En Chine, dans les années 1920.
A 19 ans, Songlian devient la quatrième épouse du maître Chen Zuoquian, un homme très riche.
Elle apprend les règles qui gouvernent la maisonnée : chaque jour, une lanterne rouge posée dans la cour de l'élue désigne celle qui partagera, le soir venu, la couche du maître.
Pendant la journée, c'est également elle qui sera la maîtresse de la maison et les trois autres épouses devront lui obéir.
Songlian se sent seule.
Sa servante intrigue pour prendre sa place et la seconde épouse est hypocrite.
Elle trouve un peu de réconfort auprès de la troisième épouse, une ancienne chanteuse d'opéra, qui a une liaison secrète avec le médecin de famille...
Adapté du livre Epouses et concubines de Tong Su
Merci à nymeria qui a créé cette fiche
Le temps a filé devant ce film ! J'espérais retrouver l'élégante pudeur que savent manier les meilleures productions asiatiques, elle est au rendez-vous, c'était déjà gagné pour moi.
Le mariage entre beauté et cruauté est plus finement posé que jamais, les intrigues se suivent avec fluidité, un vrai plaisir à suivre.
Définitivement un très bon film, à la mise en scène intelligente. Tout est dans le sous-entendu et c'est diablement efficace. Les actrices sont excellentes, surtout Gong Li dans le rôle de Songlian, ainsi que celle qui joue la 3ème concubine, Menshen.
Le scénario est très solide, on est sur une critique sociale de la condition des femmes dans les années 20. Rien n'est fait pour romantiser la chose (de telle sorte que même le visage du mari n'est jamais réellement filmé ! Mine de rien, ce petit détail rajoute vraiment : la seule présence masculine est souvent absente, si ce n'est pour voltiger de concubine en concubine, et le personnage principal est cloitrée chez elle avec d'autres bonnes femmes qui complotent dans son dos.) C'est brut, sec, froid, à l'instar de ce que ressent Songlian. Dans l'ensemble, c'est le genre de films perturbants mais intelligents qu'on apprécie pas mal en Europe.
Le seul truc qui a fait que je n'étais pas super impactée émotionnellement par le film aura été mon indifférence globale envers le sort de Songlian. Si je comprends qu'elle endure beaucoup, je l'ai quand même aussi trouvé très orgueilleuse, et cet orgueil l'a conduite à faire beaucoup d'erreurs de jugement. Beaucoup d'erreurs tout court, et tout ça par manque de jugeote et de maturité. Elle ne fait que piquer une crise quand les choses ne vont pas dans son sens plutôt que de trouver une solution pour jouer avec les cartes qu'elle a en mains. (En cela, j'ai plus d'affinités avec les personnages intelligents, comme la deuxième épouse par exemple.)