C’est l’histoire d’un homme qui a une caméra greffée dans le cerveau et qui filme donc tout ce qu’il regarde. C’est l’histoire d’une femme, Katherine Mortenhoe, qui s’enfuit pour "mourir libre". Voulant échapper aux médias, en l’occurrence une émission de télévision...
(Source : allocine)
Adapté du livre L'Incurable (La Mort en direct) de D. G. Compton
Rôle principal
Rôle principal
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Petit rôle
Non renseigné
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Dans un monde où l’on a éradiqué les grandes maladies, Katherine tombe malade. Sa maladie est incurable, même grâce aux progrès de l’époque. Son cas est si rare qu’une chaîne de télévision veut la suivre et l’interviewer dans ses derniers moments, pour filmer sa mort en direct. Elle refuse et sera filmée à son insu par un homme, Roddy, qui a une caméra implantée dans les yeux. Il est missionné par la télé et gagne sa confiance pour avoir accès aux moments intimes de sa fin de vie.
Bertrand Tavernier nous emmène vers une société futuriste où la mort ne fait plus partie du cycle naturel de la vie. Dans ce monde, la technologie triomphe, la science gagne contre la mort, la vie n’a plus la même saveur. La population a soif d’authenticité. C’est l’occasion pour le réalisateur de proposer un questionnement sur les limites de l’existence, les limites de la vie privée et de l’intimité. Katherine se fait harceler par les médias. Sa condition de mourante, tout en étant jeune, fait d’elle un phénomène de foire. En effet, cette société voue un genre de culte à la jeunesse. On y cache les personnes âgées, faibles, malades. “We are shy about death. It’s the new pornography. We no longer hide nudity but the dying.” Cela renforce cette sorte de curiosité malsaine de la population. Cela peut faire penser à ces animaux qui se cachent pour mourir, pour être seul, pour mourir dignement. Le voyeurisme exacerbé dont est victime Katherine, est un non-respect de la vie privée à plusieurs niveaux. On fait irruption à la fois dans sa vie et dans sa mort, sans qu’elle ne le sache. On viole son intimité. Une quantité de plan sont filmés dans le reflet de miroirs ou de vitres. Cela accentue l’impression d’intrusion. La réalisation donne l’impression au spectateur que nous sommes nous-même le voyeur, par un phénomène de mise en abyme. C’est aussi nous qui regardons sans être vus, nous l’intrus, en plus du personnage de Roddy. Katherine est sans cesse observée. La caméra la suit comme si on l’espionnait.
- Cela serait préférable d’avoir vu le film avant de poursuivre la lecture. -
Prenant conscience de l’horreur de sa mission, Roddy se crève les yeux pour ne plus filmer sa lente agonie. Aveugle, il ne transmettra plus d’image, et respectera enfin son intimité.