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Six contes moraux IV: La Collectionneuse
Six Moral Tales IV: The Collector

Date de sortie FR

2 mars 1967
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Synopsis

Adrien s'apprête à passer une partie de l'été dans la villa provençale de Rodolphe afin d'assister, soi-disant, à une vente et de traquer un commanditaire pour sa future galerie de peinture. Mijanou, son amie, s'envole pour Londres. En réalité, Adrien va surtout tenter, avec Daniel, un peintre reconverti dans la fabrication d'objets, une quête du néant par le biais d'une profonde inactivité. La présence inattendue de Haydée déplaît à Adrien qui craint de voir sa tranquillité troublée. (Source : Wikipédia)

Ce film fait partie de la saga :

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Casting

Commentaires (3)

  • avatar Kyria
    8 / 20Le 13 Juin 2021 à 11:37Kyria

    Je suis toujours partante pour un petit peu de langueur estivale, surtout en bord de mer. Mais ces contes moraux, une fois terminés, je n'y reviendrai plus. Impossible de me défaire de l'impression d'assister aux fantasmes généreusement partagés de Rohmer.
    Le genou de Claire m'avait déjà sacrément traumatisée, dans le registre "jeunes filles en bikini à peine sorties de l'adolescence, courtisées par des hommes aux pensées lubriques". Le pire, peut-être, réside dans la certitude des personnages masculins d'être au cœur d'une machination visant à les séduire : dans La collectionneuse, l'idée a vite tourné au ridicule.

    La nymphette apparaît ici encore, cette fois sous les traits d'Haydée, jolie brindille au minois caractéristique de la Nouvelle Vague. Haydée a beaucoup d'amants, elle rêve donc évidemment de finir dans le lit du personnage principal, grand dadais antipathique, 1m90 d'égocentrisme. Ou du moins c'est ce qui nourrit la litanie qu'il se répète.
    De là débute un ballet difficilement soutenable entre la demoiselle de toute évidence un peu perdue, et les combines de ce type qui s'est mis en tête qu'il était terriblement désiré. Il fait chaud, le pauvre homme doit échapper au filet de la vamp, qui certes est tout juste sortie du lycée, mais n'en est pas moins redoutable !
    Non, je veux bien avoir l'esprit ouvert, mais les fantasmes des cinéastes quinquagénaires sur des minettes, je passe.

  • avatar Aurégane Lemière
    14 / 20Le 06 Juillet 2022 à 18:58Aurégane Lemière

    C'est pas le meilleur de Rohmer mais ça reste super agréable. Les personnages et les problématiques sont peut-être simplement moins intéressantes et moins attachantes selon moi.
    La morale de l'histoire : il faut être seul pour savoir ce que l'on veut vraiment.

  • avatar Mndnblgt
    Le 22 Décembre 2025 à 01:04Mndnblgt

    @Kyria

    Ta réflexion soulèves des questionnements importants quant aux films de Rohmer. Pour apporter un point de vue différent sans exclure le tien, ces films me font plutôt penser à une exposition de ces situations qui existent dans la vraie vie justement, comme tu dis, les jeunes femmes en proie des fantasmes masculins, et ont une façon bien spécifique de les traiter, qui me semble assez ouverte.
    Ce qui m'a plu dans ce traitement, c'est que les types ne sont pas forcément présentés comme des héros, ils peuvent être brillants comme insupportables et ridicules, à la fin ils font un choix selon leur "morale".

    [spoiler] Le type dans le genou de Claire finit par "assouvir son fantasme" avec un geste plutôt tendre que lubrique, et il assez tourné en ridicule par son amie qui apparaît comme bien plus vertueuse que lui si je m'en souviens bien.

    Dans la collectionneuse, ce sont trois jeunes libres qui échangent sur ce qu'ils font de leur condition, les plans sur le corps fragmentés d'Haydée laissent entendre qu'elle est elle-même un objet, et plusieurs scènes montrent qu'elle garde jalousement sa véritable intimité, jouant toujours le rôle d'objet qui lui est contraint par les hommes. Lorsqu'elle casse le vase, son personnage domine toute la scène et rend les autres bien pathétiques. L'air de dire, je suis peut-être une fille facile mais vous, vous abusez, vous êtes rasoir, "vous vous écoutez parler", sans vraiment vous intéresser à l'autre...
    Les gars passent du temps à "lui torturer l'esprit" et ne parviennent jamais à la saisir finalement, tandis qu'elle vit à sa façon le fait d'être aussi paumée qu'eux et reste assez indifférente là où eux s'emportent en se mêlant de ses affaires... Cela lui donne une certaine sagesse.
    Quant à Adrien, il devient un héros lorsqu'il se barre, et quand son ami Sam soulève son machiavélisme, il met un mot juste sur sa part d'ombre.
    Lui-même cherchait à clarifier ses idées en renonçant à partir avec son amie, quoi de mieux que de belles vacances d'été avec un peu de drame, on apprend toujours des leçons dans ces moments. Allez savoir si c'est un geste d'amour de l'appeler dès l'instant où il s'ennuie et s'angoisse tout seul.. N'oublions pas qu'il cherche à "éviter de penser".
    [/spoiler]
    En somme le cœur du sujet ce sont leurs vices et leurs vertus, forces et faiblesses, leurs contradictions...à nous de s'en indigner, d'en rire, d'en être indifférent, mais je trouve cela malin de semer ça et là des indices pour mieux les comprendre. Après tout ne sommes-nous pas là pour philosopher avec eux?
    [spoiler]
    (Aussi je me rappelle de Pauline à la plage, où l'héroïne (mineure) se fait agresser par un vieux dans son lit et trouve le moyen de le rembarrer, je trouve plus sain de montrer une telle scène que la soumission et la passivité des femmes qu'on nous rabâche... )
    [/spoiler]

    Le spectateur voit bien que ce n'est pas normal (moral?) et sait que cela existe, donc pourquoi pas montrer que ces types n'arrivent jamais à leurs fins finalement, tandis que les femmes restent plutôt fidèles à elles-mêmes.

    Pour ce film-ci, j'ajouterai, par rapport au dialogue de la scène d'exposition, "on aime les gens parce qu'on les trouve beaux - non, on les trouve beaux parce qu'on les aime", que l'histoire raconte que les beaux jeunes gens sont naturellement attirés les uns par les autres -et font plein de bêtises-, mais qu'ils s'aiment lorsqu'ils partagent les mêmes valeurs... Notons que Haydée a une petite vingtaine et eux une petite trentaine. Peut-être que la petite est encore un peu jeune pour avoir certaines valeurs, que ça ne lui empêche pas d'en avoir d'autres, elle a sa propre expérience... En tous cas on voit bien qu'elle ne met pas de mots dessus. Tandis que les aînés correspondent au cliché de leur âges, plein de certitudes révoltées et grandiloquentes, mais leurs valeurs sont plus définies. Il y a aussi une allusion à leurs classes sociales, qu'on peut amalgamer à la notion de morale dans le film, comme dans "L'amour l'après-midi"... On peut questionner leurs rapports en fonction de cela.

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