Remastérisé dans un style 2.5D unique où les personnages en 2D pixelisée évoluent dans des environnements en 3D. Ce remake reprend tout ce qui a fait le succès du jeu original en y ajoutant quelques nouveautés !
Vous y trouverez de nouveaux systèmes de combat, un doublage intégral en anglais et en japonais, une musique réorchestrée, une option de déplacement rapide en autres.
Merci à Siltar qui a créé cette fiche
A la longue liste des portages de J-RPG cultes des années 90, s’ajoute désormais le fameux Star Ocean 2 : The second Story. Sorti en 1998 sur Playstation, le titre de Tri-Ace est venu enrichir la ludothèque de la console jusque dans notre hexagone, bénéficiant même d’une traduction Française pourtant denrée rare à l’époque ! Fort d’un succès critique et populaire malgré l'aura écrasante de Squaresoft (RIP), je n’avais jamais pris le temps de m’y essayer. Etant également passé à côté du portage PSP, décidément, ce remake à la sauce 2D-HD tombe ainsi à point nommé ! L’occasion de se réconcilier avec une franchise sur le déclin depuis le 3e épisode.
Version Nintendo Switch 30 h de jeuTransition facile pour évoquer le grand, que dis-je, l’immense Star Ocean 3 : Till The End of Time ! L’un des meilleurs J-RPG de la Playstation 2 et mon premier contact avec la saga. Un titre inoubliable ayant entériné le statut culte de la licence. Il n’en sera pas de même pour ses suites, toutes plus oubliables les unes que les autres. The Second Story R se veut donc un retour aux sources rassurant, et loin d'être paresseux !
Car ce remake HD se paye un lifting de luxe avec des décors entièrement remodelés en 3D, mis en valeur par des angles de caméras fixes comme au temps béni de la Playstation. Les sprites, eux, jouissent d’un pixel art mignon et provoquent un contraste plutôt stylé à l’écran. La dualité est encore plus prononcée lors des combats, où se mêle modernité et tradition (effets magiques magnifiques / animation datée). Un gap technique qui se retrouve également dans la refonte complète de la worldmap, des cinématiques et de l’interface du titre, enrichie de somptueux artworks honorant l’incroyable character design de Yukihiro Kajimoto. Un petit régal.
Mais revenons à la spécificité première de Star Ocean 2 : le choix du héros. Claude C. Kenny est une jeune recrue de la fédération Pangalactique, désireux de prouver sa valeur et de suivre les traces de son paternel, commandant respecté de l’organisation. La découverte d’un étrange artefact au cours d’une mission le téléportera malgré lui sur une planète inconnue aux confins de la galaxie. Isolé, il devra cacher ses origines et se fondre dans une civilisation ignorant toute forme de technologie, au point qu’une utilisation malheureuse de son blaster laser lui vaudra immédiatement le statut de « héros de la lumière ». A peine échoué en terre inconnue, il fera la rencontre de Rena Lanford, une fille aux origines mystérieuses usant d’une magie curative unique en son genre. A l’abri dans son petit village de campagne, elle lui explique néanmoins que son monde doit faire face à une recrudescence inexpliquée de monstres agressifs, coïncidant avec le crash d’une météorite sur le continent. Point de départ d’un voyage passionnant, emplis de rencontres et personnages incongrus, mais également de révélations surprenantes quant aux origines de la jeune femme et de la galaxie. Rien que ça ! Le choix du héros n’a finalement guère d'incidence sur l’histoire, outre quelques scénettes et points de vue distincts, ni sur la façon d’aborder les combats. Parlons gameplay.
A l’inverse des affrontements au tour par tour qui prédominent à l’époque, Star Ocean 2 opte pour un système beaucoup plus dynamique. En incarnant activement l’un des héros sur le champ de bataille, le joueur, totalement impliqué, doit ainsi constamment suivre les mouvements ennemis avant de marteler la touche d’attaque avec vigueur. Deux raccourcis permettent via les gâchettes de lancer à la chaine ses attaques spéciales préférées, et une touche de saut sert à atteindre plus facilement les ennemis aériens. Bourrin, c’est le mot, car l’aspect stratégique se limite le plus souvent à focus les magiciens pour empêcher les sorts adverses de ravager votre équipe. Pendant ce temps vos compagnons combattent selon des directives précises paramétrées au préalable : économie de MP, sorts de soins uniquement, attaque totale, etc… Ce qui ne vous empêche pas de mettre l’action en pause afin d’ordonner à un coéquipier de lancer le sort adéquat, puisque ce couillon semble déterminé à enfiler des perles au fond de l’arène ! Dans les faits l’IA se révèle plutôt crédible, et les interventions manuelles restent assez rares grâce au paramétrage en amont des sorts/techniques actives. Une préparation au final beaucoup plus importante que votre habilité directe au combat.
Soyez prévenu : Star Ocean 2 : The Second Story R n’est pas un J-RPG grand public et la quantité de paramètres à personnaliser peut donner le vertige ! Outre le traditionnel gain d’expérience, deux types de points de compétences régissent l’apprentissage. Les AP servent à améliorer techniques et magies, et les CP permettent d’apprendre différentes compétences passives utiles en combat mais aussi en dehors. Cuisine, alchimie, biologie, pèche, etc… voici un bref échantillon des nombreuses d’habilités à maitriser. En sus des spécificités qu’elles offrent, ce développement parallèle permet de gonfler les statistiques de vos personnages. Et ça ne s’arrête pas là, puisqu’à force de monter le niveau de ces aptitudes, vous pouvez ensuite déverrouiller des talents cachés encore plus intéressants ! Mention spéciale au don avancé permettant d’écraser instantanément, et sans déclencher d'affrontement, les ennemis dont l’écart de niveau est trop faible avec le nôtre. Bien que dense, la gestion de tous ces paramètres reste cohérente et judicieusement intégrée aux mécaniques de gameplay, enrichies d’autres subtilités mineures que je tais volontairement (par flemme).
Compositeur attitré de Tri-Ace, les musiques de Star Ocean 2 sont évidemment signées Motoi Sakuraba. Un gage de qualité rarement pris en défaut, et s’il ne s’agit pas de son meilleur travail le monsieur nous livre des compositions remarquables, et remasterisées pour l’occasion. Des voix digitales japonaises ou anglaises viennent désormais embellir l’ambiance sonore, décidément très convaincante.
Avec des options modernisées et un confort de jeu optimal, l’aventure n’est pas très longue. Comptez environ 30 heures de jeu en accordant du temps aux missions annexes et aux dialogues secondaires, qui se déclenchent généreusement au gré de vos balades dans les villes. Toutefois, l’investissement peut se révéler beaucoup plus conséquent si vous désirez recommencer l’aventure avec le second héros. Vous aurez alors le plaisir de découvrir un nouvel éventail de compagnons à recruter (10 en sus des 2 principaux, l’équipe ne pouvant excéder 8 personnages par partie). Mais surtout, Star Ocean 2 propose des monstres optionnels complètement cheatés et un donjon de l’enfer excessivement long ! A réserver aux plus acharnés (la flemme bis). Ayant ressenti un brin de redondance sur la fin de l’aventure, je me suis contenté d’une seule partie bien remplie afin de ne pas altérer la conclusion de cette épopée, aussi immersive que jouissive.
Star Ocean 2 : The Second Story R s’impose comme un remake très soigné, dépoussiérant l’expérience de jeu originelle sans rien sacrifier de son authenticité. Déjà porté par une réalisation au cachet rétro irrésistible, une histoire captivante et un univers charmant, son gameplay dynamique complète le tableau et parachève de hisser ce Star Ocean 2 parmi les meilleurs RPG de ces dernières années. Un classique remis au gout du jour avec soin, prétexte idéal pour découvrir cette saga méritante. En attendant désormais une refonte du 3e opus…