Entre 1933 et 1938, pas un film américain ne montre de nazis à l'écran. L'heure est au divertissement pour oublier le marasme économique. Les grandes puissances connaissent pourtant déjà l'efficacité de la propagande sur grand écran, surtout aux États-Unis, où deux tiers de la population va chaque semaine au cinéma. Les patrons d'Hollywood sont frileux, même si nombre d'entre eux sont juifs – donc bien placés pour mesurer la force de l'antisémitisme américain. En 1939, sous l'impulsion de Roosevelt, la donne change. Les aveux d'un espion nazi, produit par la Warner et réalisé par Anatole Litvak, est le premier long métrage à dénoncer ouvertement le national-socialisme. Et après Pearl Harbor, tout Hollywood ou presque participe à l'effort de guerre, en lien avec le service des armées. Clark Gable, Bette Davis et Rita Hayworth parcourent le pays pour réunir des fonds. Frank Capra, terrassé par la projection du Triomphe de la volonté de Leni Riefenstahl, réplique en détournant les images du film de propagande nazi pour sa série documentaire Pourquoi nous combattons. John Ford, lui, s'envole vers le Pacifique pour y filmer la guerre en couleurs, dans La bataille de Midway. William Wyler accompagne les pilotes de bombardiers et réalise des images exceptionnelles avec Memphis Belle. Billy Wilder, qui a fui l'Allemagne en 1933, dirige un film sur la libération des camps qui sera montré au public allemand après la victoire des Alliés. George Stevens, de son côté, capture les images terribles de la libération du camp de Dachau, qui seront projetées au procès de Nuremberg. (Source : Arte)
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