Vous incarnez Ark, un jeune homme qui, incapable de résister à sa curiosité, ouvre une boîte interdite qui transforme tous les habitants du village en pierre. Il devra partir à l'aventure à la recherche des Cinq Tours pour trouver une solution à ce terrible problème.
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Alors que la Playstation commence à s’installer dans les foyers Japonais et que l’arrivée de la 3D bouleverse le médium, Quintet, également à l’origine de la saga des ActRaiser, Soul Blazer ou encore Illusion of Time, offre un dernier hommage à la 16 bits de Nintendo. Développé en fin de vie de la console, Terranigma arrive dans un relatif anonymat malgré une localisation Française intégrale, et se forge au fil des années une solide réputation. Mieux vaut tard que jamais : il est temps d’ouvrir la vitrine de collection pour une session rétro-gaming luxueuse.
Version Super Nintendo 20 h de jeuConsidéré comme l’une des dernières pépites de la Super Nes, l’Action-RPG de Quintet peut déjà s’enorgueillir d’une brillante réalisation : décors fins emplis de détails, animation des sprites impeccable, effets visuels et cinématiques animées de toute beauté. Du bel ouvrage, et s’il n’atteint pas la perfection d’un Seiken Densetsu III par exemple, Terranigma se hisse sans problème parmi les plus beaux titres de la console.
Passé cette petite claque visuelle, remise dans son contexte évidemment, nous voici en face d’un A-RPG efficace sans grande originalité apparente. Ark, le héros du jour, se manie à la perfection et charcuter du mob avec des attaques plongeantes, sautées, sprintées, ou même de simples enchainements savamment exécutés se révèle assez jouissif ! Bien que présentes, les magies passent clairement au second plan et l’on préférera souvent faire parler notre lance plutôt que nos sorts. La gestion de l’inventaire se veut étonnamment complète pour l’époque et se divise en trois compartiments : armes, armures et objets. La montée en puissance passe donc tant par l’expérience accumulée, boostant arbitrairement les statistiques, que par la recherche d’équipements toujours plus puissants. A noter que ces derniers peuvent aussi octroyer des bonus passifs non négligeables, telle qu’une résistance élémentaire, à l’empoisonnement, etc… Quelques minutes suffisent donc à comprendre les rouages du gameplay afin d’affronter sereinement les rares difficultés du périple, probablement simplifié pour les joueurs européens…
Mais le relatif classicisme évoqué précédemment s’arrête ici, car Terranigma propose tout un pan de jeu dédié à la résurrection du globe, vous plongeant alors dans une quête humanitaire existentielle. Ark mène une vie paisible dans son petit village, le seul en réalité, du monde souterrain. Sa curiosité mal placée va conduire au désastre, et il se verra confier une mission peu banale : restaurer l’harmonie et la vie à la surface. Après des adieux larmoyants, le jeune homme s’engouffre dans une faille temporelle afin de rejoindre le monde de la lumière… qui vous paraitra étrangement contemporain ! Car si l’histoire s’étoffe tranquillement au fil des heures avec la présence d’un dieu maléfique et tout le toutim plus ou moins habituel, l’aventure se déroule sur « notre » Terre. La géographie globale a été allégrement vulgarisé certes, mais villes et continents font directement écho à notre histoire.
Terranigma s’appuie ainsi sur une boucle de gameplay bien définie : donjons et combats, exploration et restauration des différentes bourgades. Alors oui, on ne coupe pas aux normes de l’époque qui peuvent rebuter aujourd’hui, et la reconstruction du monde passe le plus souvent par des quêtes à base d’objets à transporter d’un point A à un point B. Mais le résultat n’en reste pas moins ludique et permet d’observer l’évolution des citées, en deux ou trois étapes, allant des maisonnettes en pierres aux villes modernes (fin XXe siècle). L’occasion de multiples références aux artistes et inventions importantes de notre histoire.
N’oublions pas de saluer l’excellente bande son de ce voyage exotique, composée de musiques magnifiques aux tons variés qui s’adaptent parfaitement aux évènements. La durée de vie tient également la route et vient consolider un tableau encore chatoyant de nos jours. Malgré tout, le jeu souffre d’un petit manque de rythme dommageable. Associé à une structure et des mécaniques d’un autre âge, bien que sortant de l’ordinaire, la magie n’a pas complètement opérée sur moi.
Avec ses thématiques universelles et comme enjeu le destin du monde, une fois n’est pas coutume, Terranigma mérite toute votre attention et reste objectivement l’un des meilleurs Action-RPG de sa génération. Sans révolutionner le genre, il propose un périple original et maitrisé, sous couvert d’une aventure charmante à la conclusion mémorable.