Franz26 a dit (28 Janvier 2023 à 08:43)
Souvent considéré comme « LE » chef d’œuvre de Naughty Dog, The Last of Us laissa une trace indélébile dans le cœur des joueurs. Un périple survivaliste hors norme aux côtés de protagonistes marquants, enrobé d’un gameplay efficace et d’une réalisation cinq étoiles. C’est pourtant la qualité de sa narration qui s’est avéré l’aspect le plus mémorable du titre, dont la suite était attendue depuis près de 7 ans ! Il est temps de replonger dans ce monde post-apocalyptique cruel, où l’humanité a dû s’adapter pour subsister… Review garantie sans spoilers.
The Last of Us - Part II, que nous renommerons ici « TLOU 2 », prend place quelques années après les évènements du premier opus. Dicté par une quête vengeresse aveugle et cruelle, le récit use d’une approche temporelle audacieuse avec de nombreux flash-backs venant combler l’ellipse temporelle entre les deux volets. Bien que l’on retrouve bon nombre d’acteurs du premier opus, Joel et Elie en tête, le titre se concentre sur de nouvelles relations en introduisant une foule de protagonistes intéressants au destin peu commun. Un renouveau agréable, car encore une fois la grande force de l’histoire repose sur sa formidable écriture, à la mise en scène parfaite et aux ressorts narratifs puissants rendus crédibles grâce à la richesse de ses interprètes. S’ensuit un périple immersif et passionnant à l’équilibre quasi-parfait, qui tient en haleine jusqu’au dénouement final après un virage abrupt à mi-chemin. Bluffant ! Mais j’en ai déjà trop dit…
Ayant profité de la Playstation 5 pour faire tourner le jeu, la réalisation de TLOU 2 m’a laissé bouche bée. Textures magnifiques, animation incroyable, fluidité exemplaire, effets et jeux de lumières divins, etc… les superlatifs me manquent pour décrire la perfection technique du titre qui offre sans cesse des panoramas contemplatifs somptueux ! Mais le rendu visuel doit également beaucoup à la vision artistique de l’œuvre. Pour rappel ; l’histoire se déroule dans un univers post-apocalyptique où un virus mortel mena la civilisation à sa perte, en transformant les hommes en entités décharnées dites « les infectés ». Dans ce monde impitoyable, les rares survivants se regroupent en communautés et doivent composer avec le danger du virus et les ressources encore disponibles, à l’origine de conflits mortels. Villes et rues abandonnées, appartements et magasins en ruines, végétation en friche, cadavres et camps de fortune, notes de rescapés, etc… c’est bien la crédibilité de cet univers urbain dévasté mais empli de détails qui immerge et implique autant le joueur dans l’aventure ! Un contexte loin d’être révolutionnaire mais vecteur d’une ambiance authentique. Balayant un spectre d’émotions variées allant de l’horreur la plus totale à des phases contemplatives quasi surréelles, l’atmosphère de TLOU 2 prend aux tripes.
Un ressenti qui doit beaucoup à la bande son du titre, mise en avant avec des thèmes d’ambiance discrets mais omniprésents, tant pour souligner des petits moments de quiétude que pour faire monter la pression. Des musiques plus posées, souvent matérialisées par des notes de guitare minimalistes, confortent avec brio la résonnance mélancolique de l'aventure. Tout en sachant aussi s’effacer au profit des bruitages environnants et du doublage VO, irréprochables.
Pas de révolution autour des mécaniques de jeu, TLOU 2 reprend à la virgule près la recette de son ainé. Je ne m’éterniserais donc pas sur ce point, d'autant que mon compère Benben s'en est donné à cœur joie ci-dessus. Un gameplay bien rôdé à base d’infiltration, d’exploration, de crafting sommaire et de phases de shoot. Le tout secondé par un level design fichtrement bien pensé afin d’offrir un terrain de jeu très plaisant, bien qu’un peu redondant. En effet, malgré la variété des environnements le gameplay fini par montrer quelques limites passé un certain temps de jeu. En cause une grande linéarité et des mécaniques archi-connues qui se répètent trente heures durant. Une pointe de lassitude et quelques défauts de rythme peuvent donc ternir très légèrement le constat, avant que les immenses qualités du titre ne reprennent le dessus.
Difficile de ne pas ressortir, encore une fois, chamboulé par l’expérience de jeu proposée par Naughty Dog. TLOU 2 nous place au cœur d’une histoire poignante, déstabilisant le joueur avec des choix narratifs osés où les notions de bien et de mal sont souvent remises en perspective. Un périple éreintant magistralement mis en scène, qui se contente d’un gameplay familier afin de développer sans contraintes son incroyable récit. Malgré des ficelles scénaristiques finalement assez classiques, rarement une intrigue ne m’aura autant absorbé devant l’écran ! Bouleversé par la cruauté de ses propos, sa violence sans filtre, le destin tragique de ses protagonistes, mais aussi par ses moments de tendresses inoubliables, TLOU 2 s’impose à mes yeux comme une suite digne et magistrale. Un jeu d’exception, tout simplement.
Franz26 a dit (31 Décembre 2022 à 09:12)
Exclusivité Playstation 3 sortie en 2009, c’est sur le tard que je découvris Demon’s Souls, motivé par les critiques dithyrambiques de mon entourage. Nous sommes donc en 2015, et je m’apprête à vivre l’une des expériences les plus mémorables de ma vie de joueur. Complètement happé par cet univers hors-norme et ses mécaniques de jeu, mon dévolu se porta ensuite tout naturellement sur Dark Souls. Plus qu’une confirmation, un véritable aboutissement venant conforter l’aura de cette nouvelle franchise. A mes yeux la plus marquante des deux dernières décennies ! Les pixels ont depuis coulé sur les écrans, engendrant des œuvres toutes aussi grandioses les unes que les autres et hissant From Software parmi les grands. Fort de cette renommée mondiale, les développeurs ont cédé à l’appel de la communauté avec une refonte luxueuse de Demon’s Souls sur Playstation 5. Là où tout a commencé…
Soyons franc, Demon’s Souls n’avait pas forcément besoin d’un remake tant la copie de base était solide. Si cette pratique se justifie avec les titres pré-PS360, elle s’avère selon moi dénuée de sens pour une large majorité des productions plus récentes. Pourtant, difficile de bouder son plaisir devant le lifting opéré sur le royaume de Bolétaria ! Les gars de Bluepoint Games, mandatés par From Software, ont réalisé un travail impeccable tant sur la fluidité que sur les textures, au point de dépasser le rendu d’un Dark Souls 3. Cette réalisation de haute voltige, en sus de gommer quelques soucis techniques de l’époque (framerate aux fraises, temps de chargement pesants, etc…) rend honneur à l’incroyable direction artistique du titre tout en respectant à la lettre l’œuvre originelle.
Car c’est le grand tour de force de ce remake : nous faire replonger dans ces environnements tourmentés au level design savant avec une familiarité naturelle, quasi déconcertante tant les marques et les repères se révèlent similaires. C’est pourquoi je ne vous infligerai pas un grand monologue, les sensations et les mécaniques de jeu étant sensiblement les mêmes. Ma review de l’époque fera amplement le taff. Voir ci-dessus.
On notera des petites améliorations bienvenues, tel que les objets ramassés en surplus envoyés directement dans la réserve, une interface plus fluide ou encore la téléportation d’un monde à l’autre désormais possible sans transition par le Nexus. Bref, des détails ci et là au service d’un gameplay d’exception, toujours aussi exigeant et gratifiant. Dans les faits, ma connaissance du terrain m’a permis de rouler sur les dangers sans réel pic de difficulté. En a résulté un premier run, pourtant soigné, en à peine 25 heures, et un NG+ bouclé en moitié moins de temps. Avis aux amateurs : je vous confirme la viabilité d’un build foi avec une arme bénie+5 (marteau Miridan à deux mains de préférence) et un bouclier du Juge+5, engendrant ainsi une insolente régénération automatique des PV. Juste assez de MP pour lancer le miracle « seconde chance », et le reste de vos âmes à répartir entre vitalité et endurance. Efficacité garantie.
Prémices d’une œuvre mythique de la Dark Fantasy, Demon’s Souls Remake nous convie à un périple torturé, orchestré par une direction artistique divine et une bande son immersive. Un chef d’œuvre au gameplay dépoussiéré, occasion idéale pour revisiter ou découvrir l’opus géniteur des SoulsBorne dans une version current-gen. Et si l’initiative était dispensable, elle n’en reste pas moins enivrante de nostalgie et o combien délectable.
Franz26 a dit (30 Décembre 2022 à 08:49)
Sorti en 2012 sur les plateformes dématérialisées de l’époque, Sine Mora s’est fait une petite réputation dans le milieu. Ainsi, ce Shoot’em up en scrolling horizontal avait déjà attiré mon attention, mais il fallut attendre l’arrivée d’un portage Switch et de quelques jours de vacances pour que je tente enfin l’expérience.
« Version EX, c’est quoi ? » Noble question qui trouve sa réponse sur Google. En synthétique : ajout de contenu, réalisation rehaussée, mode 19:9, etc... Plutôt cool non ? Pas de quoi repasser à la caisse pour les vieux de la vieille, mais une excellente opportunité pour les autres !
Techniquement Sine Mora EX impressionne et se pare d’une 3D fine, pleine de couleurs, aux textures propres et à la fluidité remarquable. Des changements de perspectives, zooms et autres jeux de caméra du plus bel effet viennent enrichir l’expérience visuelle sans nuire à l’action frénétique. Car oui, « Shmeup » oblige, le concept du titre se résume à annihiler vos ennemis tout en évitant les projectiles et obstacles à l’écran.
Outre une esthétique particulièrement soignée, Sine Mora se distingue aussi par quelques mécaniques de gameplay originales. Tout d’abord, c’est une minuterie qui représente la barre de vie de notre vaisseau. On gagne du temps en tuant des ennemis, on en perd en se faisant toucher, et une fois à 0 c’est l’explosion. De nombreux bonus sont à ramasser en chemin : upgrades arme principale, munitions arme secondaire, bouclier, gain de temps, de points, etc… On notera surtout la capacité de figer le temps, bien utile pour éviter les salves de missiles envahissant l’écran et surmonter l’adversité imposée par les immenses boss du jeu. Malgré des arrière-plans fourmillants de détails, la lisibilité globale se veut excellente et vient pérenniser un gameplay à l’efficacité redoutable.
Cerise sur le gâteau, en sus du mode arcade, coopération, boss training, défis, etc…, Sine Mora EX propose une campagne scénarisée aux commandes de différents pilotes. Quelques cinématiques et pavés de textes entrecoupent les missions et accentuent l’immersion dans cet univers SF aux airs rétro post-industriel. Plusieurs vaisseaux dégagent un petit air vintage amusant. L’ambiance sonore n’est pas en reste, avec des musiques sympathiques et un sound design aiguisé au service d’un « game feel » bienveillant.
Avec sa réalisation de haute voltige, son gameplay énergique et sa direction artistique colorée, Sine Mora EX a tout des grands Shoot’em up. Les amateurs y trouveront largement leur compte en profitant de la myriade de modes différents et des joies du scoring. Paradoxalement, ma notation n’atteindra pas les sommets. Ni voyez rien d’autre qu’un manque d’affinités avec un genre que j’apprécie, mais pour lequel je reste relativement imperméable. J’ai tout de même passé un excellent moment, typé arcade, loin de mes carcans habituels.
Franz26 a dit (14 Décembre 2022 à 07:46)
Petit jeu d’action-réflexion sorti en 2017, Little Nightmares nous plonge dans un univers macabre en défilement horizontal, à la manière d’Inside histoire de citer la référence du genre. Mais si le titre de Tarsier Studio peut se targuer d’une ambiance horrifique exceptionnelle, il pèche par des approximations de gameplay dommageables.
D’un point de vue réalisation, Little Nightmares brille davantage par sa direction artistique que sa technique pure. La 3D s’avère de qualité moyenne, et le filtre granuleux qui accompagne les teintes grisâtres ne flatte guère nos rétines. Néanmoins, cela ne nuit en rien à l’atmosphère délicieusement lugubre du périple. Des cales aux cuisines, en passant par la soute ou les cabines, ce sont les environnements peu reluisants d’un sinistre paquebot qui officient comme terrain de chasse, au rythme de la houle. Timidement guidé par la flamme vacillante de son briquet, notre chétif avatar au ciré jaune va tenter d’échapper à ses geôliers. Entités humaines décharnées et belliqueuses.
La bande son vient conforter cette ambiance pesante, en s’appuyant grandement sur des bruitages angoissants. Bruits de portes, craquement de planchers, cris stridents, résonnances métalliques, etc… c’est tout l’attirail de l’horreur qui se met au service de la peur. Un régal. En résulte une escapade réussie sur la forme, qui prend aux tripes et installe une réelle sensation d’empathie pour ce petit être martyrisé. Sur le fond en revanche, Little Nightmares souffre de quelques imperfections.
Nous voici en face d’un jeu d'action-réflexion au gameplay volontairement minimaliste. Six, notre héroïne malgré elle, peut courir, s’accroupir, sauter, attraper des objets et activer des mécanismes avec la vivacité d’un mollusque. Une lourdeur accentuant la vulnérabilité de la petite fille, mais qui finit par peser sur le confort de jeu… notamment lors des phases de plate-forme, déjà pénalisées par une perspective souvent difficile à appréhender ! Heureusement, les checkpoints sont légion et la progression, très linéaire, accorde une place prépondérante à la résolution d’énigmes. Salles après salles, il faudra faire preuve d’observation et de logique afin de surmonter les défis. Un ensemble équilibré qui, malgré quelques bonnes idées, manque toutefois d’audace et d’originalité.
Les 3 niveaux du DLC « Secrets de l’antre » corrigent un peu le tir en proposant des casse-têtes plus diversifiés, et notamment tout un pan de coopération avec les petits êtres au chapeau pointu que vous avez le loisir de croiser durant votre périple. Mention spéciale au dénouement de cette aventure additionnelle, tout aussi brillant que dérangeant, portant de ce fait la durée de vie à une petite dizaine d’heures de jeu, récolte des collectibles inclus.
Bien qu’imparfaite, l’expérience proposée par Little Nightmares reste largement positive. Une croisière de l’étrange à vivre dans le noir total, sauf âmes sensibles, histoire de profiter à fond de l’atmosphère lugubre des lieux et de la poignante narration muette qui l'accompagne. Il me tarde désormais de m’essayer à la suite, planifiée dans mon agenda pour l’année prochaine.
Franz26 a dit (07 Décembre 2022 à 07:48)
Jeu indépendant développé par l’anonyme Tom Happ, Axiom verge est le fruit d’un travail de longue haleine. Des graphismes au game design, en passant par la bande son où le scénario, le monsieur a bâti son projet seul 5 ans durant ! Sorti en 2015 et acclamé par la presse et les joueurs, le succès du titre lui vaut une sortie physique sur tous les supports de la génération. Voyons-voir ce que nous réserve ce Metroidvania old-school.
Car d’emblée Axiom Verge surprend par son esthétique en pixel art, véritable hommage à l’ère 8 bits et à la saga Metroid, le rendu HD en plus. Un style rétro épuré porté par une direction artistique aux petits oignons, nous propulsant dans un monde biomécanique coloré des plus étranges. Notre héros, Trace, se réveille guidé par une voix mystérieuse à la suite d’une expérience scientifique ratée et va devoir percer les mystères de cette planète atypique. Entre cauchemars et réalité, à vous d’échapper à ce bourbier labyrinthique empli d’entités hostiles de chair et de métal.
Comme tout Metroidvania qui se respecte, Axiom verge apporte un soin particulier à son level design afin de justifier en douceur les allers et retours inhérents au genre. A ce niveau, le titre de Tom Happ impressionne de par la cohérence de ses maps, interconnectées avec intelligence et dévoilant leurs secrets au rythme des capacités acquises. Outre la quantité astronomiques d’armes disponibles, on retiendra surtout des outils incroyables comme la foreuse, le familier téléguidé ou encore le « dash-téléporteur » qui exploitent des mécaniques de jeu originales et portent l’aspect exploration à son paroxysme. Parcourir les dédales tortueux de cette mystérieuse planète se révèle donc un pur régal, conforté par une palette de possibilité dense indispensable à l’accumulation d’upgrades et bonus optionnels. La montée en puissance se ressent et offre quelques sensations grisantes.
Le gameplay peut également s’appuyer sur une maniabilité au poil, Trace se mouvant avec célérité et précision. Petit bémol au niveau des raccourcis directs d’armes, assez brouillons avec la DualSense, sans pour autant remettre cause une prise en main quasi parfaite. Et ce ne sera pas du luxe pour venir à bout des dangers en présence tant les niveaux regorgent de mobs retords ! Les boss ne sont pas en reste et, en sus d’impressionner de par leur taille, apportent une bonne dose de challenge (heureusement compensée par des salles de repos bien placées). On appréciera d’ailleurs le principe de sauvegarde automatique qui suit un trépas, vous renvoyant alors dans la dernière « safe-zone » visitée tout en conservant la progression intacte. Ce qui ne vous empêchera pas de vagabonder une quinzaine d’heures dans ces enchevêtrements de salles labyrinthiques avant de visionner les crédits de fin avec un pourcentage d’achèvement décent. Quant à en découvrir l’ensemble des secrets, c’est une autre paire de manches ! D’autant que certains sont abusivement bien camouflés… Flemme oblige, je me suis contenté d’un satisfaisant 81% d’items collectés pour une mappemonde explorée à 97%.
A l’image de la réalisation, le sound design d’Axiom Verge se veut très rétro, tant au niveau de ses musiques, typées « synthwave » mais néanmoins variées, que ses bruitages, volontairement criards. Un ensemble éclectique détonnant parfaitement adapté à l’univers SF-Fantastique décalé du titre, confortant ainsi une ambiance quasi hypnotisante !
Hommage solennel au genre et à la saga de Nintendo, maitrisé sur le fond comme sur la forme, Axiom Verge propose un périple généreux, jouissif et parfois innovant. Les rares imperfections susmentionnées (dont un boss final décevant) ne tarissent aucunement le plaisir de jeu, et malgré un marché saturé par l’offre il se hisse sans mal parmi les meilleurs Metroidvania de ces dernières années. Performance d’autant plus remarquable pour une œuvre indépendante. Amateur du genre : foncez !
Franz26 a dit (30 Novembre 2022 à 07:50)
Après un dernier opus canonique controversé, Square-Enix lance sa plus grosse cartouche afin de redorer son blason et celui d’une franchise mythique en perdition. Nous voici donc en présence du fameux Final Fantasy VII Remake, version Intergrade qui plus est, fantasmé depuis des lustres. L’erreur n’est pas permise : interdiction de salir l’aura unique qui entoure le matériau de base ! Verdict ? Lisez la suite mes chers fidèles Serieboxiens.
Attendu comme le messie par la masse populaire, je me suis positionné à contre-courant au fur et à mesure du développement, sceptique devant l’orientation très « action » du titre et son format épisodique douteux. Il faut avouer que les dernières tentatives de Square-Enix n'ont pas joué en leur faveur, et ne parlons pas de l’arrière-gout mitigé laissé par Crisis Core ou Dirge of Cerberus à l’époque. Une refonte HD soignée avec un vrai travail de fond sur la définition des décors en 2D m’aurait amplement comblé. A défaut, je me suis contenté du portage Switch pour boucler une énième partie de Final Fantasy VII l’année dernière. Histoire de me rafraichir la mémoire avant d’attaquer ce remake ambitieux, dont les excellentes critiques ont piqué ma curiosité.
Bref, avant de débuter l’aventure il est indispensable de prendre un peu de recul : nous sommes en présence d’un REMAKE. Comprenez que les développeurs ont pris la liberté de revisiter complètement l’expérience de jeu, tant en terme de gameplay que de narration. Nous y reviendrons. C’est donc bel et bien un titre inédit que nous tenons entre les mains, qui s’émancipe de son modèle malgré des fondements communs suffisamment denses afin de ne pas (trop) rebuter les fans. Je vais donc m’efforcer de conserver une ligne objective tout au long de cette review. Final Fantasy VII étant probablement mon jeu culte, la tâche s’avère délicate… Car il y a tant de choses à dire, en positif comme en négatif.
Premier point noir de ce remake, et non des moindres : son contenu. Les développeurs ont choisi de condenser le périple de nos héros aux évènements survenant à Midgard seulement. Le jeu n’a pas commencé qu’il se tire déjà une balle dans le pied ! En effet, comment retranscrire la substantifique moelle de Final Fantasy VII si l’on ne se cantonne qu’à une parcelle de son aventure originale, quand bien même retravaillée. Et qu’on ne vienne pas me titiller en invoquant des « contraintes techniques-mon-cul », la firme ne cherche qu’à capitaliser un maximum sur l’aura de la franchise en vendant une épopée morcelée dans un format épisodique rentable ! Salaaaauds ! Pour preuve : les « open world triple A » développés ces dernières années démontrent bien la faisabilité d’un remake complet. Bref, si ce choix n’a pas que des incontinents, il se révèle déjà un non-sens à mes yeux.
Maintenant que j’ai posé le contexte et craché un peu de venin, rentrons dans le vif du sujet. FFVII Remake débute par une introduction remaniée toute aussi magnifique que l’originale, où se dévoile l’immense cité industrielle de Midgard. Le train arrive en gare et l’opération de sabotage du réacteur à Mako n°1 peut commencer. Comme prévu, la refonte technique impressionne et apporte un aspect réaliste assez bluffant pour qui se remémore les sprites SD d’origine. C’est aux commandes d’un Cloud Strife plus classe que jamais et d’un Barret imposant que l’on se familiarise avec un tout nouveau système de combat.
Histoire de coller à l’ère du temps, les développeurs ont intégralement revu la copie et nous proposent des affrontements nerveux et dynamiques en semi temps réel. Si la barre ATB a été conservé, c’est bien l’action qui prédomine : déplacements, esquives, parades, attaques classiques, raccourcis directs, etc…, il faudra maitriser cette nouvelle liberté de mouvement et s’adapter au terrain de jeu. Les capacités avancées en revanche (magies, compétences, objets, etc…), s’utilisent sous la contrainte d’une jauge qui se charge plus rapidement au fur à mesure des coups assénés. De ce fait, la tentation de bourriner prime aux premiers abords. Mais cette stratégie se révélera souvent insuffisante pour venir à bout des ennemis retords. A vous de comprendre les compétences de chacun, d’abuser du menu traditionnel afin d’orienter les tâches de l’IA gérant vos coéquipiers (l’action passe alors en pause), et de switcher entre ces derniers en fonction de la situation. L’objectif étant généralement de déceler le patern du boss et son point faible, ce qui peut l’amener en état de « choc » durant lequel les dégâts sont démultipliés. Attention, vos attaques ne feront pas toujours mouches : l’ennemi aussi sait esquiver, parer, ou même vous interrompre pendant le temps de chargement d’un sort.
En amont des combats, la préparation de votre équipe reste une étape importante. Les fameuses matérias font leur retour afin d’octroyer, une fois associées aux équipements, différentes capacités et magies qui s’amélioreront avec l’expérience. Les armes bénéficient désormais d’un arbre de compétences sommaire où vous pouvez, en échange de PA durement gagnés, accumuler divers bonus statiques. A noter le retour des invocations, prenant place avec vous dans l’arène de combat, et des « Limit Breaks » aux effets souvent salvateurs. Après un petit temps d'adaptation l’ensemble se révèle finalement assez technique, et permet même de réaliser des combos très efficaces avec un peu de pratique. Cette orientation, audacieuse il faut l’admettre, est pourtant loin de me ravir. L’action devient parfois brouillonne et les mécanismes ont été largement édulcoré afin de maximiser l’accessibilité. Mon affinité pour le tour à tour traditionnel biaise forcement mon avis, mais malgré des qualités indéniables je n’ai pas adhéré à 100% au gameplay. C’est con vu qu’on partait d’un système quasiment parfait... Oups, objectivité revient parmi nous !
Comme déjà évoqué plus haut, la plastique impressionne d’abord à travers la modélisation et l’animation des personnages, alliés comme ennemis, que nous découvrons sous un jour nouveau. Mais la réalisation peut également s’appuyer sur de superbes effets visuels et des décors réussis. Ces derniers ont été dans l’ensemble largement adaptés pour convenir à l’expérience de jeu, bien que l’on retrouve encore quelques lieux iconiques fidèlement retranscris. Mention spéciale au bidonville du secteur 7 et au Wall Market, deux zones centrales très bien retraitées. Malheureusement l’esthétique globale souffre d’une certaine redondance, limitée par l’aspect Steampunk de Midgard très loin de refléter la richesse artistique globale de Final Fantasy VII. A noter que cette version Integrade a bénéficié de quelques améliorations dans le rendu des textures et de la profondeur de champ.
D’un point de vue sonore le travail se révèle assez remarquable et respecte les formidables compositions d’Uematsu. Quelques réinterprétations et nouveaux thèmes peuvent prêter à polémique, mais dans l’ensemble la réorchestration des morceaux et l’apport du doublage Japonais garantissent une bande son d’exception. Un atout de taille.
Revenons un peu sur l’univers et les choix de construction de ce remake. Le fait de condenser l’histoire à une fraction du jeu d’origine permet, à sa décharge, d’approfondir les relations entre certains personnages avec notamment un focus intéressant sur Biggs, Wedge et Jessie. En contrepartie, la refonte de Midgard n’a rien de révolutionnaire et on se tape un remplissage grossier de quêtes secondaires, scènes inédites et autres passages à rallonge guère reluisants. Constat venant confirmer ma première impression quant à la justification foireuse de Square-Enix sur le découpage de l’œuvre... Les évènements tirent en longueur, et si la mise en scène entretient un certain rythme il ne se passe fondamentalement pas grand-chose durant les 30 à 35 heures nécessaires pour boucler l’aventure, quêtes optionnelles incluses. D’autant que le titre se veut d’une linéarité affligeante en abusant de couloirs et d’aires très limités, anéantissant alors tout sentiment d’exploration. Difficile dès lors d’apprécier le level design, assez quelconque malgré un final un peu plus travaillé. A ce propos, la liberté prise pour conclure le premier acte de façon magistrale fera probablement grincer des dents… mais difficile de leur en vouloir tant le rendu se révèle épique !
En supplément Bacon, le DLC Integrade nous propose d’incarner la pimpante Youfie dans une quête d’infiltration plaisante, bien que largement dispensable. Quelques heures de jeu supplémentaires afin d’apprécier le gameplay de la petite shinobi, des plus dynamiques, et le mini-jeu de plateau « Fort Condor » : hyper prenant ! Scénaristiquement ? C'est plat, contrairement au magnifique décolleté de Scarlet, qui officie comme adversaire principal et nous laisse admirer ses formes tout du long.
Nous arrivons au bout de cette review, et la longueur de mon texte a dû faire fuir les rares membres de passage. Final Fantasy VII Remake s’impose-t-il comme le digne héritier du RPG mythique de la Playstation ? Clairement, non. En est-il pour autant raté ? Non plus. On s’oriente donc vers un verdict aux airs de déjà-vu, et Square-Enix nous livre un excellent RPG, intelligent et immersif, mais bien loin du standing espéré. Un patrimoine vidéoludique décidément difficile à assumer… En résulte une épopée incomplète qui déstabilisera nombre de fans de par son gameplay modernisé et son choix d’étirer l’aventure jusqu’à la moelle, en limitant l’histoire aux évènements de Midgard. Conséquence directe : un univers largement amputé ne faisant pas honneur à la richesse de Final Fantasy VII. Passé ce point critique, le titre n’est pas dénué de qualités et propose une aventure remaniée efficace, enrobée d’une plastique soignée et d’une bande son monumentale. Il faudra désormais attendre la suite afin de juger et mesurer l’envergure globale du projet, qui a encore un long chemin à parcourir avant de mériter sa place au panthéon des RPGs.
Franz26 a dit (03 Novembre 2022 à 07:53)
Exclusivité Sony développée par Guerilla Games, Horizon Zero Dawn ne cache pas son statut de triple A et vient enrichir la gamme des « open world » sur le marché. Il est grand temps de me plonger dans cet univers post-apo aussi original que magnifique en compagnie de la belle Aloy, épris d’attentes considérables à la vue des critiques unanimement positives.
Si Horizon Zero Dawn a déjà fait l’unanimité auprès des joueurs et de la presse, sachez que je ne suis pas un grand amateur des mondes ouverts. En effet, mon expérience récente se limite essentiellement aux Xenoblade, God of War (PS4) ou encore à l’inévitable Breath of the Wild. Ainsi, c’est avec une confiance relative mais mesurée que je me suis lancé dans l’aventure… Une once d’appréhension très vite effacée !
Commençons par l’aspect du titre qui ne laissait aucun doute quant à sa qualité : la réalisation. Horizon Zero Dawn impressionne et propose une 3D fine aux textures propres, détaillées, donnant vie à un monde d’une beauté enivrante et empli de panoramas contemplatifs d’exception à la profondeur de champ impressionnante. Les cycles météorologiques et temporels en temps réel viennent renforcer le réalisme de ces terres sauvages, peuplées par un bestiaire mécanique incroyablement animé. L’impact visuel est immédiat, sublimé par une direction artistique hors-norme.
Les évènements d’Horizon se déroulent dans un futur lointain où la civilisation telle que nous la connaissons a disparu. L’humanité semble avoir régressé à l’âge moyenâgeux et subsiste par le biais de petites communautés retranchées dans des villages de fortune et quelques citées médiévales. Car la faune locale se révèle aussi dangereuse que peu commune. Ainsi, rodent librement dans les terres des robots primitifs et agressifs directement inspirés des prédateurs d’antan (de nombreux mobs renvoient à nos chers reptiles du crétacé). Parfois gigantesques, ils vivent en meute et attaqueront à vue ! Les humains, réfugiés dans leurs croyances limitées et dénuées de bon sens pour tout athée qui se respecte, ont appris à vivre avec cette menace permanente. Chassant même les bestiaux afin d’accumuler de précieux composants mécaniques tout en maudissant la technologie du passé, taboue et source des maux actuels.
En résulte un univers passionnant empli d’anachronismes, où les hommes ont bricolé des armes efficaces contre les machines en s’appropriant à leur façon la technologie des anciens. Les amoureux de la nature se délecteront des vastes forêts verdoyantes, rivières limpides et autres montagnes majestueuses, tandis que les amateurs de SF ne seront pas lésés avec un bestiaire atypique et les vestiges d’une civilisation disparue (la nôtre !) à déchiffrer. En résulte une immersion sans faille, même si l’exploration reste balisée par des PNJs en détresse et des collectibles à ramasser. Votre voyage sera ainsi ponctué d’innombrables détours, aiguillés par une mappemonde explicite, au service d’un dépaysement total.
Au milieu de ce background charmant, vous incarnez Aloy, une paria exclue de son village qui va s’efforcer de remporter l’épreuve de l’éclosion afin d’être réhabilitée. Quelques rebonds dramatiques plus tard causés par une communauté hostile, et vous voici libre comme l’air, paré pour une aventure épique avec en toile de fond la survie de l’humanité. Rien que ça. Si l’histoire tient la route et réserve quelques révélations sympathiques, l’envie de dénouer les évènements passés se suffit à elle-même. Ceux désirant approfondir le lore peuvent également s’appuyer sur d’innombrables enregistrements audio et pavés de textes, malheureusement bien trop redondants. A côté, on retrouve évidemment une myriade de quêtes annexes plus ou moins intéressantes (plutôt moins en fait), mais que l’on s’efforcera d’accomplir afin de profiter de l’incroyable univers du titre et de ses mécaniques de jeu efficaces. Car les qualités d’Horizon Zero Dawn s’étendent jusqu’à son gameplay.
Notre chasseuse manie toutes sortes d’armes afin d’occire les saloperies mécaniques en présence, mais devra aussi s'appuyer sur un minimum de stratégie et de furtivité pour s'en sortir sans casse. En effet, les entités robotiques n’hésitent pas à appeler des renforts, et réussir à isoler les plus grosses s'imposera comme une nécessité. Si l’expérience aide à appréhender les batailles, notamment en abusant du point faible adverse (souvent élémentaire), chaque nouvel ennemi représente une menace potentielle à déjouer. Aloy peut ainsi user de son arc, mais aussi d’une fronde, d’un lance-câbles, de pièges divers ou encore de sa lance, précieuse au corps à corps. Des versions plus puissantes se débloquent auprès des marchands et peuvent s'améliorer via des gemmes à disposer dans des emplacements définis (type matérias). Sans surprise, le crafting occupe une place prépondérante et nécessite de récupérer un maximum de matériaux sur son chemin : bois, plantes, métaux divers, etc… afin de pouvoir répondre à un besoin croissant de munitions. L’agilité d’Aloy fera le reste, et la belle rousse n’hésitera pas à crapahuter sur des parois abruptes histoire d'amuser la galerie. Un petit aspect plate-forme limité sans grand intérêt, bien loin des possibilités et de l’interactivité offertes par un BOTW. Enfin, un arbre de compétence permettra de développer les capacités de l’héroïne, et la montée en expérience consolidera sa vitalité. Du grand classique.
Côté bande son le titre de Guerilla Game assure et propose des thèmes soignés, sachant appuyer avec brio la situation. Aspect dramatique, passages contemplatifs ou action pure, les musiques et bruitages accompagnent votre périple avec soin. S’ajoute un doublage VO réussi, au profit d'un ensemble sonore de qualité.
Petit aparté sur le DLC « The Frozen Wilds » intégré à cette « Complete Edition », venant prolonger l’expérience de jeu à défaut de l’enrichir réellement. Au programme : des terres enneigées et glaciales fréquentées par un bestiaire des plus coriace. Mention spéciale aux « Griffes de feu et de glace », véritables tueurs sur pates ! La trame principale de l’extension apporte des éléments forts intéressants au lore général, et l’on prendra toujours grand plaisir à vagabonder en quête de collectibles et d’équipements puissants.
Comptez une bonne soixantaine d’heures de jeu pour faire le tour d’Horizon Zero Dawn et de son DLC. Un contenu dense pouvant néanmoins se parcourir deux fois moins vite pour qui se contentera, à tort, de la trame principale. Le titre de Guerilla Game n’est pourtant pas exempt de défaut, et l’on pourrait citer quelques bugs d’affichage, une certaine facilité d’écriture ou encore un contenu plutôt générique peinant à surprendre passé les premières heures de jeu.
Mais l’univers d’Horizon Zero Dawn fait preuve d’une telle justesse artistique que le voyage reste plaisant de bout en bout. Confortée par un fil scénaristique travaillé, un background passionnant et un gameplay généreux, l’aventure d’Aloy mérite clairement l’investissement. Une épopée dépaysante et sauvage démesurée, exceptionnelle sur la forme, convaincante sur le fond. Amateurs d’aventure et d’exploration ; foncez !
Franz26 a dit (30 Octobre 2022 à 23:43)
Sniff mon petit benben, je comprends totalement. ;(
Tu y reviendras sans doute dans quelques années, sans que ton expérience de jeu soit gâchée par le contexte. Et tu l'apprécieras à sa juste valeur !
@Fufu : j'en ai justement fait mon premier jeu PS5, un choix pas anodin et extrêmement satisfaisant vu la qualité du titre. ;)
Franz26 a dit (28 Septembre 2022 à 07:49)
Fort du succès de Partners In Time, Nintendo enrichie sa série des « Super Mario RPG » d’un nouvel opus sur Nintendo DS, consciencieusement intitulé « Voyage au centre de Bowser ». Un titre précis à prendre au premier degré, car votre excursion vous emmènera dans les entrailles de la bête, forçant ainsi une coopération désopilante entre nos frères plombiers et leur meilleur ennemi ! A la recherche d’un RPG rafraichissant et bourré d’originalité ? Vous avez tapé à la bonne porte.
Les amateurs de la série ne seront guère surpris du contexte absurde mis en place dès les premières minutes de jeu. Victime d’un vilain convoitant le royaume champignon, Bowser avale nos héros et les habitants du château. Conclusion : Mario et Luigi se retrouvent perdus dans le corps de Bowser, qui de son côté doit annihiler les plans du diabolique (mais ridicule) Gracowitz. Le titre axe ainsi son gameplay autour de la coopération entre les personnages, le grand méchant historique étant dès lors propulsé héros au même titre que nos compères moustachus !
L’aventure comporte deux plans distincts : le royaume champignon dans lequel interagit Bowser, et le monde organique qui accueille malgré eux Mario et Luigi, en plein cœur d’un épisode de « il était une fois la vie » ! Dès lors, afin de servir quelques desseins héroïques, nos plombiers vont s’atteler à « réparer » l’organisme déréglé de leur antagoniste en le manipulant. Bowser, lui, jalouse Gracowitz et ne demande qu’à reprendre par la force sa place de grand méchant attitré. Un quiproquo qui donne évidemment lieux à des scènes cocasses et complètement loufoques, au service d’un scénario efficace qui ne se prend pas au sérieux.
Sur la forme le titre se présente comme un J-RPG classique avec de l’expérience, de l’équipement et des combats au tour par tour d’un rare dynamisme. En effet, chaque action va nécessiter une petite combinaison et un timing précis avant de porter ses fruits. Cela est d’autant plus vrai pour les phases défensives, où il faut lire la trajectoire et le patern de l’attaque adverse afin de la parer plus efficacement. Les coups spéciaux sont aussi soumis à ce régime et requièrent une manipulation spécifique dont la bonne exécution déterminera les dégâts infligés. Réflexes et sens de l’observation sont ainsi mis à l’épreuve afin de déjouer des affrontements pas toujours évidents. L’exploration apporte également sa dose de situations comiques à dénouer, et use intelligemment des capacités tactiles de la console pour exposer des idées de game design souvent excellentes. Enfin, les donjons ne sont pas en reste et, par l’intermédiaire d’énigmes diverses et variées, demandent d’utiliser en bonne intelligence les aptitudes de nos héros histoire de progresser sans encombre. Ajoutez une navigation permanente et en temps réel entre l’écran du haut, dédié à Bowser, et celui du bas, réservé à Mario & Luigi, pour parachever un concept original et fichtrement ingénieux !
Techniquement le titre de Nintendo se pare d’une 2D fine et colorée. En résulte de jolis décors, une animation soignée et d’excellents effets visuels. De quoi appuyer le ton léger de l’intrigue. La bande son vient renforcer cette ambiance bon enfant, en se contentant de thèmes sympathiques et de bruitages convaincants.
Mario & Luigi : Voyage au centre de Bowser s’impose comme une aventure dense et rafraichissante, bourrée d’idées atypiques au service d’un gameplay très fun. Une fois n’est pas coutume, la franchise brille par son audace et son originalité, même si on pourra lui reprocher quelques lourdeurs. En effet, l’humour ne fait pas toujours mouche et l’abondance de didacticiels peut vite agacer. Pas de quoi remettre en question la qualité de l’expérience de jeu, qui s’étale sur une grosse vingtaine d’heures. Et si cet opus réemprunte les mécaniques de base entrevues dans Superstar Saga et Partners in Time, il apporte suffisamment de nouveautés pour attirer l’attention des joueurs. Le mot de la fin Maurice ? Simplement excellent.
Franz26 a dit (30 Août 2022 à 07:32)
Hit méconnu de Squaresoft jusque-là réservé au pays du soleil levant et aux amateurs d’émulation, Live A Live fait peau neuve avec un remake 2D-HD désormais spécialité maison. Une chance pour tous les fans de J-RPG, qui peuvent enfin découvrir ce titre pas comme les autres en Français sur Nintendo Switch.
Live A live est en effet un RPG 16 bits très particulier, mettant en scène l’histoire de plusieurs protagonistes à travers des époques différentes. Préhistoire, Chine impériale, Far-West ou encore science-fiction pure, voici une liste non exhaustive du dépaysement proposé. Car la grande force du titre de Square, par le biais de changements radicaux d’univers, est de renouveler constamment l’expérience de jeu. Non seulement l’ambiance diffère du tout au tout, mais chaque section propose également des mécaniques de gameplay propres et une écriture bien personnelle. Je me garde d’en dire trop afin de vous laisser le plaisir de la découverte intact, car d’un scénario à l’autre les sensations diffèrent et les développeurs se sont autorisés quelques folies. Tantôt réussies, tantôt… audacieuses ! Ainsi, vous pouvez grandement apprécier le périple au Japon Féodal, mais rester de marbre face à l'épopée « Sentai » du futur proche. Cette diversité se révèle au cœur de Live A Live, concept faisant toute la saveur du jeu... mais aussi sa faiblesse.
La construction du titre se base sur une multitude de petites histoires qui nécessitent chacune en moyenne 2 heures de jeu avant de dévoiler leur conclusion. Difficile alors de s’attacher réellement aux protagonistes et de profiter du côté « gestion d’équipe » propre au genre. Personnellement cet aspect m’a gêné, et ce malgré un ultime chapitre plus complet regroupant tous les personnages. C’est durant ce dernier acte que va se jouer le dénouement de Live A Live, riche de cinq fins distinctes, au terme d’un finish passionnant.
Le système de combat emprunte au Tactical-RPG tout en utilisant une barre ATB assez familière. On déplace nos héros sur une arène quadrillée où chaque mouvement rempli la jauge ATB des adversaires. Il faut donc veiller à son positionnement et à celui des ennemis afin d’optimiser ses déplacements, puis assigner l’attaque adéquate. La portée de ces dernières variant du tout au tout, maitriser l’arsenal de compétences à notre disposition se révèle primordial pour venir à bout de situations parfois délicates. On abusera notamment des attaques de projection, des effets de boost ou autres dégâts de zone. Un système original et dynamique commun à chaque scénarii, complété par des aspects plus classiques tel que la montée en expérience et la gestion de l’équipement.
Entièrement remasterisé, Live A Live version 2022 bénéficie de graphismes en 2D-HD du plus bel effet, à l’image d’Octopath Traveler ou plus récemment de Triangle Strategy. Conservant habillement son aspect old-school nourri au pixel art et aux décors en 2D, le titre se pare d’effets de perspective et de lumière magnifiques. Ajoutez une modernisation générale de la mise en scène pour obtenir une réalisation convaincante sentant bon la nostalgie 16 bits, malgré quelles inégalités.
D’un point de vue sonore la métamorphose est également de taille. Les superbes thèmes de Yoko Shinomura ont bénéficié d’un savoureux arrangement et transcendent avec brio l’atmosphère du jeu, si bien que l’on se délecte de la qualité et de la diversité de la musique au rythme des époques parcourues. Le doublage Japonais, inédit et soigné, conforte à sa façon une bande son exceptionnelle.
Live A Live n’est décidemment pas un simple J-RPG lambda de la Super Nes. Construit, ou plutôt déconstruit justement, il nous invite à vivre le temps de quelques heures l’histoire d'un héros anonyme à travers les âges. Un défilé d’ambiances, d’époques et de protagonistes distincts, nanti de mécaniques rafraichissantes. Certes, la fugace traversée de ces courts récits freine un peu l’immersion, mais l’expérience accumulée mérite clairement le détour. Impossible alors de faire l’impasse sur ce remake soigné, transcendant l’œuvre originale au profit d'un superbe voyage temporel et inter-dimensionnel. Framboise sur le Milk-Shake : avec Live A Live, Square-Enix laisse entrevoir la démocratisation de ses légendes 16 bits méconnues. Et si l’histoire semble en marche (Romancing Saga, Tactics Ogre, etc…), d’autres attendent encore patiemment. O Bahamut Lagoon, Treasure Hunter G ou Rudra no Hihou, ma carte bleue est déjà prête. Praise the sun !