion de la caméra s’effectue avec le pavé directionnel, occasionnant ainsi une prise en main déstabilisante mais vite apprivoisée.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, place à la phase de préparation traditionnelle où, dans un laps de temps limité et moyennant finances, remparts et tours de défense variées constitueront votre bastion. Une étape stratégique cruciale tant l’emplacement, le type et les effets de soutien que vous allouerez à vos fortifications détermineront en grande partie le succès la mission. Veillez à garder l’aspect monétaire en tête : la gestion des ressources nécessite en effet un peu de retenue, sous peine de vite se retrouver en galère pour les prochaines missions. En gros, pas besoin de déployer la grande muraille de Chine couplée aux champs de mines Ukrainiens à chaque bataille !
Mais Lock’s Quest n’est pas qu’une succession d’affrontements sauvages, et le titre de 5th Cell propose un scénario plutôt soigné mettant en scène un conflit entre humains et automates pour s’approprier les précieux puits d’hydrocarbure du pays. L’histoire se dévoile tranquillement entre chaque mission par l’intermédiaire de cinématiques et dialogues avec les PNJs, de quoi temporiser un peu et équilibrer le rythme global. En résulte un gameplay complet et efficace, bien qu’un peu répétitif sur la longue. Heureusement, les 15 heures de campagne principale passent très vite et m’ont semblé un investissement bien calibré. A noter la présence d’un mode versus pour défier vos amis, en local ou en ligne.
Techniquement, Lock’s Quest renvoi aux plus belles heures… de la GBA ! De jolis décors 2D et des sprites mignons tout plein garantissent une réalisation sympathique mais peu ambitieuse, à l'image de la DA et du character design. La bande son ne marquera pas davantage son monde, assez générique elle se contente d’accompagner l’action sans réelle plus-value.
Profitant du pavé tactile de la DS, Lock’s Quest s’impose comme un « Tower Defense » complet aux contours soignés. Si tout n’est pas parfait en terme d’ergonomie et de lisibilité à l'écran, on lui pardonne vite ses petites approximations au profit de ses mécaniques addictives et de son scénario accrocheur. Une expérience rafraichissante et fort sympathique.
Franz26 a dit (29 Août 2023 à 07:42)
Petit Ovni développé par le studio Unfold Games, DarQ surfe sur la « vibe » des titres indépendants horrifiques. S’il s’inspire allégrement d’un Little Nightmares dans son déroulé ou d’un Limbo pour l’aspect visuel, il se démarque néanmoins de la concurrence via des mécaniques de gameplay singulières. Préparez-vous à un périple obscur aussi déstabilisant que dérangeant !
D’entrée, DarQ pose une ambiance visuelle et sonore cauchemardesque. Artistiquement, le titre se positionne comme une œuvre très sombre au style « Burtonien », défilé de décors soignés en scrolling-horizontal, tantôt angoissants, tantôt macabres à souhait. Car le périple de notre avatar longiligne n’a rien d’une promenade champêtre, et si distinguer le vrai du faux ne sera pas toujours évident, le cauchemar vous semblera, lui, bien tangible ! Les différentes monstruosités en présence n’aidant pas à l’hospitalité des lieux… S’ensuit une atmosphère lugubre du plus bel effet, orchestrée par une direction artistique sinistre aux teintes grisâtres et une ambiance sonore de qualité portée par un ensemble de bruitages efficaces.
DarQ est un jeu de réflexion au gameplay minimaliste, pouvant se résumer à une succession de niveaux emplis d’énigmes et d’items à utiliser sur le bon mécanisme. Seulement voilà, deux idées lumineuses vont considérablement éclairer l’expérience ! Tout d’abord, notre avatar peut marcher à la verticale sur les murs et les plafonds, qui pivotent alors en fonction, afin d’explorer toutes les strates de l’environnement. A ce principe peu banal s’ajoute un jeu permanent avec les axes et les perspectives. Ainsi, chaque niveau présente une mécanique originale venant pimenter l’exploration : changement de plan, rotation d’une salle mécanisée, etc… D'où la jaquette ! En résulte un level design de qualité venant cimenter une recette intelligente, qui nécessite un peu d’observation et une bonne dose de logique avant de dévoiler sa conclusion.
Prévoyez 5 à 6 heures de jeu afin de compléter les puzzles de cette « Ultimate Edition », qui rajoute pourtant deux grands niveaux au contenu de base. Un apport non négligeable compte tenu des nouvelles idées développées dans l’extension, pour un ratio durée de vie/prix finalement très honnête malgré un manque de rejouabilité évident.
Brillant de par son univers cauchemardesque et l’intelligence de son level design au service d’un gameplay consciencieux, DarQ cache une profondeur de jeu plus vaste qu’il n’y parait aux premiers abords. Si sa narration visuelle et l’émotion qu’elle véhicule s'avère assez limitée, bien loin de l’empathie véhiculée par un Little Nightmares histoire de le citer à nouveau, le titre d’Unfold Games n’en reste pas moins une œuvre unique très immersive. A savourer dans l’inquiétante obscurité de la nuit.
Franz26 a dit (24 Août 2023 à 07:59)
Curiosité visuelle baignant dans un Pixel Art somptueux, Hyper Light Drifter attise déjà le regard de par son esthétique unique. Au programme : un jeu d’action à mi-chemin entre le « Hack & Slash » et le « Soulslike », orienté « die & retry » tout conservant une bonne dose d’exploration et de plateformes. Envie de vivre une aventure mémorable et éreintante ? Prenez place.
Hyper Light Drifter attire d’abord le chaland nostalgique grâce à son visuel léché, usant d’un Pixel Art d’une rare finesse et d’une palette de couleurs non moins audacieuse. Associé à une direction artistique exceptionnelle et une animation des sprites impeccable, la réalisation du titre mérite à elle seule le détour et dévoile de superbes décors afin de nous immerger dans cet univers atypique.
Car l’aura mystérieuse qui entoure le monde d’Hyper Light Drifter égale sa beauté. Notre avatar, apparemment atteint d’une étrange maladie, se réveille dans un village de fortune peuplé par les quelques rescapés du mal environnant. Difficile de retracer avec certitude le background du titre, HLD se voulant un jeu dénué de dialogues ! Les rares interactions avec les PNJs se font au moyen d’écrans fixes retraçant brièvement leur passé. A vous d’en tirer les interprétations adéquates, qui trouveront aussi matière dans le bestiaire du jeu et les gardiens des quatre grandes zones entourant votre petit hub central.
Un monde dévasté à l’ambiance onirique, dominé par les vestiges d’une civilisation avancée. Magie et technologie coexistent, bien que la nature ait repris ses droits, et votre périple sera guidé par la recherche de différentes runes. Au nombre de quatre pour autant de zones, à multiplier par deux en tenant compte des glyphes optionnels, ces sceaux savamment dissimulés permettent de se frayer un chemin jusqu’au boss local et d’activer le portail où vous attend l’épilogue de cette épopée passionnante.
L’exploration se veut totalement libre, chaque région pouvant être appréhendé indépendamment, mais reste contrainte par la découverte de mécanismes précis induisant au final une certaine linéarité. HLD regorge ainsi de secrets : trousses de soins, monolithes et puces informatiques jaunes, qui servent de monnaie dans les différents magasins du bourg central. La curiosité est donc récompensée par des upgrades diverses et variées : nouveaux coups, capacité de soin augmenté, armes de jets supplémentaires, etc… De quoi faciliter une progression ardue et sans pitié, malgré une abondance de checkpoints bienveillants.
HLD est un jeu d’action en vue de ¾, où vous allez devoir appréhender les dangers du level design via des phases de plates-formes plus ou moins exigeantes tout en survivant aux mobs retords qui se dressent sur votre chemin. Et croyez-moi, le bestiaire vous en fera voir de toutes les couleurs ! Heureusement la prise en main est immédiate, centrée sur trois actions primaires : dash, coup d’épée et à attaque à distance. Nerveux et parfaitement calibrés, les affrontements renvoient un « Game Feel » positif dès les premières minutes avant même de saisir toute la portée du système. L’assimilation par l'échec du patern des ennemis et les améliorations glanées permettent ensuite de monter tranquillement en maitrise. Et ce malgré des boss exténuants, nécessitant parfois des dizaines d’essais avant de succomber dans un râle d’agonie jouissif ! L’exploration ne sera pas non plus une promenade champêtre et mettra vite votre sens de l’observation à l’épreuve. Un peu trop d’ailleurs, tellement certains secrets ne se dévoilent qu’au petit bonheur la chance, derrière un mur ou une plateforme invisible. Ne comptez pas sur la mappemonde, peu lisible, ni sur les points de téléportation, trop rares, pour vous faciliter la tâche. Impossible alors d’éviter de nombreux allers retours en cherchant le petit détail qui nous aurait échappé.
Côté bande son, HLD propose des thèmes d’ambiance réussis mais vite oubliés. Les effets sonores viennent consolider l’ensemble afin de former un tout cohérent et immersif, sans pour autant transcender le rendu global. On relèvera malheureusement une durée de vie un peu faiblarde, oscillant entre 10 et 15 heures selon votre appétence à fouiller le moindre pixel à l’écran. Un point vraiment frustrant tant j’aurais aimé prolonger l’expérience et le plaisir de jeu.
Titre exigeant au gameplay millimétré, Hyper Light Drifter plaira à tous les amateurs de challenge. Mais outre son aspect ludique, il présente également une ambition artistique peu commune assez délectable. Si tout n’est pas parfait, en terme de contenu notamment puisqu’aucun élément ne permettra de réellement déjouer l’opacité de ce monde intriguant, le périple proposé mérite amplement le détour. Un vrai petit coup de cœur.