Eraserhead

Ça ne rime absolument à rien. Une femme aux joues en forme de testicules et vivant dans un radiateur qui écrase des spermatozoïdes géants. Un bébé croisé humain/poulet qui braille et qui rit. Des crayons dont la gomme est fabriquée à partir de bouts de cerveaux. Une table de nuit décorée par un amas de terre et un bout de bois planté dedans (c'est, je pense, le truc le plus incroyable du film d'ailleurs). Le tout accompagné par une bande-son tout bonnement affreuse (et vas-y que je te mets des sons stridents et continus pour te faire comprendre que tu es supposé être mal à l'aise) et surtout, surtout, le rythme est d'une lenteur à s'ouvrir les veines avec les dents.

Je veux bien croire que tout ceci est bourré de symboles mais ça n'a de sens que pour le réalisateur. Il n'y a qu'à voir la pléthore de théories fumeuses et toutes différentes qui pullulent sur le net. Autant de théories qui sont très probablement à des années lumières de ce que Lynch imaginait dans son délire, si tant est qu'il n'ait pas purement fait du grand n'importe quoi. J'ai vraiment du mal à voir l'intérêt d'un tel film, totalement incompréhensible et réellement désagréable à suivre.

Du coup j'ai envie d'le voir ce film maintenant... Une affiche qui fait moins saigner les yeux :http://www.horreur-web.com/eraserhead.jpg

Si tu as le courage il est sur YouTube, il me semble.

Comme Benben, j'ai bien envie de le voir grâce à ton commentaire Pieuw ! J'ai l'impression que ça va être le même type de trip que "Le Festin Nu" de David Cronenberg que j'avais bizarrement aimé. Si tu as vu ce dernier, pieuw, peux tu me dire si les deux films se ressemblent niveau "folie". Merci :)

Je n'ai pas vu "Le Festin Nu". Je peux te dire que c'est du Lynch, donc si tu as vu Mulholland Drive ou Lost Highway par exemple, ça y ressemble. Sauf que dans ces deux films il y a quelque chose de prenant, même si on n'y comprend pas forcément grand chose. Eraserhead est plus un gros foutoir. D'ailleurs j'ai lu que Lynch a utilisé des éléments de ses anciens court-métrages dans ce film, ce qui donne des scènes sans aucun rapport avec l'histoire. C'est donc bien ce que je pensais : c'est du n'importe quoi.

Rolala, Lynch carbure vraiment aux substances illicites... Pour moi, Eraserhead c'est une expérience sonore avant tout, car les bruits de fond omniprésents (et chiants au possible), et les bruitages divers et variés donnent une atmosphère dérangeante et oppressante. On dirait une suite de métaphores, mais chacun pourrait les interpréter comme il le voudrait. Du moins, c'est la seule explication plausible que je peux trouver à une chose pareille, à la limite entre l'art conceptuel et un trip au LSD/Vodka/Platon. Ce n'est même pas psychédélique, c'est juste complètement fou.

Une successions de symboliques plus ou moins compréhensibles (on comprend quand même le refus de paternité) sur fond de musique stridente et oppressante. On est mal à l'aise pendant tout le film jusqu'au final difficilement regardable. L'acteur est tout de même parfait et m'a complétement subjugué. Un film hypnotique mais dont j'ai été content qu'il se termine. Plutôt paradoxal... Au final, je ne sais même pas si j'ai aimé ou pas donc la note sera médiane car pour le coup, elle ne reflètera rien.

Du grand Lycnh. A la fois son plus accessible (du point de vue du genre, mais aussi des interprétations) et son plus compliqué (parce que c'est quand même fichtrement barré).
Difficile d'expliquer de quoi ce film parle. Je pense que chacun comprend/voit cequ'il veut (comme souvent chez Lynch), même si la question de la paternité reste celle la plus mise en avant.
La lumière est vraiment géniale, tout le film est vachement sombre (une prouesse avec une pellicule). Mention spéciale au son aussi, qui est juste bluffant et appuie parfaitement l'image.

un bon film certes, mais dont on est pas mécontent d'en sortir. Mais n'est ce pas la le but de tout film d'horreur ?

Comme vous tous, j'arrive pas à trouver un sens à ce film, je ne sais pas s'il est censé en avoir un. Je l'ai vécu comme une sale nuit bien fiévreuse, les nuits où l'on confond nos rêves du réel et où on se débat en cherchant à s'accrocher à la réalité sans y parvenir vraiment. Le genre de nuit dont on est soulagé de voir pointer la fin tout comme j'ai été soulagé en voyant le générique de fin.
Bref, le film m'a bien mis mal à l'aise, les images sont malsaines, le son est dégoûtant.. Pour mon premier Lynch, hors Twin Peaks, ça fait quand même un sacré baptême.