Massacre à la tronçonneuse

Non mais … ça démarrait si bien fait chier

Sortez ce film de la saga Massacre à la Tronçonneuse et vous obtenez un bon slasher, très généreux en terme de tripaille avec notamment une scène qui rend hommage au titre du film (enfin d'ailleurs !).

Maintenant, quand on le regarde au sein de la licence et surtout en tant que suite de l'original de Tobe Hooper de 1974, le film commence à trembler des genoux sévèrement avant de s'écrouler.

Ainsi, se concentrer uniquement sur Leatherface et en faire le seul antagoniste n'a aucun sens, tout comme sa situation en début de film d'ailleurs (d'où vient cette femme bon sang ?). Le retour vendu par la bande annonce est lui aussi dépourvu de sens et au vu du final de l'original, on a beaucoup de mal à croire en ce personnage qui ressemble beaucoup trop à Laurie Strode de 2018. Et slasheriser Massacre à la tronçonneuse jusque dans la moelle et rendre Leatherface invincible, quasi surnaturel (on rappelle qu'il est censé avoir 70 ans mais deux coups de shotgun ça chatouille seulement) décrédibilisent l'ensemble.
Et le passif de la final girl qui veut apporter le débat des armes aux USA sans jamais prend un réel parti (l'arme critiquée devient solution au cauchemar) aurait pu être intéressant mais n'a pas de réel fond.

Dommage donc car les bonnes idées sont là : l'unité de lieu qui rend l'ensemble crédible (parce que se cacher dans une maison pendant 1h20, au bout d'un moment...). L'opposition redneck/influenceurs présentée un peu au forceps fait doucement écho au fond social du film original, surtout au vu de l'hypocrisie des deux groupes. Et cette scène du bus qui est cauchemardesque pour les personnages mais honteusement jubilatoire pour nous autres spectateurs.

Bref, une suite pas si honteuse donc (surtout au vu des derniers opus de la saga) mais qui a la maladresse de cracher sur son origine. Un héritage curieux donc.

On ôtera pas à cet opus sa sublime photographie, qui illustre un réel travail artistique, et une volonté d'aller chercher à faire du beau au milieu d'un tel carnage. La réalisation nous régale également de quelques références d'une évidence folle : "The Shining" dans les toilettes du bus, et "Terminator 2" dans le cinéma.

Le film propose un sous texte social, qui met en opposition le Redneck qui roule en 4X4 polluant et qui aime les armes, avec les petits citadins qui roulent en voiture électrique autonome et qui likent des pages "STOP WEAPONS". Je m'attendais vraiment à voir les rescapés de cet épisode s'échapper à bord du 4X4 afin d'enfoncer le dernier clou.

Côté scénario, c'est creux comme tout slasher qui se respecte et les scènes où les personnages tentent d'échapper au massacre s'enchaînent à bon rythme.

En tout cas la franchise tente de suivre le même chemin qu'Halloween, avec le retour d'un personnage du tout premier film (ce n'est pas la même actrice) qui est hantée par le traumatisme qu'elle a vécu et qui cherche à se débarrasser de ses démons. Leatherface est également traité ici comme un boogeyman invincible. Après le misérable "Freddy Vs. Jason" on peut donc maintenant s'attendre à un "Leatherface Vs. Michael Myers".

Rah, c'était pas si mal !

J'ai trouvé que le film respectait plutôt bien la continuité par rapport au premier opus, même si c'était pas parfait non plus.
Je m'attendais pas à ce qu'on assume le côté 100% slasher, mais j'ai trouvé ça plutôt bien amené, avec un boogeyman beaucoup plus "humain", comme l'a toujours été leatherface, un grand enfant psychopathe.
J'ai également beaucoup aimé le thème de la gentrification, qui s'approche pas mal du thème de l'original, même si la manière dont il est traité laisse un peu à désirer de par son côté ultra cliché et manichéen.

Comme l'ont souligné Tup & Benben, le retour du personnage de Sally n'est en revanche pas franchement convaincant. Son personnage n'est pas aussi mythique que celui de Jamie Lee Curtis dans Halloween, où celle-ci apparait dans plusieurs opus. Du coup, ça tombe un peu à plat.

Au final, tous ces éléments permettent un divertissement sympathique, avec en plus des meurtres plutôt inventifs, et la scène du bus rentrera clairement dans les meilleures scènes de la saga.

Film toujours aussi violent et un dernier 1/4 H nanardesque

J'ai réussi à faire une totale abstraction du côté vraiment puant et réac du film pour me concentrer sur les nombreuses idées de mise en scène que propose ce film. C'était aussi con qu'intéressant à regarder... Un bon nanar en somme ?

Bon nanar effectivement !
Je me suis bien marré