La tranquille ville de Saraband est prise entre deux puissances rivales : la République et l'Empire. Accompagné par un groupe de jeunes guerriers, vous devez contenir l'agitation montante et arrêter ce conflit inutile.
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Poursuivant la découverte de la licence et après avoir changé la pile de sauvegarde de ma Saturn qui n’a pas supporté 10 mois dans un carton sans source d’alimentation, me voici paré pour l’épopée Shining Force III ! Scénario 1 s’il vous plait, à point. Pour la suite, il faudra se tourner vers l’émulation. L'Europe et les USA ayant été lésés des scénaris suivants. Car ce troisième opus de la franchise mythique se découpe justement en trois histoires liées ! Faisons d’abord un tour du côté de la République, en compagnie de Synbios et du roi Benetram.
Version Sega Saturn 35 h de jeuHormis cette ambition scénaristique frustrante pour les détenteurs d’une console PAL, Shining Force III donne dans le classicisme maitrisé et ne déstabilisera pas les amateurs des deux premiers volets malgré l’apport bancal de la 3D. Comme la plupart des jeux 32 bits essuyant les plâtres de cette nouvelle dimension, le temps n’a pas été tendre avec le rendu visuel du titre. Des sprites 2D se baladent au milieu de textures pixellisées peu flatteuses, et si les décors tiennent la route l’ensemble pique un peu. Impossible de ne pas faire la comparaison avec un certain Final Fantasy Tactics, sorti la même année mais bien plus agréable à l’œil. A la manière d’un Fire Emblem, Shining Force III peut néanmoins s’appuyer sur ses affrontements durant lesquels nos héros croisent le fer et jouissent d’animations de combat en 3D plus détaillées. Les effets visuels restent sympathiques, et on appréciera également les artworks des différents personnages habillant les phases de dialogues. Pas de quoi regretter le charme d’antan des opus Megadrive et l’élégance d’une 2D chiadée.
Dans la pure tradition de la série, on retrouve un système de jeu familier qui se compose de deux phases distinctes entrecoupées de cinématiques faisant avancer le synopsis. Shining Force III laisse ainsi le joueur libre de ses mouvements dans les différentes bourgades parsemant le continent de Parmecia. Fouille des maisons, papotage avec les PNJs et surtout acquisitions des meilleurs équipements font donc partie intégrante de la préparation au combat. Ces derniers s’apparentent toujours à un vaste échiquier où, case par case, vous déplacez minutieusement vos unités afin d’occire les troupes adverses. Le petit stratège en herbe aura vite fait d’utiliser le terrain à son avantage, en prenant en compte la configuration des obstacles et des adversaires. Un classicisme efficace, même si l’on regrettera encore l’absence de personnalisation des unités qui se contentent d’accumuler de l’expérience avant d’évoluer une fois le seuil requis. En contrepartie, la variété des recrues permet de modeler son équipe en fonction de nos préférences. Guerriers, archers, faucons, centaures, magiciens, moines, etc… il y en a pour tous les gouts ! Trois niveaux de zoom et une rotation à 360° de la caméra assurent une lisibilité correcte du terrain, et seule la consultation des statistiques et de la portée des ennemis souffrent d’un temps de latence nuisible. Pas de quoi remettre en cause des mécaniques de jeu intemporelles, et un gameplay habile faisant preuve d’une variété de situations appréciable.
Autre gros atout du titre : sa bande son signée Monsieur Sakuraba. Le maître nous livre un travail de grande qualité, dense et homogène, qui accompagne à merveille ce périple épique. Contraint de fuir avec son roi des négociations de paix sabotées par une étrange secte, Synbios, jeune seigneur de la République d’Aspinia, va tenter de résoudre le complot qui se trame et prouver l’innocence de sa nation. Alors que dans l’ombre une menace bien plus grande pèse sur le continent… S’ensuit une trame intéressante et généreuse, malgré un fort sentiment d’inachevé. En effet, la force de ce Shining Force III - ou sa faiblesse - est d’avoir découpé son histoire en trois scénarios reliés. Si le concept se révèle très intéressant sur le papier, avec des interactions et des points de vue qui s’entrecroisent, en pratique, c’est la baise. Comme évoqué en introduction, seul le premier scénario a vu le jour en Europe et aux USA : il faut donc se tourner vers l’émulation et les patchs de traduction pour connaître le fin mot de l’histoire. Rude.
Un peu érodé sur la forme, solide sur le fond, la première partie de ce Shining Force III s’impose comme une expérience certes convenue mais au charme indiscutable. Son univers médiéval-fantastique offre un cadre de jeu attachant, et découvrir ce titre mythique 25 ans plus tard se révèle assez jouissif tant sur le plan ludique que culturel. Baroud d'honneur d'une franchise au destin tragique… Amateurs du genre, foncez !