Franz26 a dit (24 Août 2023 à 07:59)
Curiosité visuelle baignant dans un Pixel Art somptueux, Hyper Light Drifter attise déjà le regard de par son esthétique unique. Au programme : un jeu d’action à mi-chemin entre le « Hack & Slash » et le « Soulslike », orienté « die & retry » tout conservant une bonne dose d’exploration et de plateformes. Envie de vivre une aventure mémorable et éreintante ? Prenez place.
Hyper Light Drifter attire d’abord le chaland nostalgique grâce à son visuel léché, usant d’un Pixel Art d’une rare finesse et d’une palette de couleurs non moins audacieuse. Associé à une direction artistique exceptionnelle et une animation des sprites impeccable, la réalisation du titre mérite à elle seule le détour et dévoile de superbes décors afin de nous immerger dans cet univers atypique.
Car l’aura mystérieuse qui entoure le monde d’Hyper Light Drifter égale sa beauté. Notre avatar, apparemment atteint d’une étrange maladie, se réveille dans un village de fortune peuplé par les quelques rescapés du mal environnant. Difficile de retracer avec certitude le background du titre, HLD se voulant un jeu dénué de dialogues ! Les rares interactions avec les PNJs se font au moyen d’écrans fixes retraçant brièvement leur passé. A vous d’en tirer les interprétations adéquates, qui trouveront aussi matière dans le bestiaire du jeu et les gardiens des quatre grandes zones entourant votre petit hub central.
Un monde dévasté à l’ambiance onirique, dominé par les vestiges d’une civilisation avancée. Magie et technologie coexistent, bien que la nature ait repris ses droits, et votre périple sera guidé par la recherche de différentes runes. Au nombre de quatre pour autant de zones, à multiplier par deux en tenant compte des glyphes optionnels, ces sceaux savamment dissimulés permettent de se frayer un chemin jusqu’au boss local et d’activer le portail où vous attend l’épilogue de cette épopée passionnante.
L’exploration se veut totalement libre, chaque région pouvant être appréhendé indépendamment, mais reste contrainte par la découverte de mécanismes précis induisant au final une certaine linéarité. HLD regorge ainsi de secrets : trousses de soins, monolithes et puces informatiques jaunes, qui servent de monnaie dans les différents magasins du bourg central. La curiosité est donc récompensée par des upgrades diverses et variées : nouveaux coups, capacité de soin augmenté, armes de jets supplémentaires, etc… De quoi faciliter une progression ardue et sans pitié, malgré une abondance de checkpoints bienveillants.
HLD est un jeu d’action en vue de ¾, où vous allez devoir appréhender les dangers du level design via des phases de plates-formes plus ou moins exigeantes tout en survivant aux mobs retords qui se dressent sur votre chemin. Et croyez-moi, le bestiaire vous en fera voir de toutes les couleurs ! Heureusement la prise en main est immédiate, centrée sur trois actions primaires : dash, coup d’épée et à attaque à distance. Nerveux et parfaitement calibrés, les affrontements renvoient un « Game Feel » positif dès les premières minutes avant même de saisir toute la portée du système. L’assimilation par l'échec du patern des ennemis et les améliorations glanées permettent ensuite de monter tranquillement en maitrise. Et ce malgré des boss exténuants, nécessitant parfois des dizaines d’essais avant de succomber dans un râle d’agonie jouissif ! L’exploration ne sera pas non plus une promenade champêtre et mettra vite votre sens de l’observation à l’épreuve. Un peu trop d’ailleurs, tellement certains secrets ne se dévoilent qu’au petit bonheur la chance, derrière un mur ou une plateforme invisible. Ne comptez pas sur la mappemonde, peu lisible, ni sur les points de téléportation, trop rares, pour vous faciliter la tâche. Impossible alors d’éviter de nombreux allers retours en cherchant le petit détail qui nous aurait échappé.
Côté bande son, HLD propose des thèmes d’ambiance réussis mais vite oubliés. Les effets sonores viennent consolider l’ensemble afin de former un tout cohérent et immersif, sans pour autant transcender le rendu global. On relèvera malheureusement une durée de vie un peu faiblarde, oscillant entre 10 et 15 heures selon votre appétence à fouiller le moindre pixel à l’écran. Un point vraiment frustrant tant j’aurais aimé prolonger l’expérience et le plaisir de jeu.
Titre exigeant au gameplay millimétré, Hyper Light Drifter plaira à tous les amateurs de challenge. Mais outre son aspect ludique, il présente également une ambition artistique peu commune assez délectable. Si tout n’est pas parfait, en terme de contenu notamment puisqu’aucun élément ne permettra de réellement déjouer l’opacité de ce monde intriguant, le périple proposé mérite amplement le détour. Un vrai petit coup de cœur.
Franz26 a dit (11 Août 2023 à 07:48)
Cinq ans d’attente pour connaître le dénouement des aventures de Kat, on peut dire que Gravity Rush 2 se sera fait désirer ! Quelques mois seulement après le remaster PS4 du premier volet, histoire de rafraîchir les esprits, Sony nous présente enfin la suite du programme. Nauséeux s’abstenir, car la maitrise de la gravité va vous estomaquer ! Dans le bon sens du terme.
L’histoire reprend donc peu de temps après les évènements narrés dans le premier opus, où Kat, notre petite reine de la gravité, finissait aspirée par une tempête gravitationnelle. Ainsi propulsée dans une autre dimension avec son ami Syd, elle se familiarise désormais aux spécificités de Jirga Para Lhao : une immense citée volante au climat chaleureux, typée Amérique du Sud. Désireuse d’aider les habitants, frappés de plein fouet par l’injustice des classes sociales et la menace continue des Nevis, elle va en parallèle tenter de retrouver le chemin d’Heksville.
Premier aspect frappant : l’immensité et la beauté du terrain de jeu qui s’offre à nous. La cité de Jirga Para Lhao, composée d’une multitude d’îlots en lévitation, grouille de vie et de couleurs. Appuyée par une solide réalisation, toutefois loin de pousser la Playstation 4 dans ses retranchements, la direction artistique régale et les lieux dégagent une atmosphère aussi enivrante qu’originale ! Les cinématiques sous forme de bande-dessinée ajoutent un certain cachet visuel, et l’excellent character-design parachève cette esthétique léchée. Un premier niveau de motivation pour voguer d’une île à l’autre, en faisant fi des lois de la gravité tout en admirant le paysage !
Gravity Rush 2 peut également s’appuyer sur une superbe bande son. Chaque quartier de la ville joui de son propre thème musical, et les compositions variées font mouche en toute situation. La langue fictive aux sonorités lyriques apporte encore plus de charme et de cohérence à l’univers, duquel se dégage une ambiance atypique propre à la série, vectrice d'une large palette d'émotion et sachant alterner avec brio moments dramatiques, sessions du quotidien, scènes d'actions ou encore passages désopilants bourrés d'humours et de comiques de situations.
Niveau gameplay, la recette n’a guère évolué : Gravity Rush 2 tire son originalité des capacités surhumaines de son héroïne, qui peut se mouvoir et voler à 360° dans l’espace. Atterrir à la verticale d’un gratte-ciel ou sur le toit d’une citerne ? Aucun problème ! Les axes s’inversent, pour vous laisser la grisante sensation de marcher sur les murs tandis que vous observez la vie suivre son cours à 90 ou 180°, jusqu’à épuisement de la jauge régissant la gravité. Le rétablissement incontrôlé de l'apesanteur se traduit alors par une chute vertigineuse, mais non létale.
Grâce à son familier mystique, Poussière, Kat peut s’élever dans les airs le plus simplement du monde via une petite pression sur R1. Une seconde impulsion de la touche va l’envoyer valser dans la direction choisie, et une troisième stoppera le mouvement, vous permettant alors de réorienter la caméra avant de poursuivre votre chemin dans le sens souhaité. Mais ce n’est pas tout ! La jeune fille peut coupler ses galipettes avec des coups de pieds en apesanteur dévastateurs, ou générer des champs de lévitation et ainsi capter divers objets en suspens avant de s’en servir comme projectiles. A noter également la possibilité de « rider » sur n’importe quelle paroi, d’esquiver au sol comme dans les airs, etc… Au rayon des nouveautés, on peut désormais naviguer en temps réel entre trois formes gravitationnelles : la classique que vous connaissez déjà, le style lunaire, moins puissant mais d’une vélocité redoutable, et le mode Jupiter où kat gagne en force de frappe au détriment de sa maniabilité. Chaque transformation s’accompagne de capacités spécifiques que vous aurez l’occasion de mettre à profit en pleine action. Enfin, Kat peut s’équiper de talismans octroyant différents bonus statiques. Ils se ramassent au fils des missions secondaires, des défis remportés ou en explorant les failles temporelles prétextes au farm laborieux de minéraux.
Mais Gravity Rush 2 n’est pas exempt de reproches en terme de maniabilité, et la caméra souvent aux fraises ne facilite ni la visée, déjà perfectible en soit, ni la gestion sauts, trop hasardeuse. En résulte quelques affrontements brouillons et phases de plates-formes maladroites, qu’on pardonne néanmoins volontiers à la vue des ambitions du titre. Car Gravity Rush 2 se veut beaucoup plus complet que son prédécesseur en terme de contenu, avec un nouvel environnement plus vaste et généreux en quêtes annexes. La durée de vie s’en trouve donc rehaussée : comptez-bien 35 à 40 heures de jeu avant d’en voir le bout, DLC de Raven inclus. Mais en contrepartie l’ensemble manque parfois de rythme et l’intérêt des missions secondaires varie du tout au tout. La quête n’en vaut pas moins le détour et apporte, après plusieurs chapitres finaux dantesques riches en affrontements épiques, un dénouement satisfaisant sur les origines de Kat et des « Gravitéens ».
Destiné avant tout aux fans du premier opus, l’histoire réservant quelques belles surprises que je me suis bien gardé de spoiler, Gravity Rush 2 bonifie le concept de son ainé et s’impose comme une suite savamment maitrisée. Si les phases d’actions parfois confuses et des longueurs nuisent au plaisir de jeu, l’exploration de ce nouveau monde, à la direction artistique divine et au level design ingénieux, offre une expérience grisante ! Difficile de cacher son émotion devant cette conclusion soignée, rideau de fin d’une licence aussi rafraichissante qu’attachante.
Franz26 a dit (31 Juillet 2023 à 22:50)
Heureuse habitude calibrée avec la précision d'un métronome, la Nintendo Switch accueille encore une fois l'adaptation d’un titre Squaresoft de renom. Loin d’être la saga la plus prestigieuse du studio, les « Front Mission » bénéficient néanmoins d’une aura bienveillante dans le monde concurrentiel du Tactical-RPG, proposant une alternative « Mecha » réaliste à l’Heroic-Fantasy, largement prédominante à l’époque (1995). La licence n’ayant fait qu’un bref détour en Europe, par le biais du troisième opus, ce remake confié à Forever Entertainment va permettre à bon nombre d’entre nous de découvrir cette franchise culte. En français et avec un soupçon de modernité s’il vous plait.
Comme son nom l'indique, Remake et non remaster pour ce Front Mission sur Switch, puisque les développeurs nous proposent une refonte visuelle complète et une réinterprétation des mécaniques de jeu. Complètement étranger à la licence, je me garderais ici de tout jugement vis-à-vis du titre d’origine afin de considérer l’œuvre du jour sans à priori.
Techniquement, ce remaster maitrise son sujet : adieu pixel art 16 bits, bonjour 3D fine, textures propres et effets visuels chiadés, toujours dans le style froid et austère caractéristique des Front Mission. Quelques écrans fixes et cinématiques viennent enrichir l’aspect visuel, qui s’appuie également sur les Artworks des personnages signés Yoshitaka Amano. Un ensemble satisfaisant et sans fioritures, taillé pour le mode nomade de la console, même si les nostalgiques regretteront l’impossibilité d’alterner entre le visuel moderne et d’origine.
Constat identique côté bande son, qui a bénéficié d’une refonte qualitative. Musiques d’ambiance, à suspens, dramatiques ou mélancoliques, les thèmes de Front Mission influencent positivement l’expérience. D’autant que, histoire d’appuyer cet excellent travail et moyennant un petit tour par les options du jeu, il est possible de comparer les pistes avec leur version midi.
Dans un futur proche, l’OCU et l’UCS se disputent la mainmise sur un archipel stratégique, les îles de Huffman. Héros et récits diffèrent donc d’une campagne à l’autre, pourtant liées par une machinerie politique douteuse et des évènements qui s’entrecroisent. Aux commandes de Wanzers, bipèdes mécaniques géants, il va falloir faire pencher la balance du conflit en reniant l’autorité militaire sans considération aucune pour la vie humaine. Un synopsis efficace porté par un casting convaincant, qui maintien en haleine durant la trentaine d’heures nécessaire à l’achèvement des deux scénarios. Difficile en revanche d’échapper à une pointe de redondance tant les missions peinent à renouveler leurs objectifs ; sommairement limités à la destruction des unités adverses.
Maintenant que le contexte est posé, parlons gameplay. A la vue des heures passées sur le terrain à mitrailler de la tôle, ou dans les menus à personnaliser vos Wanzers, il est grand temps d'aborder ce point central ! Tactical-RPG au tour par tour articulé autour de zones régies par un quadrillage délimitant portées d’attaque et déplacements, les amateurs du genre ne seront pas dépaysés sur la forme. Sur le fond en revanche, on constate un point étrange dès les premières minutes de jeu : l’impossibilité de viser avec précision le Mecha adverse. Frustrant au début, surtout quand votre unité décharge ses munitions sur les jambes de l’ennemi en évitant soigneusement ses points vitaux ! Cette approximation s’oublie très vite avec l’apparition d’une compétence de visée… mais aussi et surtout par la relative facilitée du jeu ! On observe d’ailleurs un équilibrage assez foireux de la difficulté, élevée au départ, pour finir en promenade de santé une fois notre escouade solidement constituée. Et ce même dans la seconde compagne, réputée plus complexe.
Front Mission : 1st Remake se distingue également par un développement des unités bien plus avancée qu'à l'accoutumé. Chacun de vos personnages est doté d’un Mecha, chaque Mecha se décompose en 5 parties et 4 emplacements d’armes, et l’ensemble doit d’être mis à jour régulièrement afin de rester compétitif ! Traduction : Front Mission vous impose de longues sessions de customisation, heureusement facilitées par une lecture des statistiques impeccables. Amateur du tir à courte portée, à distance ou d’affrontement au corps à corps, la spécialisation de vos appareils sera gage de succès. L’arène permettant de monter en expérience et d’accumuler facilement de l’argent, seule la surcharge d’équipement vous bridera dans votre quête de puissance. Terminons avec un aparté négatif sur les angles de caméra, partiellement modulables mais trop souvent dépassés par la situation.
Avec un gameplay perfectible - les partis pris sur le système de jeu ayant fait débat - mais néanmoins addictif, Front Mission : 1st Remake s’impose comme un excellent représentant du genre. Mature dans ses propos, il dénonce habilement les atrocités de la guerre et les enjeux politiques et technologiques qui en découlent. Contrat globalement rempli pour Square Enix et Forever Entertainment, en espérant que les quelques approximations de ce remake soient gommées avec l’arrivée du second opus.
Franz26 a dit (06 Juillet 2023 à 07:44)
Alors que la Playstation commence à s’installer dans les foyers Japonais et que l’arrivée de la 3D bouleverse le médium, Quintet, également à l’origine de la saga des ActRaiser, Soul Blazer ou encore Illusion of Time, offre un dernier hommage à la 16 bits de Nintendo. Développé en fin de vie de la console, Terranigma arrive dans un relatif anonymat malgré une localisation Française intégrale, et se forge au fil des années une solide réputation. Mieux vaut tard que jamais : il est temps d’ouvrir la vitrine de collection pour une session rétro-gaming luxueuse.
Considéré comme l’une des dernières pépites de la Super Nes, l’Action-RPG de Quintet peut déjà s’enorgueillir d’une brillante réalisation : décors fins emplis de détails, animation des sprites impeccable, effets visuels et cinématiques animées de toute beauté. Du bel ouvrage, et s’il n’atteint pas la perfection d’un Seiken Densetsu III par exemple, Terranigma se hisse sans problème parmi les plus beaux titres de la console.
Passé cette petite claque visuelle, remise dans son contexte évidemment, nous voici en face d’un A-RPG efficace sans grande originalité apparente. Ark, le héros du jour, se manie à la perfection et charcuter du mob avec des attaques plongeantes, sautées, sprintées, ou même de simples enchainements savamment exécutés se révèle assez jouissif ! Bien que présentes, les magies passent clairement au second plan et l’on préférera souvent faire parler notre lance plutôt que nos sorts. La gestion de l’inventaire se veut étonnamment complète pour l’époque et se divise en trois compartiments : armes, armures et objets. La montée en puissance passe donc tant par l’expérience accumulée, boostant arbitrairement les statistiques, que par la recherche d’équipements toujours plus puissants. A noter que ces derniers peuvent aussi octroyer des bonus passifs non négligeables, telle qu’une résistance élémentaire, à l’empoisonnement, etc… Quelques minutes suffisent donc à comprendre les rouages du gameplay afin d’affronter sereinement les rares difficultés du périple, probablement simplifié pour les joueurs européens…
Mais le relatif classicisme évoqué précédemment s’arrête ici, car Terranigma propose tout un pan de jeu dédié à la résurrection du globe, vous plongeant alors dans une quête humanitaire existentielle. Ark mène une vie paisible dans son petit village, le seul en réalité, du monde souterrain. Sa curiosité mal placée va conduire au désastre, et il se verra confier une mission peu banale : restaurer l’harmonie et la vie à la surface. Après des adieux larmoyants, le jeune homme s’engouffre dans une faille temporelle afin de rejoindre le monde de la lumière… qui vous paraitra étrangement contemporain ! Car si l’histoire s’étoffe tranquillement au fil des heures avec la présence d’un dieu maléfique et tout le toutim plus ou moins habituel, l’aventure se déroule sur « notre » Terre. La géographie globale a été allégrement vulgarisé certes, mais villes et continents font directement écho à notre histoire.
Terranigma s’appuie ainsi sur une boucle de gameplay bien définie : donjons et combats, exploration et restauration des différentes bourgades. Alors oui, on ne coupe pas aux normes de l’époque qui peuvent rebuter aujourd’hui, et la reconstruction du monde passe le plus souvent par des quêtes à base d’objets à transporter d’un point A à un point B. Mais le résultat n’en reste pas moins ludique et permet d’observer l’évolution des citées, en deux ou trois étapes, allant des maisonnettes en pierres aux villes modernes (fin XXe siècle). L’occasion de multiples références aux artistes et inventions importantes de notre histoire.
N’oublions pas de saluer l’excellente bande son de ce voyage exotique, composée de musiques magnifiques aux tons variés qui s’adaptent parfaitement aux évènements. La durée de vie tient également la route et vient consolider un tableau encore chatoyant de nos jours. Malgré tout, le jeu souffre d’un petit manque de rythme dommageable. Associé à une structure et des mécaniques d’un autre âge, bien que sortant de l’ordinaire, la magie n’a pas complètement opérée sur moi.
Avec ses thématiques universelles et comme enjeu le destin du monde, une fois n’est pas coutume, Terranigma mérite toute votre attention et reste objectivement l’un des meilleurs Action-RPG de sa génération. Sans révolutionner le genre, il propose un périple original et maitrisé, sous couvert d’une aventure charmante à la conclusion mémorable.
Franz26 a dit (03 Juin 2023 à 07:42)
Véritable ovni dans le monde du plateformer 3D, Psychonauts premier du nom exhibait un univers psychédélique bariolé, bourré d’humour et de protagonistes loufoques. Empli d’idées de game-design rafraichissantes, le titre fut une franche réussite et acquis une renommée d’estime mondiale. Il faudra pourtant patienter plus de 15 ans avant de replonger dans ce monde atypique : une attente qui en valait la peine, croyez-moi !
Psychonauts 2 reprend là où les évènements du premier opus s’étaient arrêtés. Le petit Raz, après avoir sauvé ses camarades et mené à bien sa formation de mentaliste, découvre enfin l’imposant QG des Psychonautes. Mais de nombreuses questions restent en suspens malgré la capture du Dr Loboto, et il semblerait que l’abominable sorcière Maligula tente de refaire surface ! A vous de percer les mystères de ce synopsis complètement barré, voyage périlleux et inoubliable dans les confins de la psyché humaine.
Car la grande force de Psychonauts 2 réside dans son univers à la direction artistique aussi audacieuse que saugrenue ! Si les zones ouvertes dans le monde réel se veulent plus traditionnelles, les niveaux liés à l’esprit sont prétextes à toutes les folies ! Outre une originalité visuelle rare à rendre jaloux un Tim Burton des grands jours, ils proposent des perspectives détonantes et des mises en scène déstabilisantes qui se renouvellent en permanence ! Un style peu commun, consolidé par un character design complètement fou et parfaitement intégré à ce monde de l’étrange, dont on ne ressort pas indifférent.
Techniquement parlant le titre s’en tire plutôt bien et nous offre de jolis environnements, des textures honnêtes et des effets visuels réussis, tout en usant habillement d’une palette de couleurs fascinante. L’ensemble tient la route, et se veut de toute façon totalement éclipsé par la direction artistique susmentionnée.
En terme de contenu, nous voici en présence d’un plateformer 3D relativement classique sur le fond, mixte équilibré entre phases d’adresse, de combats et d’exploration avec divers collectibles à ramasser. Si les différents pouvoirs psychiques assurent le spectacle et que plusieurs sessions de jeu vous surprendront sur le fond, les mécaniques de gameplay ne révolutionnent pas le genre et c’est avant tout la forme qui fait de Psychonauts 2 une expérience unique.
La bande son apporte sa contribution à l’ambiance burlesque du jeu, et on relèvera notamment des élans de génie durant le sprint final ainsi que l’excellent doublage VO. Ce dernier met parfaitement en valeur l’écriture via des dialogues acérés, véhiculant un humour décalé tout en traitant des thématiques sérieuses telles que l’identité, le libre-arbitre ou encore les affres du totalitarisme.
Attendu au tournant, Psychonauts 2 tire son épingle du jeu via une identité visuelle forte et un univers bariolé fichtrement immersif ! Conforté par un gameplay agréable, un scénario détonant et une bande son hautement qualitative, ces nouvelles péripéties de Raz peuvent sans mal concourir dans la cour des grands ! Ensorcelé par la douce folie de cette aventure psychique, je vous recommande chaudement l’investissement.
Franz26 a dit (20 Mai 2023 à 07:29)
Alors que Wind Waker avait créé la polémique avec son aspect visuel enfantin très éloigné des volets 64 bits, Nintendo revient à un style plus mature quelques années plus tard. Accompagnant une Game Cube en fin de vie, Twilight Princess profite surtout du succès de la Wii pour trouver son public. Quant aux derniers retardataires, ils ont tout intérêt à sauter sur ce portage afin de jouir d’un périple en haute-définition.
The Legend of Zelda : Twilight Princess aura lui aussi divisé les fans. Les reproches ne concernaient pas la direction artistique cette fois, mais plutôt son trop plein de similitudes avec le grand OOT. Les joueurs sont des éternels insatisfaits ! Autant la jouer franc-jeu : nostalgie de Link’s Awakening et Ocarina of Time mise à part, ces aventures de Link et Midona représentent sans doute ma plus belle expérience avec la franchise ! Oui, Twilight Princess reste à ce jour mon opus fétiche, et cette version HD ne fera l’objet d’aucun démenti. Bien au contraire.
Une fois n’est pas coutume, le voyage commence au cœur un petit village reculé d’Hyrule où Link coule des jours heureux dans l’oisiveté la plus totale. Mais les évènements extérieurs finissent par rattraper notre communauté retranchée dans la forêt de Toal, et le rapt des enfants par les forces obscures marquera la fin de l’oisiveté naïve de notre héros. D’autant plus après un petit tour fortuit dans le monde des ombres où Link, désormais transformé en loup, fera la connaissance de l’énigmatique Midona et du funeste destin qui attend le monde d’Hyrule. Je n’en dirais pas plus, voici le point de départ d’une aventure dense et épique.
L’originalité principale de cet opus, outre l’aspect gadget de la Wiimote remplacée sans regret par la manette pro ou le Gamepad dans ce remaster, provient de la dualité entre le monde de la lumière et du crépuscule. Conséquence directe sur le gameplay : Link peut désormais faire appel aux pouvoirs des ombres pour se transformer en majestueux loup gris, et va compter tout au long de l’aventure sur un sidekick peu banal en la personne de Midona. Une petite entité mystérieuse à la langue bien pendue et dotée d’étranges pouvoirs (l’entité, pas la langue… vous êtes sales), comme celui de vous téléporter à différents points de la carte du monde : bien pratique !
La métamorphose en canidé va surtout apporter de nouvelles idées de game-design, puisqu’il faut régulièrement jongler entre la forme traditionnelle de Link et son état sauvage pour avancer. Une transition d’autant plus fluide avec cette version Wii U, assez discrète en nouveautés mais à la prise en main exemplaire. En effet, malgré son âge la maniabilité reste très agréable et, outre quelques petits soucis de caméra et une certaine rigidité occasionnelle, diriger Link ne pose aucun problème. Notre jeune héros dispose comme à son habitude de toute une panoplie d’objets (arc, grappin, boomerang, spectre animant les objets, etc…) à utiliser à bon escient afin de progresser à travers des donjons savamment pensés.
Encore une fois, Nintendo a mis son savoir-faire en avant pour nous proposer des temples débordant d’ingéniosité, d’originalité, emplis de mécanismes incroyables et d’énigmes diverses qui nécessitent un peu de jugeote et un sens poussé de l’observation. De nombreux boss viendront pimenter les débats et, à défaut de proposer un réel challenge, assurent le spectacle ! Plus l’on progresse, plus la palette d’accessoires à notre disposition s’étoffe et engendre davantage de possibilités. Le monde d’Hyrule n’avait alors jamais été aussi vaste (ça c’était avant BOTW…), invitant au voyage et regorgeant de secrets à découvrir : quêtes annexes, fragments de cœur, mini-jeux, etc… Sans transition, l’ocarina ou la baguette des vents sont ici remplacés par le hurlement du loup, au clair de lune s’il-vous-plait, afin de déverrouiller des coups spéciaux bien pratiques.
Moins pimpant que Wind Waker HD, le Cel Shading permettant de masquer plus facilement les imperfections visuelles, Twilight Princess s’en sort néanmoins avec les honneurs et fait peau neuve. Evidemment, les textures, l’animation et la modélisation trahissent un âge avancé, mais l’ensemble s’avère tout à fait honorable et permet d’apprécier l’incroyable direction artistique du jeu. Si l’univers de Twilight Princess n’est pas aussi sombre que celui de Majora’s Mask, l’ambiance du titre n’en reste pas moins pesante et met en évidence un Hyrule déchiré par les forces des ténèbres. S’ajoute le mystère entourant le monde des ombres et le lourd secret de Midona en toile de fond pour parachever le ressenti mature de l’œuvre, qui conserve néanmoins un petit côté burlesque via son character design. La bande son apporte évidemment une généreuse contribution à ce constat : musiques et bruitages respectent la norme de qualité habituelle propre à la saga.
S’il est étonnant que Nintendo n’ait pas encore sauté sur l’occasion de revendre à prix fort Wind Waker et Twilight Princess HD aux possesseurs de la Switch, la Wii U aura au moins eu le mérite de restaurer ces deux grands opus. Peut-être un peu trop retranché dans sa zone de confort, je l’admets volontiers, ce Zelda n’en démérite pas pour autant et propose un périple mémorable teinté d'une douce poésie. Maitrisées de bout en bout, ces aventures de Link ont marqué ma vie de joueur et cette version HD vient clairement bonifier l’expérience. Un grand cru, qui vieillira désormais sereinement. Santé !
Franz26 a dit (28 Avril 2023 à 08:19)
Evoluant à l’ombre des séries phares et d’un marché ultra-concurrentiel jusqu’aux années 2010, la saga de Falcom remonte pourtant aux balbutiements du J-RPG. De la Nes à la PS4, en passant par la DS ou la PSP, les « Ys » ont accompagné l’histoire du medium avec régularité, sans jamais réellement percer en occident. Devant un grand public de moins en moins appétant à sa formule vieillissante, le huitième opus de la franchise fit soudainement l’unanimité en modernisant drastiquement ses mécaniques de jeu. C’est ainsi que Ys VIII : Lacrimosa of Dana, fort de son succès relatif sur PS Vita, profite d’un portage Playstation 4 quelques années plus tard. Porte d’entrée idéale pour, enfin, découvrir cette saga légendaire !
La série n’a jamais brillé par sa technique et ce huitième épisode ne déroge pas à la règle. Si le titre d’origine sans sortait bien sur la portable de Sony, sur PS4 la réalisation s’avère complètement dépassée, nous renvoyant davantage à un titre Playstation 3 qu’aux standards de la génération. Un peu déstabilisant aux premiers abords, Ys VIII n’en reste pas moins agréable à l’œil grâce à sa direction artistique colorée et la variété de ses environnements, servant la thématique principale du jeu : l’exploration. Nous y reviendrons. L’excellent rendu des coups spéciaux et la fluidité générale parachèvent un constat visuel bien moins désastreux qu’il n’y parait aux premiers abords, et si le character design ne fera pas l’unanimité, les qualités intrinsèques du jeu nous renvoient de toute façon vite à autre chose.
Héros récurrent de la série, Adol échoue sur une île mystérieuse suite au naufrage du navire le « Lombardie ». Il rassemblera rapidement une petite troupe de rescapés afin de s’échapper, mais va vite réaliser que ces terres anciennes renferment un mystère défiant leur imagination. Je n’en dirais pas plus car l’histoire ne manquera pas de vous surprendre, riche en révélations marquantes et dévoilant crescendo des enjeux insoupçonnés. Une vraie réussite.
Vos premiers pas se résument donc à explorer l’île en vue de secourir un maximum de naufragés. Ces derniers, une fois sauvés, viennent enrichir votre camp de fortune qui prendra forme petit à petit. Personnages clés, secondaires et tertiaires, chacun a sa personnalité et son petit rôle à jouer au sein du village fortifié. Les relations évoluent au fil des épreuves, et ce casting riche en couleurs ne laisse pas indifférent. Toutefois, les monstres de l’île n’apprécient pas votre présence et s’amusent régulièrement à tester vos défenses. Transition idéale pour nous attarder sur le système de combat de cet Ys VIII.
A la fois dynamiques et accessibles, les affrontements vont mettre à l’épreuve vos réflexes et votre dextérité ! Sauts, roulades, attaques, parades, raccourcis pour les coups spéciaux, jauge ultime, etc… on retrouve ici toute la panoplie du J-RPG moderne. Un système percutant à la prise en main immédiate et au côté bourrin assumé, non dénué de subtilités. A commencer par l’esquive ou la parade moyennant un timing parfait, octroyant dès lors un bonus d’initiative appréciable. Passer en temps réel d'un personnage à l'autre, l’IA gérant deux des trois protagonistes, devient aussi vite une habitude afin de jouer efficacement sur les faiblesses adverses. Vos héros bénéficient en effet d’affinités propres plus ou moins efficaces selon le type d’ennemis, et assommer le monstre histoire de lui asséner des dommages démultipliés représente souvent la clé du succès. Voilà pour les grandes lignes, et comme la relative facilité du jeu ne vous poussera guère à user de ces spécificités, je vous recommande de parcourir l’aventure en « difficile » afin de jouir pleinement de ce système de combat fichtrement addictif !
La gestion de vos héros passe par la montée en expérience et le loot de matériaux, indispensables à la fabrique d’armes, équipements ou consommables. Un dernier aspect vite chronophage mais rarement contraignant, venant récompenser une exploration fluide et plaisante. Avant d’aborder cet aspect justement, toujours dans le confort de jeu, on appréciera la carte du monde et ses nombreux spots de téléportation, ainsi que la possibilité de sauvegarder sa progression à tout moment. L'ensemble forme un gameplay dense, généreux et équilibré, bien qu’un peu répétitif.
L’île de Serein se compose d’une multitude de zones liées entre elles, relativement vastes mais toujours délimitées. Pas d’open-world donc, mais une sensation d’exploration pourtant grisante ! Les niveaux vont s’élargir naturellement au fil des heures, selon le quota de naufragés secourus ou la découverte d’un item clé (double-saut, gant d’escalade, etc…). Une construction maîtrisée au level design savant, ressentie également dans les donjons. Un soupçon d’énigmes viendra enrichir ces derniers, gardés par un bestiaire de luxe peu scrupuleux. En effet, la faune locale mérite les félicitations du jury et propose une variété de monstres hallucinante, en partie inspirée par nos reptiles préhistoriques. Mention spéciale aux nombreux boss redoutables qui barreront votre chemin, aussi impressionnants qu'agréables à affronter.
Les aventuriers en herbe seront ainsi comblés par ce périple mystique empli de dangers et de mystères. L’aspect paradisiaque de l’île, renforcé par une DA chatoyante, offre souvent des paysages naturels à la beauté sauvage captivante. En résulte une ambiance envoûtante et étrangement bienveillante malgré la faune mortelle des lieux. Pour finir, la bande son ajoute sa touche personnelle à l’expédition. Rythmées et entrainantes, douces ou mélancoliques, les mélodies balayent un spectre d’émotions large avec une justesse déconcertante. On appréciera notamment les pures sonorités « métalleuses » lors des combats de boss, ainsi que la multitude de thèmes d’ambiance soignés qui accompagnent notre voyage. Un ensemble dense et qualitativement irréprochable, soutenu par un doublage Japonais partiel mais toujours immersif.
Long et généreux en contenu, comptez bien cinquante heures pour faire le tour du jeu et de ses quêtes annexes, Ys VIII : Lacrimosa of Dana s’impose sans détour comme une franche réussite. Fondamentalement classique, il ne révolutionne rien et n’échappe pas à quelques clichés du genre. Néanmoins, porté par un gameplay hyper complet, un scénario efficace, une bande son fantastique et un univers riche, difficile de ne pas adhérer à cette aventure avec un grand A ! Un J-RPG comme il s’en fait peu désormais, véritablement excellent. Avis aux amateurs.
Franz26 a dit (20 Avril 2023 à 07:58)
Dans la famille des jeux cultes, je demanderai… Après avoir donné au genre ses lettres de noblesses grâce aux deux premiers Warcraft, Blizzard remet le couvert en 1998 avec un nouveau RTS dans un univers radicalement différent. Résultat : un chef d’œuvre unanimement encensé ayant influencé tout un pan de notre médium ! Les serveurs du BattleNet, toujours fréquentés des décennies plus tard, en sont la démonstration parfaite. Car Starcraft représente pour beaucoup l’aboutissement du jeu en réseau à une époque où les « Lans » et les salles dédiées pullulaient. Douce nostalgie. Il s’agit d’ailleurs de ma première expérience en ligne, au côté d’Half Life, et j’en garde un souvenir impérissable. Comme l’intention de cette review n’est pas d’exposer mon amour pour Starcraft mais d’analyser les apports, essentiellement techniques, de ce Remaster, voyons voir si la recette fonctionne encore un quart de siècle plus tard !
Communément appelé « jeu de stratégie » avant que le terme « RTS » ne soit démocratisé, Starcraft met en scène une épopée intergalactique passionnante par le biais de trois races distinctes aux desseins propres. Le conglomérat Terran, société humaine avancée, les Zergs, entités organiques pullulant dans toute la galaxie, et enfin les Protoss, puissante race extraterrestre à la technologie supérieure. Tour à tour, vous défendrez donc les intérêts de chacun à travers une campagne passionnante. Mais en sus des enjeux dramatiques et points de vues multiples de l’intrigue, cette diversité se matérialise aussi dans l’approche du gameplay, sensiblement différente selon la race sélectionnée. Outre une large variété d’unités aux fonctions propres, c’est l’expansion et la gestion même de votre microcosme militaire qui va différer selon la faction. Une originalité rare pour l’époque, au service d’un gameplay encore largement viable de nos jours malgré quelques nuisances inhérentes à son âge avancé. En effet, on pestera aisément sur l’IA des unités et la limite de sélection des troupes par exemple. Monnaie courante à l'époque, plus contraignant de nos jours.
Mais Starcraft ne se contente pas d’un gameplay à toute épreuve : son univers génial, référence en matière de Science-Fiction, a largement contribué à façonner son aura mythique. Parfois à la limite du post-apo, c’est un futur sombre qui nous est dépeint, tant par l’évolution impérialiste de la race humaine que par la menace immuable des Zergs, dévoreurs de mondes. A l’écran, cela se traduit par une richesse artistique rare. Chaque peuple bénéficie ainsi d’une empreinte visuelle unique, et les terrains de jeu variés parachèvent la cohésion visuelle et l’ambiance hors-norme qui se dégage du titre. Une atmosphère d’exception ravivée par les apports techniques de ce Remaster HD.
Décors, sprites et effets visuels ont été remis au gout du jour via une résolution décente, pour un résultat à la fois fidèle et convaincant. La transformation graphique ne s’arrête pas là, et on appréciera la refonte des interfaces, mais aussi la restauration des modèles 3D dans les fenêtres de dialogues ou les beaux écrans fixes illustrant la campagne. En revanche, les cinématiques en CGI restent d’époque et ne manqueront pas de piquer les yeux.
La bande son n’a pas été oublié, et Blizzard nous propose également des musiques et un sound design retravaillés. En résulte une ambiance sonore toujours aussi brillante, renforcée par un doublage VF impeccable. Chose assez rare pour le souligner. L’ensemble contribue évidemment à l’atmosphère globale du soft et, malgré des batailles s’étalant parfois sur plusieurs heures, les thèmes savent se faire discrets afin d’accompagner judicieusement l’expérience de jeu. Une aventure généreuse, incluant l’extension « Brood War » et sa campagne aussi dense que la principale. La difficulté en plus ! Comptez près de 80 heures pour en faire le tour, sans aborder l’aspect on line/réseau bien évidemment !
Starcraft Remaster s’adresse donc à deux types de public : ceux désirant découvrir ce jeu culte dans des conditions optimales, et les fans de la première heure en quête de nostalgie. Appartenant à la seconde catégorie, difficile de ne pas cacher ma satisfaction après l’accumulation de mégatonnes de minerais et gaz Vespene ! Un petit plaisir coupable, à peine nuancé par des mécaniques de jeu poussiéreuses mais toujours efficaces. A défaut de gommer quelques irritants, ce Remaster assure l’essentiel et offre une seconde jeunesse à un titre d’anthologie. J’approuve.
Franz26 a dit (12 Mars 2023 à 09:13)
Faisant suite à l’excellent remake de l’Odyssée d’Abe, délicieusement sous-titré « New N Tasty », c’est au tour de sa suite, L’Exode d’Abe, de profiter d’une refonte complète. Notre célèbre Mudokon aux yeux globuleux et à la bouche cousue reprend du service pour sauver ses congénères du joug des Glukkons !
L’histoire de Soulstorm se déroule directement après les évènements du premier opus et Abe, désormais vénéré par ses confrères, poursuit son échappée fracassante. Un périple rythmé à la narration habile qui vous conduira aux confins de l’empire Glukkon, pour une mise en abîme évidente de l’économie capitaliste.
La recette ne change guère, et nous voici devant un plateformer-réflexion où il faut faire preuve d’intelligence, d’observation et de dextérité afin de mener à bien le sauvetage massif de votre peuple. Car même si vos geôliers ne brillent pas par leur intelligence, ces esclavagistes endurcis vont vous mener la vie dure ! Heureusement, Abe peut compter sur ces capacités de bricoleur pour concocter des objets indispensables à la progression : écran de fumée, cocktail explosif, balle assommante, etc… Des outils à utiliser à bon escient histoire d’atténuer les dangers induits par le level design, et ainsi compléter les niveaux en sauvant l’intégralité de vos compagnons. Mais le moindre faux pas se traduit par un respawn au dernier checkpoint, heureusement abondants, et le titre ne pardonne pas la moindre approximation ! Il va falloir donc apprendre de ses erreurs et ajuster en permanence l’approche du terrain, tout en composant avec un gameplay parfois imprécis et très punitif.
En résulte un aspect die and retry discutable tant nos échecs relèvent souvent de la maniabilité boiteuse d’Abe, de l’IA des Mudokons ou tout simplement de mauvaises idées de game design ! Certaines phases d’actions sont très mal calibrées (les passages typés « Tower-defense » : quelle horreur…), et l’impossibilité de revenir à un checkpoint antérieur ne laisse aucune marge de manœuvre. Des défauts d’autant plus regrettables que les stages alternent le chaud et le froid, en proposant aussi des passages jouissifs débordants d’ingéniosité. Ce trop plein d’idées fini par desservir le titre, peinant à reproduire l’équilibre subtil de son ainé.
Un constat plutôt mitigé sur le fond, mais impeccable sur la forme. Les développeurs nous gratifient ici d’une réalisation aux petits oignons, portée par des décors fins et fourmillants de détails malgré quelques textures passables. Les effets de lumières ne sont pas en reste et les cinématiques ont également bénéficié d’un superbe lifting. Du bel ouvrage, mis en valeur par une direction artistique d’exception au profit d’un univers Steampunk à l’empreinte unique, crasseux et décalé, empli de créatures étranges et d’une pointe de mysticisme. Ajoutez une bonne pincée d’humour noir, des scènes cocasses et des dialogues hilarants pour favoriser l’immersion et obtenir une atmosphère des plus atypiques.
Musiques d’ambiance et bruitages efficaces viennent enrichir l’expérience avec panache, même si l’on n’atteint pas le charme sonore de « New N Tasty », tandis que l’absence du doublage VF d’origine s’avère encore une fois regrettable. Enfin, la durée tient largement la route et venir à bout de l’aventure demande un certain investissement… et un peu de self contrôle ! Bravo à ceux ayant eu la motivation du 100%. Pour ma part, je me suis contenté de finir les niveaux avec application mais sans acharnement. A noter la présence du petit DLC "l'évasion de Toby" : sympathique succession de phases de plateformes chronométrées.
Relecture imparfaite du jeu d’origine, Oddworld Soulstorm souffre de défauts manifestes altérant sa proposition ludique ambitieuse. Toutefois, et malgré des soucis de développement ayant conduit à plusieurs reports, l’alchimie fonctionne encore. Essentiellement porté par son univers post-apocalyptique déjanté plus beau que jamais, cet exode au petit gout doux-amer aurait mérité un peu plus d’attention. On se contentera d’un bon jeu, à réserver aux fans de la franchise.
Franz26 a dit (05 Février 2023 à 08:34)
Poursuivant la découverte de la licence et après avoir changé la pile de sauvegarde de ma Saturn qui n’a pas supporté 10 mois dans un carton sans source d’alimentation, me voici paré pour l’épopée Shining Force III ! Scénario 1 s’il vous plait, à point. Pour la suite, il faudra se tourner vers l’émulation. L'Europe et les USA ayant été lésés des scénaris suivants. Car ce troisième opus de la franchise mythique se découpe justement en trois histoires liées ! Faisons d’abord un tour du côté de la République, en compagnie de Synbios et du roi Benetram.
Hormis cette ambition scénaristique frustrante pour les détenteurs d’une console PAL, Shining Force III donne dans le classicisme maitrisé et ne déstabilisera pas les amateurs des deux premiers volets malgré l’apport bancal de la 3D. Comme la plupart des jeux 32 bits essuyant les plâtres de cette nouvelle dimension, le temps n’a pas été tendre avec le rendu visuel du titre. Des sprites 2D se baladent au milieu de textures pixellisées peu flatteuses, et si les décors tiennent la route l’ensemble pique un peu. Impossible de ne pas faire la comparaison avec un certain Final Fantasy Tactics, sorti la même année mais bien plus agréable à l’œil. A la manière d’un Fire Emblem, Shining Force III peut néanmoins s’appuyer sur ses affrontements durant lesquels nos héros croisent le fer et jouissent d’animations de combat en 3D plus détaillées. Les effets visuels restent sympathiques, et on appréciera également les artworks des différents personnages habillant les phases de dialogues. Pas de quoi regretter le charme d’antan des opus Megadrive et l’élégance d’une 2D chiadée.
Dans la pure tradition de la série, on retrouve un système de jeu familier qui se compose de deux phases distinctes entrecoupées de cinématiques faisant avancer le synopsis. Shining Force III laisse ainsi le joueur libre de ses mouvements dans les différentes bourgades parsemant le continent de Parmecia. Fouille des maisons, papotage avec les PNJs et surtout acquisitions des meilleurs équipements font donc partie intégrante de la préparation au combat. Ces derniers s’apparentent toujours à un vaste échiquier où, case par case, vous déplacez minutieusement vos unités afin d’occire les troupes adverses. Le petit stratège en herbe aura vite fait d’utiliser le terrain à son avantage, en prenant en compte la configuration des obstacles et des adversaires. Un classicisme efficace, même si l’on regrettera encore l’absence de personnalisation des unités qui se contentent d’accumuler de l’expérience avant d’évoluer une fois le seuil requis. En contrepartie, la variété des recrues permet de modeler son équipe en fonction de nos préférences. Guerriers, archers, faucons, centaures, magiciens, moines, etc… il y en a pour tous les gouts ! Trois niveaux de zoom et une rotation à 360° de la caméra assurent une lisibilité correcte du terrain, et seule la consultation des statistiques et de la portée des ennemis souffrent d’un temps de latence nuisible. Pas de quoi remettre en cause des mécaniques de jeu intemporelles, et un gameplay habile faisant preuve d’une variété de situations appréciable.
Autre gros atout du titre : sa bande son signée Monsieur Sakuraba. Le maître nous livre un travail de grande qualité, dense et homogène, qui accompagne à merveille ce périple épique. Contraint de fuir avec son roi des négociations de paix sabotées par une étrange secte, Synbios, jeune seigneur de la République d’Aspinia, va tenter de résoudre le complot qui se trame et prouver l’innocence de sa nation. Alors que dans l’ombre une menace bien plus grande pèse sur le continent… S’ensuit une trame intéressante et généreuse, malgré un fort sentiment d’inachevé. En effet, la force de ce Shining Force III - ou sa faiblesse - est d’avoir découpé son histoire en trois scénarios reliés. Si le concept se révèle très intéressant sur le papier, avec des interactions et des points de vue qui s’entrecroisent, en pratique, c’est la baise. Comme évoqué en introduction, seul le premier scénario a vu le jour en Europe et aux USA : il faut donc se tourner vers l’émulation et les patchs de traduction pour connaître le fin mot de l’histoire. Rude.
Un peu érodé sur la forme, solide sur le fond, la première partie de ce Shining Force III s’impose comme une expérience certes convenue mais au charme indiscutable. Son univers médiéval-fantastique offre un cadre de jeu attachant, et découvrir ce titre mythique 25 ans plus tard se révèle assez jouissif tant sur le plan ludique que culturel. Baroud d'honneur d'une franchise au destin tragique… Amateurs du genre, foncez !