Fair Play

Les personnages sont antipathiques à tel point que j'ai absolument aucune empathie pour aucun des deux.
Je pense néanmoins que le point de vue pris pour aborder les relations d'emprise est intéressant mais ce n'est pas le coup de cœur dont tout le monde parle.

Voilà un film que je ne m'attendais pas à hautement aimer. Je ne m'attendais à rien et j'ai été scotché jusqu'à la fin ! Après un début un peu longuet où on se demande où le scénario va en venir, le film captive, à tel point qu'on en redemande après la fin. Énormément de thèmes très actuels y sont abordés avec justesse : les jeux de pouvoir dans le monde du travail et au sein du couple, le sexisme, le plafond de verre, l'obsession de l'argent...
J'ai, au début, reproché au film d'être un peu trop monocorde mais au final, c'est justement là que réside la puissance du film : la tension entre Luke et Emily monte crescendo jusqu'à exploser à plusieurs reprises et à considérablement transformer les protagonistes. Vie privée et vie professionnelle ne cessent de s'entremêler et détruisent le couple à petits feux. Si Luke est à l'origine du conflit, à cause de son machisme mal placé, Emily n'est pas non plus exempte de reproches, tous deux contribuent à leur autodestruction. En cela, le film adopte une vision très nuancée des problèmes de couple.
[spoiler] La scène à la fête de fiançailles retient particulièrement l'attention. Amour et haine ne sont jamais bien loin et le besoin de domination de Luke se ressent même pendant la scène de sexe, assez malaisante mais criante de vérité. [spoiler]