Présumé coupable

Poignant. Je ne sais pas si c'est réaliste, mais le film reste méchamment poignant.

Un superbe jeu d'acteur et quand on pense qu'il s'agit des faits réels... C'en est gerbant !

Belle performance de Philippe Torreton. Pour le reste le film ne propose qu'un seul point de vue sur l'affaire, selon les écrits d'Alain Marécaux, qui ne peut donc qu'être biaisé. Du coup c'est plus un film sur un homme victime d'une erreur judiciaire qu'un film sur l'affaire d'Outreau. Je ne pense pas qu'on puisse se faire une opinion dessus en se basant uniquement sur ce métrage qui bourrine clairement pour qu'on se dise "han mais c'est trop pas juste" à coup de manichéisme à peine dissimulé.

Critique à lire sur mon blog : (en collaboration avec un étudiant de sociologie)http://reglisseaupaysdesmerveilles.blogspot.com.ar/2017/08/presume-coupable.html

Mon avis : Présumé coupable s'ouvre sur un fond noir sur lequel sont écrits les mots suivants : "Ce film est la fidèle adaptation du journal écrit par Alain Marécaux Chronique de mon erreur judiciaire paru chez Flammarion en 2005". Je tiens à souligner l'importance de cette mise au point que fait le réalisateur dès l'ouverture de son film dans le préambule de ma critique. Ainsi, le constat est clair : le film ne sera pas sur un film sur l'Affaire d'Outreau mais sur les conditions de détentions et le cauchemar judiciaire qu'a vécu Alain Marécaux dans le cadre de l'Affaire d'Outreau. Vincent Garenq retranscrit les mémoires d'Alain Marécaux et ce dernier peut se permettre de pousser le bouchon loin en véhiculant un discours victimiste qui est celui d'Alain Marécaux.
Pour retranscrire au mieux le calvaire d'Alain Marécaux, Vincent Garenq décide, grâce à sa caméra, de nous lier à l'huissier de l'Affaire d'Outreau qui a été arrêté en 2001 ainsi que sa femme et 12 autres personnes pour des actes de pédophilies qu'ils n'ont jamais commis. Le réalisateur nous prend la main, non pas pour nous accompagner, mais pour nous lier aux menottes d'Alain Marécaux (Philippe Torreton). Le réalisateur, par ses prises de vues proches et par ses portés épaules, nous trimbale de droite à gauche et nous bouscule de la même manière que Marécaux, tant psychologiquement que physiquement.

Ce film rejette le folklorique, le sensationnel ou l'originalité cinématographique pour arriver à un film sobre et efficace. Les scènes de tribunal manquent d'originalité, ce qui peut les rendre assez peu intéressantes mais le quotidien et l'enfer que vit Alain Marécaux est saisissant. De réclamations en réclamations, du tribunal à la prison, Alain Marécaux n'a de cesse de clamer son innocence dans ce cauchemar qui est devenu le sien. Tentative de suicide, grève de la faim seront les dernières possibilités pour A.Marécaux de s'extirper de la chaleur toujours plus oppressante des flammes de l'enfer. Et pour nous convaincre, rien de mieux qu'un interprète impeccable. Au-delà du travail en amont exercé par Philippe Torreton et de sa performance physique, car oui, c'est une véritable performance, le travail orchestré par Philippe Torreton est vraiment abouti.

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