Le film est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2022.
Au Japon, dans un futur proche, le vieillissement de la population s’accélère. Le gouvernement estime qu'à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société et met en place le programme "Plan 75", qui propose un accompagnement logistique et financier pour mettre fin à leurs jours. Une candidate au plan 75, Michi, un recruteur du gouvernement, Hiromu, et une jeune aide-soignante philippine, Maria, se retrouvent confrontés à un pacte mortifère.
(Source : Allociné)
Rôle principal
Rôle principal
Rôle principal
Rôle secondaire
Non renseigné
Merci à LN31 qui a créé cette fiche
Ahah, je ne sais pas qui a classé ce film en "SF", mais ça n'est tellement pas ça ! ^^
Ce film est une réflexion autour du thème de la dépendance et de la vieillesse. Sauf erreur, il est né d'un fait divers s'étant produit au Japon en 2016, à savoir une tuerie dans une maison de retraite.
Il ne faut pas s'attendre à une grande intrigue ou à des rebondissements, mais plutôt à un looong développement philosophique, sur comment on arrive à convaincre des gens de se suicider "dans l'intérêt de la collectivité". Solitude, pauvreté, maladie, et cette façon de "positiver" la mort... Quand un vieux annonce sa volonté d'adhérer à plan75, le gouvernement le remercie et lui offre 100 000 yens pour finir sa vie en beauté, une somme conséquente. De grands frissons quand on commence à se demander si on ne pourrait pas passer l'âge limite de 75 ans à 65 ans.
Dans la grande tradition des films contemplatifs japonais, Plan 75 ne traite pas tant d'euthanasie ou de suicide assisté que de la désagrégation des liens sociaux et des solidarités intra familiales dans un Japon vieillissant. La réflexion très délicate d'un point de vue éthique sur le poids que les anciens font peser sur la société et leur isolement s'inscrit ainsi dans la continuité d'un des thèmes de prédilection d'Ozu (déjà !) et sans doute aussi, dans un autre registre, de la Ballade de Narayama, sans en atteindre la puissance narrative. La partition très expressive de Chieko Baishō, toute en nuances et subtilité, est émouvante. La performance d'Hayato Isomura, qui découvre le dilemme moral en y étant personnellement confronté, est également intéressante. Au-delà, le scénario et la réalisation manquent un peu d'ambition par rapport au sujet.
Un film qui passe complètement à côté de son sujet !