Claude Lanzmann fait revivre le voyage des Juifs européens vers la mort au cours de la dernière guerre. Pas une image d'archives, pas une ligne de commentaire : un film d'histoire au présent. (Source : Allociné)
Non renseigné
Merci à indogirl29 qui a créé cette fiche
Douze ans de travail, 350 heures de prises de vues, 9h30 de film... Alors ?
C'est une vraie expérience, comme on peut s'y attendre. C'est assister aux confessions de victimes et de leurs bourreaux qui vivent tous avec les souvenirs de l'enfer depuis 40 ans.
Un travail incommensurable qui, en plus de son indéniable apport à l'histoire, bénéficie de vrais choix stylistiques. Les témoignages sont souvent en voix off afin de laisser l'image aux édifices et ruines évoqués, peut-être aussi par pudeur pour ces orateurs. Des témoignages parfois partagés pour la première fois, émotionnels et/ou coupables mais toujours douloureux.
C'est, pour reprendre les mots d'un article de lemonde.fr, "un film qui montre, qui ne juge pas". On se contente d'exposer l'horreur sans pitié mais avec une simplicité presque insupportable.
C'est le silence aussi, puisqu'il y règne durant de longues minutes, amenés par les survivants gagnés par l'émotion ou choisi par Lanzmann qui continue de filmer stoïquement ces paysages macabres.
Aucun accompagnement musical, pas de violons larmoyants, rien qui ne saurait alléger tous ces mots.
Shoah c'est une plongée dans l'horreur, d'un calme puissant que je ne pense jamais croiser une seconde fois.