Franz26 a dit (25 Février 2017 à 08:40)
Episode mal aimé de la trilogie Super Nes, Donkey Kong Country 3 débarque en effet dans un contexte délicat : entre une console en fin de vie et la pression mise par son prédécesseur, la tâche semble compliquée. Comme un signe, j’ai cru que la cartouche était HS tant elle fut capricieuse pour démarrer lors de ma première partie ! La frayeur passée (vu les tarifs du rétro gaming aujourd’hui je n’avais pas vraiment envie de traîner sur ebay pour remplacer mon bien…), remontons le temps jusqu’en 1996…
Sans surprise, Donkey Kong Country 3 s’exhibe d’abord via sa réalisation chatoyante, composée de magnifiques décors et bercée par une animation exceptionnelle. Probablement l’un des plus beaux jeux de la console, poussant la Super Nes dans ses derniers retranchements, pour un résultat encore très agréable de nos jours. Même si l’évolution par rapport au deuxième opus n’est pas flagrante (voir inexistante). On saluera également une direction artistique de bon gout riche en couleur, ainsi qu’un level design bien au-dessus de la moyenne ! De quoi aborder le gameplay dans les meilleures conditions.
Inutile de changer une recette parfaitement maîtrisée, indémodable modèle d’ergonomie et de précision, qui a déjà promu les deux premiers volets au panthéon des jeux de Plates-Formes 2D. A défaut d’innover, le résultat frôle encore une fois la perfection ! Diddy laisse sa place à Kiddy, formant ainsi aux côtés de Dixie un nouveau duo atypique qui sera également épaulé par une foule de bestioles aux capacités spécifiques. Ces dernières apportent de nouvelles compétences à apprivoiser et un zeste de variété supplémentaire, s’il en était besoin. Au passage, si finir le titre en ligne droite n’a rien de sorcier, ressortir de l’aventure avec un pourcentage d’exploration parfait s’avère une autre histoire. Chaque niveau disposant de trois items Bonus à découvrir souvent bien dissimulés et nécessitant une bonne dose de dextérité. Sans parler des divers secrets et stages cachés. Afficher les 103% au compteur de jeu final s'apparente donc comme une petite fierté personnelle ! Il m'en faut peu...
Certes, Donkey Kong Country 3 n’égale pas l‘excellence de son prédécesseur qui trône aujourd’hui encore au sommet du genre. Mais cela ne tient vraiment pas à grand-chose ! Pénalisé par une bande son décevante (tout en restant correcte) et quelques phases de jeu moins inspirées qu’auparavant, ce troisième opus n’en reste pas moins un titre exceptionnel aux qualités indéniables. Réalisation somptueuse, gameplay grandiose et level design remarquable en tête, comment bouder son plaisir même 20 ans plus tard ? De quoi conclure l’ère Super Nes en beauté, et placer définitivement cette licence parmi les grands noms du jeu vidéo.
Franz26 a dit (04 Février 2017 à 08:41)
Devant l’immense succès de Metal Gear Solid, Konami, désireux de satisfaire les fans et de remplir son porte-monnaie, nous propose une extension assez particulière. Ce VR Missions ne s’embarrasse pas de fioritures et reprend simplement le gameplay de son aîné pour l’appliquer dans diverses situations, accouchant alors d’un jeu typé arcade où il faudra enchaîner de courts défis jusqu’à n’en plus finir…
A l’époque déjà, cet add-on ne me disait rien. Après avoir refait MGS il y a quelques temps et critiqué gentiment (couché benben, couché !) sa jouabilité poussiéreuse (cf fiche SB du dit jeu), ma motivation n’avait guère évoluée… Mais en pleine cure Metal Gear Solid avec la compilation Legacy, c’était l’occasion ou jamais de tester ce titre et compléter ma culture. Sans grand enthousiasme, je l’avoue.
Se voulant comme une gigantesque démo du potentiel incroyable de Metal Gear Solid, ce titre propose un contenu exhaustif de missions en tout genre, principalement axées sur l’infiltration et le maniement des armes. Sans une once de scénario ou mise en scène, il faut le rappeler. Les défis sont variés, sympathiques, et le gameplay pourtant daté se laisse apprivoiser avec plaisir. Evidemment la lassitude pointe vite le bout de son nez, mais l’ensemble fonctionne plutôt bien et démontre avec brio la profondeur du modèle.
Le jeu se déroulant dans un univers virtuel d’entrainement, il se démarque visuellement par un aspect futuriste aux lignes 3D cubiques et épurées, à la manière de Tron. Si le moteur graphique s’avère donc identique à son aîné, notamment en ce qui concerne l’animation irréprochable de Snake, on perd ici tout le charme dégagé par le design et les environnements originaux. Sans être désagréable la réalisation devient donc rapidement monotone. Au même titre que l’ambiance, sans réelle saveur. Niveau sonore aussi l’impact n’est pas le même, car les quelques thèmes présents deviennent très vites répétitifs malgré leur qualité. Les bruitages connus et efficaces ne combleront pas ce petit défaut.
Metal Gear Solid : Missions Virtuelles s’adresse essentiellement aux fans ayant déjà retourné le titre culte de Konami dans tous les sens. Histoire de quelques heures supplémentaires dans la peau de Snake, à éprouver un gameplay solide voir révolutionnaire pour l’époque. A prix réduit et doté d’une durée de vie conséquente, la démarche des développeurs se révéla au final louable et partiellement disculpée de l’aspect lucratif évident. Si de nos jours l’intérêt apparaît assez limité (j’ai d’ailleurs abandonné avant d’atteindre les 100%, MGS 2 me faisant les yeux doux), en tant que fan inconditionnel je ne regrette pas cette petite expérience.
Franz26 a dit (29 Janvier 2017 à 11:26)
« Le reste du temps il suffit de maintenir la touche carrée enfoncée pour que Snake vise tout seul » > Donc c’est bien un système de visée au sens général que tu décris hein xD. Après les gouts et les couleurs… ;) Perso ça m’avait déjà gêné un peu à l’époque, alors 20 ans plus tard j’ai aussi du m’y refaire tant sur certaines phases c’est peu pratique (notamment au famas grrr). Puis faut dire que je me suis habitué au confort procuré par la possibilité de viser en vue subjective des MGS suivants qui apporte un sacré plus au gameplay. ;),
Et mon cher blond, si j’ai fait un aparté en précisant qu’il est difficile de noter objectivement un jeu jeu d’action de 3D « première gen », c’est pas pour du chiqué. ^^ J’ai bien ressenti une petite déception à ce niveau-là alors que je suis amateur de rétro-gaming et que d’habitude j’arrive à me délecter facilement d’une technique dite « dépassée ». Et pour avoir refait nombre de jeux PSX ces dernières années, j’ai trouvé que la réalisation de MGS avait plus vieillie que la moyenne. Mais encore une fois, tu tiques sur des aspects qui ont final m’ont conquis dans leur globalité. Je ne pouvais pas simplement dire, contrairement à ce que j’avais du ressentir à l’époque : « c’est trooo booo ». Non, j’ai exprimé mon ressenti à ce jour, et idem pour le gameplay. Sans pour autant comparer avec l’incomparable, juste un regard présent et forcement biaisé c’est évident. Mais n’est-ce pas le cas pour tout puisqu’une critique est fondamentalement subjective ? ;)
Tu cites deux jeux 2D 16 bits dont la jouabilité est intemporelle, très arcade, accessible et simple (et non pas simpliste), et traverse les âges avec brio. Avis confirmé pour avoir refait ces titres avec notre Tilkou national y’a quelques temps. ;) (même constat pour la technique ; la 2D vieillissant à mes yeux beaucoup mieux). Incomparable avec un MGS dont les possibilités étaient (sont) dantesques, complexes et inédites pour certaines, dans un contexte où le potentiel de la 3D se révélait tout juste. Donc soit on replace l’intégralité dans son contexte et on critique le jeu comme si on le découvrait en 1998, soit on le désingue en appliquant les standards actuels (ce qui n’a aucun sens on est d’accord), soit on s’assoit entre les deux et on apprécie ce chef d’œuvre tout en gardant un œil critique et un peu de recul. Ce que j’ai essayé de faire en toute modestie. ;)
Franz26 a dit (29 Janvier 2017 à 09:12)
Non c'est un fait : lors des cinématiques (c'est précisé ne sort pas du contexte) la modélisation des personnages fait vraiment datée. Sans yeux ni bouches (ni mains parfois), je te renvoi à des screenshots sur le net (attention ne pas confondre avec le lissage HD existant sur PC ou la version GC). Courant pour l'époque, voir dans le haut du panier technique, mais daté aujourd'hui tout simplement. Comme beaucoup de jeux d'action PSX que l'on relance de nos jours (même si pour avoir refais Soul Reaver y'a quelques années, la 3D de ce dernier avait mieux vieilli). Pareil niveau textures, certaines (donc pas toutes) sont quand même bien limites. Ce qui n'enlève rien au charme visuel de l'ensemble (toujours comme précisé) car les décors fins et bourrés de détails ainsi que le design rehaussent largement le tout. Je l'ai fait sur ma bonne vieille PS2 et TV cathodique (de 70 cm tout de même) donc je bénéficiais du rendu original. ;) Je pense que le ton réaliste du jeu fait aussi que je fus un peu critique sur cet aspect. Mais globalement la réalisation reste agréable, malgré le temps.
Euh non pour le système de visée tes exemples n'ont ni queue ni tête et aucun rapport. ^^ Prend au moins un jeu du meme genre dans le même contexte (Siphon Filter par ex). Là c'est franchement pas pratique et l'apport de la visée à la première personne de MGS 2 fut salvatrice ! Pareil, à l'époque c'était sans doute moins choquant (et pourtant déjà critiqué de mémoire), aujourd'hui la rigidité et l’approximation font tiquer. Même si une fois encore, passé un temps d'adaptation on s'y fait, et le gameplay dans son ensemble reste exceptionnel. ;)
Franz26 a dit (28 Janvier 2017 à 08:52)
Metal Gear Solid fait incontestablement parti des jeux les plus marquants de sa génération. S’affranchissant de nombreuses barrières il a su proposer, malgré des limites techniques aujourd’hui évidentes, une expérience hors norme contribuant à hisser le jeu vidéo dans une autre dimension. Rien que ça. Peut-être un poil moins enthousiasme que la majorité, ce titre m’avait néanmoins conquis et laissé quelques souvenirs impérissables. Souvenirs fraîchement ravivés en replongeant dans la peau du célèbre Solid Snake pour une seconde partie. Depuis le temps que ça me démangeait…
Revenir des années plus tard sur un jeu d’action-aventure 32 bits n’est pas évident tant les titres 3D de première génération ont majoritairement mal vieillis (d’autres genres se révèlent bien moins impactés heureusement). Je ne vise pas l’aspect technique, plutôt secondaire, mais bien le gameplay auquel pardonner rigidité et approximation s’avère plus difficile de nos jours. Et ce qui nous apparaissait comme convaincant aux balbutiements de la 3D se remet désormais vite en perspective ! Hors savoir replacer l’ensemble dans son contexte et conserver un regard objectif n’est pas toujours aisé… Fin de l’aparté.
Transition toute amorcée pour exposer le gameplay de Metal Gear Solid premier du nom. Vous l’aurez deviné : le constat n’est pas aussi rose qu’en 1998. L’ergonomie générale accuse un peu le coup, mais on pointera surtout du doigt les combats et l’imbuvable système de visé qui rend certaines phases plutôt pénibles. Certes, dans l’ensemble le gameplay reste une réussite grâce à des mécaniques efficaces et très poussées en matière d’infiltration et de réalisme, mais les sensations s’avèrent fatalement moins bonnes qu’à l’époque. Vu l’ambition affichée et les possibilités offertes, remises dans leur contexte, on lui pardonnera. Comptez juste un léger temps d’adaptation.
Techniquement aussi le titre accuse le coup et pique un peu les rétines. De nombreuses textures s’apparentent désormais à une belle purée de pixels, et la modélisation des personnages durant les cinématiques prête à sourire. En revanche, la plupart des décors s’en tirent assez bien, l’animation reste satisfaisante, et on observe un souci du détail constant au service d’une direction artistique de haute voltige. L’ensemble conserve, au final, un certain cachet.
Des environnements aussi réussis visuellement que conceptuellement et une pléiade de personnages originaux mettent en évidence une atmosphère unique, froide et implacable. La progression exige une bonne dose de discrétion, sous peine de punition rapide, renforçant ainsi une tension palpable qui trouve écho dans l’atmosphère glacée et métallique de cette base militaire en Alaska. Associée au ton mature de l’intrigue, généreuse en scènes mémorables et boss épiques, l’ambiance unique de Metal Gear Solid prend aux tripes !
Bien sûr, il faut aussi compter sur un scénario passionnant et une mise en scène exceptionnelle. C’est là l’un des gros tours de force de Metal Gear Solid, qui redéfini à sa manière la frontière entre le jeu vidéo et le cinéma. Toutes proportions gardés évidement. Au passage, cette forme de passivité cinématographique manette en main, due aux diverses vidéos et nombreux dialogues, sera l’argument principal des rares détracteurs de la série. Bref, s’ajoute une bande son grandiose pour parachever une immersion déjà phénoménale. Car outre des compositions magnifiques et des bruitages cultes (vous venez d’entendre le Codec sonner dans votre tête, ne mentez pas), le jeu bénéficie d’un doublage intégral ! Les voix Françaises sont honnêtes, même si à titre personnel j’aurais vendu ma couille gauche pour de la VO, et semblent à jamais encrée dans nos têtes tant le procédé était rare vingt ans auparavant.
En complément à la quinzaine d’heures nécessaire pour une achever sa première partie, le jeu regorge de secrets à découvrir et présente une durée de vie convaincante. Entres les accessoires bonus, les scènes cachées, un challenge rehaussé, et surtout l’envie de revivre myriade de scènes d’anthologie associées à une deuxième lecture du scénario souvent utile, le contenu de Metal Gear Solid ne souffre d’aucune lacune.
A l’aube de la 3D le titre d’Hideo Kojima a su innover et concrétiser son ambition en proposant une aventure magistrale maîtrisée de bout en bout. Culte pour toute une génération de joueurs, Metal Gear Solid s’est imposé comme une référence en matière d’action-infiltration et hissé parmi les meilleurs jeux de la console ! Le temps a malheureusement œuvré et laissé quelques traces dommageables. En résulte un plaisir de jeu amoindri et une expérience légèrement ternie pour quiconque replongerait dans l’aventure aujourd’hui (d’où ma note plutôt sévère). Néanmoins, l’aura qui entoure Metal Gear Solid vaut le détour, et si la nostalgie biaise sans doute cette impression les qualités indéniables du titre y sont pour beaucoup. A jamais parmi les grands. Snake, terminé.
Franz26 a dit (18 Janvier 2017 à 07:45)
Dernier opus en date, SoulCalibur V n’a pas pour prétention de renouveler la série et s’inscrit dans la continuité du quatrième volet. Mais en espérant quelques nouveautés au programme et en tant que fidèle de la première heure, difficile de résister à l’appel des armes !
Après une introduction bien décevante (où est passé le budget pour les cinématiques en CG ?!) et quelques combats approximatifs, nous pouvons déjà porter un jugement sur l’aspect visuel de cet opus. Qu’il s’agisse de la modélisation des personnages, de l’animation, des décors ou des effets de lumières, l’ensemble impressionne. Si l’évolution avec son prédécesseur n’est pas flagrante, l’excellence de la réalisation constitue encore un atout de taille pour la licence. La direction artistique, matérialisée par un character design inspiré et des arènes réussies, mérite également son lot de compliments et assure une esthétique remarquable (ainsi qu'une ambiance agréable). Pas de doute, nous sommes bien devant un SoulCalibur.
Niveau gameplay on retrouve ce savant dosage entre accessibilité et technicité afin de satisfaire au plus grand nombre. De nouvelles têtes viennent renouveler un casting de luxe et apporter un petit vent de fraîcheur. En revanche, aucune nouveauté en ce qui concerne les différents modes de jeux. On observe même une certaine régression à ce sujet, avec une quête solo intéressante mais bien trop courte. Le titre misant avant tout sur son aspect on line.
Et c’est en gardant ce critère en tête que je dresse à contrecœur un constat peu reluisant : 4 ans après sa sortie les serveurs sont déserts, et j’ai dû batailler ferme pour défier quelques valeureux adversaires ! Difficile à encaisser. La lassitude s’installe donc rapidement et, hormis pour du versus occasionnel, ce SoulCalibur V retournera vite prendre la poussière sur vos étagères. Un fait d’autant plus regrettable que l’option création de personnages se révèle toujours aussi sympathique et constitue une vraie attraction, notamment lorsqu’il s’agit d’exposer son travail en ligne.
Heureusement et histoire de finir sur un aspect très positif, SoulCalibur V nous gratifie d’une bande son de folie ! Un équilibre idéal entre musiques épiques et thèmes plus sombres mais non moins immersifs, sans oublier un doublage JAP (ou US) excellent. Combattre avec un tel fond sonore assure une plus-value non négligeable relativement jouissive.
Qu’il s’agisse des amateurs occasionnels de baston ou des aficionados de la saga, ce SoulCalibur V ne mérite pas forcement votre attention si vous possédez déjà le quatrième opus. Avare en contenu (difficile de cacher sa déception quant aux modes solo relativement faméliques tant la série nous a habitué à mieux), l’ensemble transpire un peu la facilité. Si l’absence majeure d’innovations reste pardonnable, le faible engagement de la communauté en ligne limite fortement l’intérêt aujourd’hui. Dommage, car SoulCalibur V n’en reste pas moins un défouloir maîtrisé d’une qualité fort respectable.
Franz26 a dit (26 Décembre 2016 à 08:54)
Aux premiers abords, Valdis Story : Abyssal City se présente comme un action-RPG en scrolling horizontal non sans rappeler les Castlevania 2D d’antan (RIP). Inspiration également assumée par une esthétique old school offrant un rendu des plus séduisants. Lorsqu’on me prend par les sentiments…
Puisque je l’ai déjà évoqué, commençons par la forme. Valdis Story se pare d’une 2D léchée ravivant la nostalgie d’une époque révolue. Les sprites sont magnifiques, les décors superbes, l’animation et les effets irréprochables, bref, ça en jette ! Petit bémol : le titre n’est pas conçu en haute définition donc je vous déconseille de brancher votre PC sur le home cinéma du salon. Qu’importe, le rendu général conforté par un design charmant et coloré apporte un cachet déjà sympathique au titre.
Sur le fond, les inspirations sont diverses. Le déroulement suit un schéma type Metroidvania, et au fil des capacités/objets clés récupérés de nouveaux lieux deviendront accessibles. On reviendra donc souvent sur nos pas pour accéder à une salle auparavant inabordable, en s’appuyant sur la traditionnelle map détaillant notre pourcentage de progression. Toutefois, si l’exploration est mise en avant, Valdis Story : Abyssal City apporte également un aspect RPG bien prononcé aux nombreuses subtilités. Car en sus de points d’expérience, d’un arbre de compétences exhaustif, et d’une répartition des statistiques selon vos critères favoris, il faudra composer avec d’autres paramètres moins courants.
Les magies tout d’abord. Ces dernières sont associées aux touches directionnelles du pad et, selon la direction pressée, génèrent un effet particulier. Prenons un exemple. La magie de glace utilisée vers le bas aura pour conséquence de créer un bloc, permettant ainsi de grappiller quelques mètres afin d’atteindre un lieu haut perché. Certains résultats sont donc directement liés à la progression ! Ajoutez en vrac un système de dash indispensable, une gestion de l’inventaire et des matériaux, l’upgrade des équipements, de nombreuses phases de plates-formes exigeantes et autres détails que j’ai la flemme d’expliquer ici, pour obtenir un gameplay aux petits oignons ! Bourré de bonnes idées, le jeu se prend vite en main et les sensations sont vraiment jouissives. Car Abyssal City puise aussi dans le Beat’em all. En résulte des combats très dynamiques jouant sur les combinaisons de touches pour réaliser des combos dévastateurs. Notons aussi un système de ranking après chaque boss qui déterminera les récompenses. Enfin, le fait de pouvoir aborder le jeu avec quatre personnages différents au gameplay propre accentue ce côté Beat’em all à monde ouvert.
Si la plupart des zones sont peuplées d’ennemis et de boss impitoyables (au passage : mention très bien pour le bestiaire stylé), vous traverserez aussi des villages composés de magasins et divers PNJs qui vous confieront leurs petits problèmes. Ayant explosé mon quota de caractères pour mettre en évidence le gameplay génial de Valdis Story, je ne m’attarderais pas sur le scénario pourtant fort intéressant. L’histoire nous place au milieu d’une guerre entre anges et démons où les humains jouent le rôle de victimes collatérales impuissantes. Membre d’un équipage de combattants aguerris, votre navire se fait attaquer et vous échouez dans une cité sacrée remplie de mystères. Vous partez alors en quête de vos alliés disparus qui, à la manière d’un Suikoden, rejoindront ensuite votre base et monnaieront parfois des services très intéressants. On notera un background recherché s’inspirant de diverses mythologies, mis en évidence par une direction artistique de bon goût.
L’aventure prend ainsi des airs variés : d’une prison lugubre à une grotte souterraine, en passant par des contrées glacées ou un laboratoire empoisonné, le dépaysement sera total. Un level design de qualité parachève la cohérence de l’ensemble, d’où émerge une ambiance onirique et mystique fort plaisante. La bande son apporte sa contribution à l’atmosphère divine du titre, en proposant même, outre quantité de pistes d’ambiance réussies, quelques thèmes magistraux.
Il m’aura fallu une petite quinzaine d’heures pour compléter mon run et flirter avec un pourcentage parfait d’exploration. S’ajoute l’intérêt de refaire l’aventure avec un personnage différent, de soigner son rang contre les boss, ou encore de s’essayer à un mode de difficulté plus exigeant. Au rayon des petits défauts on regrettera l’absence d’une map monde générale et les moyens de téléportations assez limités, nuisant un peu au confort de jeu.
D’abord porté par un gameplay profond et une réalisation chatoyante, d’autres atouts font de Valdis Story : Abyssal City une expérience rafraîchissante à l’identité prononcée. Équilibre quasi parfait entre action-RPG et Beat’em all, la performance est d’autant plus remarquable qu’elle résulte d’un modeste financement participatif. En contrepartie l’ensemble manque peut-être un peu d’envergure pour se révéler véritablement marquant. Il n’en reste pas moins un excellent titre que j’ai dévoré sans retenue.
Franz26 a dit (21 Décembre 2016 à 07:48)
Sorti initialement en 1997 sur Playstation, Oddworld : L’odyssée d’Abe fait partie de ces titres qui auront marqué ma vie de joueur. Les cicatrices dues à la résolution d’énigmes et phases de plates-formes à l’époque trop exigeantes pour mon jeune âge n’ont jamais vraiment disparues. Frustrants souvenirs... Ce remake HD, que j’ai réussi à me procurer en version physique, semble l’occasion parfaite pour redécouvrir le monde mystérieux d’Oddworld dans de meilleures conditions.
Vous incarnez Abe, Mudokon et esclave de son état, employé lambda chez Rupture Farms. Cette sinistre compagnie alimentaire, aux dirigeants peu scrupuleux, officialise son nouvel aliment vedette dont le composant principal n’est autre que… votre propre espèce ! Choqué, Abe décide alors de briser ses chaines et de se faire la malle, non sans délivrer les autres Mudokons captifs. Dans un univers post apocalyptique industrialisé jusqu’à la moelle, la vie ne sera pas tendre pour notre drôle de héros qui devra survivre à bien des dangers avant de finaliser sa quête de liberté. Un synopsis étrange au sein d’un monde régi par la technologie, mais nanti d’un mysticisme opulent. Ces deux aspects s’opposent en permanence et offrent un ensemble détonant, faisant preuve d’une autodérision hilarante. Car l’humour noir est omniprésent ! Un second degré retranscrit par le bestiaire loufoque, des dialogues aberrants, ou encore via les mimiques des Mudokons et leurs interactions aussi douteuses que leur Qi. En résulte une ambiance atypique fascinante.
Si la direction artistique se révèle magistrale et directement à l’origine des éloges ci-dessus, cette version New "N" Tasty se paye de surcroît un lifting de qualité rendant plus que jamais justice au monde très particulier d’Oddworld. De superbes décors flattent nos rétines et chaque nouvel écran apporte sa contribution. On soulignera un léger manque de variété dans les environnements, mais le constat reste solide et ce n’est pas l’animation exemplaire des différentes créatures ni la finesse de l'ensemble qui viendra me contredire. Mention très bien.
Il est peut-être temps de parler gameplay. L’odyssée d’Abe est un jeu de plates-formes/réflexion en scrolling-horizontal, où il faudra progresser dans des niveaux truffés de pièges mortels qui mettront vos neurones, et parfois vos nerfs (aspect die & retry oblige), à l’épreuve. Heureusement les nombreux checkpoints et le système de sauvegarde rapide rendent l’aventure relativement confortable. Si le jeu peut se terminer en ligne droite, l’intérêt principal réside dans la quête des 299 Mudokons (qui vous occupera une quinzaine d’heures avec l’interlude bonus d'Alf). Ces derniers sont souvent bien cachés et tous les découvrir ne sera pas évident du premier coup. Les actions de notre héros se résument à courir, sauter, se mettre en boule, actionner des mécanismes ou encore utiliser ses pouvoirs mystiques. Il possède également toute une panoplie d’interactions pour inviter ses congénères à le suivre jusqu’aux téléporteurs, synonymes de salut. Mais attention, ces derniers n’ont pas inventé l’eau tiède et les guider ne sera pas de tout repos ! Un gameplay soigné qui dévoile toute sa saveur au fils des situations et des énigmes parsemant votre route. D’autant que la réflexion se lie souvent à la dextérité, et certaines phases de plates-formes délicates apporteront un peu de piment à votre aventure. A ce propos le stick analogique m’a semblé moins précis que la bonne vieille croix directionnelle PSX. Fait anecdotique pour réellement nuire au plaisir de jeu.
Concernant la bande son on regrettera la disparition de l’excellent doublage VF. Heureusement la VO reste très réussie et les musiques accompagnent avec brio votre périple. Quant aux bruitages, il suffit de péter et d’écouter les rires gras des Mudokons pour crier au génie. J’insiste. Rien de transcendant mais l’ambiance sonore joue parfaitement son rôle, confortant cette atmosphère totalement décalée.
Au final cette version New "N" Tasty m’a enfin permis d’apprécier ce titre mythique à sa juste valeur, de savourer son ingéniosité et sa patte artistique exceptionnelle. Et presque 20 ans plus tard je referme enfin la page après avoir libéré l’ensemble des Mudokons et finalisé l’aventure à 100% (non sans m’aider d’une solution pour 2-3 salles secrètes je l’avoue...). Amen. Quoiqu’il en soit voici un classique remit au gout du jour qui mérite amplement son statut de jeu culte. Espérons que sa suite, L’Exode d’Abe, bénéficie vite du même traitement. Simplement génial.
Franz26 a dit (17 Décembre 2016 à 08:44)
Tu fais chier, je comptais pas prendre le temps de le faire dès l'année prochaine cause d'un "programme jv" déjà hyper chargé, mais ta critique donne trop envie ! Bon par contre plus de 150h (même si y'a sans doute moyen de très bien le finaliser un peu plus rapidement) ça demande un sacré investissement... J'ai déjà passé ma vie sur Xenoblade Wii U cette année, The Witcher 3 a l'air encore plus gourmand en temps lol.
Franz26 a dit (04 Décembre 2016 à 09:08)
Après la découverte tardive de la licence avec le génial Demon’s Souls, puis une confirmation dépassant toutes mes attentes par l’intermédiaire de Bloodborne et de son DLC, je m’atèle désormais à l’opus le plus prisé de la saga : Dark Souls. Dans sa version Prepare to Die évidemment, afin de profiter d’un contenu maximal. Compte-rendu de ce périple inoubliable.
L’aventure débute dans des geôles peu reluisantes où l’on se familiarise tranquillement avec le gameplay. L’habitué de la série reprendra vite ses marques, pour les autres de nombreuses heures seront nécessaires avant de maîtriser les tenants et les aboutissants du système. Rappelons que nous sommes en face d’un action-RPG très exigeant, laissant une liberté totale au joueur dans la construction et la gestion de son personnage. A titre personnel et histoire de varier un peu vis-à-vis de mes précédentes expériences, j’ai opté pour un build magicien vraiment jouissif. Mais on s’en fou. Comme à l’accoutumé la progression s’effectue essentiellement dans la douleur tant le titre ne pardonne pas le moindre échec et impose une maîtrise totale de son personnage. Car il faudra anticiper les multiples dangers matérialisés de bien des façons : level design traître, ennemis vicieux, pièges impitoyables, etc… Désormais des feux de camps sont disséminés à travers les niveaux, faisant office de checkpoints salvateurs ils permettent aussi de dépenser ses âmes ou d’accéder à la forge par exemple. A peine de quoi pallier à ce lourd sentiment d’insécurité qui vous rongera tout au long de l’aventure ! La montée en puissance matérialisée par les âmes et la quête permanente d’un équipement optimal devient vite virale, et les petits défauts de son prédécesseur semblent en majorité gommés (tendance du monde en tête). Ces explications succinctes cachent un système très complet aux possibilités quasi infinies. En résulte une recette légèrement améliorée frôlant plus que jamais la perfection.
Contrairement à Demon’s Souls, plus de hub central duquel se téléporter dans les différents lieux à visiter. Désormais votre havre de paix, le Sanctuaire de Lige-feu, fait partie intégrante du monde et l’univers ne forme qu’un seul et immense tout. Comprenez que les zones sont intégralement reliées entre elles, souvent par d’incroyables raccourcis d’une cohérence magistrale, et que vous pouvez vous rendre d’un endroit opposé à l’autre à pied. Même si passé un certain stade de l’aventure la téléportation sera de rigueur. Et nous arrivons à l’autre gros atout de Dark Souls : son univers.
Toujours dans un esprit Dark Fantasy traditionnel, la direction artistique fait preuve d’une qualité visuelle rare via un enchaînement de zones immenses, atypiques et variées, portées par une ambiance délicieusement immersive et un level design grandiose. Un terme qui ne rend même pas justice à la conception des niveaux tant ces derniers sont maîtrisés de bout en bout. Car l’univers de Dark Souls se savoure et se révèle bride par bride pour, au final, constituer un tableau d’une richesse rare. L’ensemble forme un monde unique qui ne cesse d’étonner tant sur le fond que sur la forme. Un univers sombre, inquiétant et brutal, mais aussi parfois empreint d’une beauté mélancolique laissant transparaître une pointe d’espoir. Demon’s Souls avait placé la barre très haute, son successeur le dépasse pourtant sans mal. Sacrée performance ! La réalisation ne fera pas défaut et matérialise ceci à l’écran de fort belle manière. Une 3D de qualité, des textures honnêtes, une animation exceptionnelle, et aucun problème de framerate ou de fluidité en ce qui me concerne. Précision utile car à la sortie du jeu ces soucis furent pointés du doigt. Des patchs ont dû passer par là. Bref, sans être éblouissant le titre bénéficie d’une technique solide faisant honneur à la formidable DA susmentionnée. What else ?
Impossible d’évoquer un Souls sans parler de son bestiaire. Si le casting présente son lot d’ennemis connus (dragons, squelettes, morts-vivants, etc…), il jouit également d’une diversité et d’une originalité détonante que je vous laisse découvrir par vous-même. Chaque zone garantissant des ennemis propres dont il faudra se méfier. D’autant plus qu’il est possible de se faire envahir par des mobs uniques ou des joueurs malavisés. Quant aux boss, ceux-ci n’ont pas fini d’hanter vos nuits ! Rarement un jeu n’aura été aussi généreux en la matière. Ils sont nombreux, variés, et bien souvent un modèle de design dégageant une puissance folle ! Si leur difficulté sera à l’appréciation de chacun, selon le build mis en place, personne ne ressortira indemne de ces affrontements dantesques. Contrairement aux apparences vous ne serez pas totalement seul dans cet enfer, et quelques PNJ viendront vous prêter main forte ou, au contraire, vous barrer la route. Des quêtes qui ne sont pas à négliger puisque, en sus d’apporter quelques vagues éclaircissements scénaristiques, elles sont souvent à l’origine d’objets très intéressants. Nos choix et nos actions ayant encore des répercussions immédiates sur le monde qui nous entoure.
Si l’absence de scénario tracé peut laisser un sentiment de vide narratif, le background du monde de Dark Souls n’en reste pas moins étonnement riche. Seulement il faudra rassembler les morceaux du puzzle via les rares dialogues présents et, surtout, se référer aux descriptions détaillés des objets. Chacun analysera ensuite l’ensemble selon sa perception quitte à rester dans le flou sans un minimum de réflexion. Vous êtes prévenu.
Inutile de s’attarder sur la durée de vie vertigineuse du titre. From Software nous propose un périple long et passionnant, agrémenté d’un DLC fourni et d’une rejouabilité intéressante via le New Game Plus. En faire davantage relèverait de l’insolence. La bande son mérite également son lot de compliments. Composée essentiellement de musiques discrètes pour mieux apprécier les bruitages environnants saisissants, quelques thèmes magistraux engendrés par d’épiques affrontements viendront briser cette agréable monotonie. Ajoutez un doublage Anglais solide pour obtenir un constat sonore irréprochable.
Concluons cette modeste critique avant que la longueur de l’article ne vous fasse fuir. Avec Dark Souls From Software nous happe à nouveau dans un monde impitoyable, parfaitement conçu et pourvu d’une ambiance exceptionnelle. Consolidée par un gameplay plus que jamais maîtrisé, une bande son excellente et une durée de vie faramineuse, l’expérience vécue surpasse celle de son aîné pour s’inscrire parmi les plus marquantes et immersives de la console. Un pur cher d’œuvre, pilier d’une saga désormais mythique à mes yeux.