Après le décès d’Addie Bundren, son mari et ses cinq enfants entament un long périple à travers le Mississippi pour accompagner la dépouille jusqu’à sa dernière demeure. Anse, le père, et leurs enfants Cash, Darl, Jewel, Dewey Dell et le plus jeune, Vardaman, quittent leur ferme sur une charrette où ils ont placé le cercueil. Chacun d’eux, profondément affecté, vit la mort d’Addie à sa façon. Leur voyage jusqu’à Jefferson, la ville natale de la défunte, sera rempli d’épreuves, imposées par la nature ou le destin. Mais pour ce qu’il reste de cette famille, rien ne sera plus dangereux que les tourments et les blessures secrètes que chacun porte au plus profond de lui…
Adapté du livre Tandis que j'agonise de William Faulkner
Rôle principal
Rôle principal
Rôle principal
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Non renseigné
Merci à einoha qui a créé cette fiche
C'est intéressant de voir comment James Franco a pu essayer de traduire à l'écran l'oeuvre complexe de Failkner.
Globalement, l'histoire est respectée et, quoiqu'elle puisse paraître un peu floue par moment, tel est aussi l'esprit du livre. Néanmoins, traduire à l'écran une histoire qui se passe en majeure partie dans la tête de ses personnages, ça a quelque chose d'ambitieux; peut-être trop ambitieux.
On comprend facilement le rôle que Franco confère au split-screens, censés traduire la fragmentation des points de vue dans le roman de Faulkner. Or, si certains de ces plans traduisent en effet des regards différents et font naître à l'écran des tensions saisissantes, la plupart d'entre eux se révèlent peu efficace, et même carrément superflus. Sans trahir l'auteur, le réalisateur aurait peut-être pu se passer de simplement entreprendre de retranscrire à l'écran une technique d'écriture. L'alternance des personnages et de leurs parcours réciproques aurait, je pense, suffit à rendre compte de la multiplicité des points de vue, pour peu que les coupures aient été faites judicieusement.
De même, si j'ai apprécié la citation de quelques fameuses répliques du roman, certains monologuent s'étendent et perdent de leur attrait, faute d'être efficacement illustrés par les actions à l'écran, notamment en ce qui concerne les propos d'Addie. On perd assez vite le fil de ce qu'elle dit, pas comme devant la phrase d'un livre sur laquelle on peut revenir autant que nécessaire. Des paroles prononcées ne doivent pas être longues et vagues, il faut qu'elles soient percutantes.
En somme, cette adaptation reste plutôt bonne, au sens où elle rend compte de l'oeuvre de Faulkner et y reste fidèle - selon la lecture de Franco, bien sûr. Je ne tiendrai pas trop rigueur à ce dernier de ses maladresses. Je pense que "Tandis que j'agonise" est un ouvrage particulièrement complexe à mettre en scène et ce film tient en un sens de la prouesse. Cela dit, cette adaptation, à trop vouloir rendre compte du roman, échoue à le dépasser et n'apporte finalement pas grand chose à l'oeuvre qu'elle porte à l'écran.
J'ai tendance à croire qu'une bonne adaptation ne peut se contenter de traduire le récit en images, mais doit se placer davantage, et de manière subtile, dans une démarche interprétative. Dans ce cas de "Tandis que j'agonise", c'est une lacune qui se fait ressentir et qui conduit assez rapidement à une forme de lassitude face à l'écran.