Fire Emblem Fates est un jeu de rôle tactique sur 3DS. Il se décline en deux versions différentes : Héritage et Conquête, avec un troisième scénario baptisé Revelation disponible en DLC. Chacune de ces versions nous invite à rejoindre un camp différent pour autant de points de vue distincts sur l'histoire.rn
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Rappelons tout d’abord la particularité de ce nouveau Fire Emblem. Après une introduction et quelques chapitres communs, deux chemins distincts vont déterminer la direction de l’aventure. Vous pouvez suivre la patrie d’Hoshida, déclinaison Héritage, ou la nation de Nohr, déclinaison Conquête. Et si l’on prend en compte le DLC Revelations prônant, lui, la neutralité, on peut alors considérer que cette association de trois titres forme « l’ensemble Fates ». Nous sommes donc en face de jeux complémentaires, puisque le scénario, les missions et les personnages, vont différer jusqu’au dénouement final. Procédé sentant mauvais l’argent facile, je vous l’accorde. Néanmoins, d’après les critiques l’intérêt de toutes ces versions semble justifié. J’en serai juge à l’horizon 2017, et commence tranquillement par l’opus Héritage. Impatient de reprendre en main une de mes licences fétiches.
Version Nintendo 3DS 50 h de jeuAutant le dire de suite : ce Fire Emblem ne révolutionne pas les fondements de la série. On retrouve un gameplay similaire à ses prédécesseurs, pour le plus grand plaisir des fans. Tactical-RPG au tour par tour, découpage en chapitres, gestion minutieuses de ses unités, etc… Oui, j’ai la flemme, et tout le monde doit connaitre cette recette intemporelle approuvée à maintes reprises. Les nouveautés de l’opus Awakening sont également de la partie (duo d’unités), mais l’aspect gestion prend une tournure encore plus prononcée. Car vous établirez une base, refuge entre chaque bataille, et la personnaliserez au gré de vos envies. Magasins d’armes, de sceptres, d’équipements, loterie, colisée, forge, éléments décoratifs, etc…, à vous d’acheter et de placer vos bâtiments selon vos goûts tel un jeu de gestion sommaire. Vous pouvez même visiter les forteresses d’autres joueurs afin de récupérer prématurément quelques items avancés ou troquer des matériaux. Sympathique, mais complètement dispensable si vous ne désirez pas perdre de temps entre les missions.
Soulignons également une innovation majeure dans la finalité du soutien entre les personnages. Si augmenter l’affinité de deux unités (à force de combattre côte à côte) déverrouille des dialogues et se révèle utile sur le terrain, atteindre le rang S entre héros de sexe opposé peut générer un mariage. Dans ce cas précis une mission annexe permet de recruter la descendance du couple, dont l’âge anormalement avancé sera vaguement justifié par une « faille spatio-temporelle ». Bien que les progénitures restent prédéterminées par un parent spécifique, le principe s’avère intéressant. Comme à l’accoutumé les protagonistes ont bénéficié d’un grand soin tant dans leur personnalité que dans leur design, et leur recrutement représente toujours un objectif secondaire addictif.
Afin d’attirer un maximum de néophytes il est désormais possible de désactiver la perte définitive d’une unité, et celles mortes au combat peuvent même ressusciter avant la fin d’une mission ! Aberrant pour les puristes, mais sans incidence puisque l’option « classique » reste disponible afin de profiter pleinement du jeu et de l’exigence qu’il impose. Autre changement : sauf cas particulier, fini l’usure des armes ! Plus besoin de faire attention à son inventaire et d’attaquer avec parcimonie. Du coup la difficulté habituelle de la saga en prend un coup, et concernant ce volet Héritage je vous recommande d’entrée le mode classique/difficile si vous recherchez du challenge. D’autant qu’il vous sera possible, moyennant finance, de combattre des ennemis ordinaires à l’infini et de monter facilement en puissance. Ainsi chacun y trouvera son compte.
Techniquement rien de folichon ; les magnifiques artworks et cinématiques rehaussent une réalisation assez quelconque malgré une 3D convenable. Mais ce critère n’a jamais été déterminant quant à un l’intérêt d’un Fire Emblem. Le constat sonore se révèle plus élogieux et les compositions, principalement des pistes d’ambiance, jouent parfaitement leur rôle.
L’histoire de cette version Héritage ne remportera pas un prix d’originalité. Malgré quelques rebondissements agréables rien de transcendant, surtout que toutes les zones d’ombres ne seront pas dévoilées dans ce premier épilogue. A défaut d’être répétitives les missions sentent parfois le déjà vu, et peu sortent vraiment de l’ordinaire. Ce qui n’empêche pas une immersion totale et un plaisir énorme devant un concept se suffisant à lui-même.
Gratifié d’une durée de vie à toute épreuve et d’un gameplay parfaitement rodé, ce Fire Emblem Fates : Héritage ne prend pas de risques et s’impose comme un excellent Tactical-RPG. En attendant d’avoir le recul nécessaire pour juger la compilation Fates dans son ensemble, voici déjà un premier acte de grande qualité que j’ai dévoré sans retenue. Génial.