A Ghost Story

Ma critique à retrouver sur mon blog :https://reglisseaupaysdesmerveilles.blogspot.com.ar/

A ghost story fait partie de ses films que l'on pourrait classer, certes dans la catégorie des pures expériences cinématographiques, mais également dans la catégorie "film à réalité virtuelle". Le réalisateur, de par son choix de cadre (16mm) nous immerge totalement dans son univers. La forme géométrique habituelle de l'écran de cinéma semble avoir été remplacé par l'utilisation d'un casque de réalité virtuelle. Peu nous en faut-il pour ne pas considérer ce fantôme comme un personnage inhérent de notre réalité. Au contraire, ce dernier deviendrait presque le personnage le plus humanisé de l'histoire. Ce drap géant, déshumanisé en apparence, nous affecte le plus.


Je vous entends déjà crier au scandale :" Un fantôme ce n'est vraiment pas rigolo, ça ne parle pas, ça ne rigole pas, ça ne fait pas de bêtises, ça n'agit pas sur le monde et sur les gens !" En résumé, un fantôme ça ne fait rien et dans ce film il ne se passe rien étant donné qu'on le suit durant une heure et demie à regarder des scènes de la vie. Détrompez-vous! J'ai cru pendant presque un tiers du film avoir été arnaqué par le réalisateur et son équipe. Erreur de débutant ? Non j'ai tout simplement eu du mal à m'immerger mais une fois que la réalité virtuelle de ce fantôme m'a submergée, difficile d'y être insensible. Aujourd'hui, ce film me hante, me pose toujours de nombreuses questions sur la vie ou encore la perte. Ce fantôme s'érige en contemplateur du monde, de l'amour et du déchirement causé par la mort. Les thèmes sont forts et les questions que le film soulève, s'incrustent dans votre esprit. Jamais le réalisateur ne s'éparpille. Il ne parle pas pour ne rien dire. Ne gaspille pas son énergie à inventer des dialogues inutiles. David Lowery travaille avec minutie des scènes de la vie quotidienne dont certains critiqueront la longueur.



Ce film qui aborde des thèmes simples -à ne surtout pas confondre avec faciles- fait preuve d'une justesse et d'une qualité cinématographiques. Que ce soit la musique, le rythme (qui dérange mais qui est totalement approprié au thème du film), le jeu mais surtout la photographie éclatante qui en devient contemplative, sont gages d'un style particulier !

N'ayez crainte, ce fantôme ne hantera pas vos nuits et ne vous fera pas sauter de peur. Pour autant, la puissance qui émane de cette expérience vous hantera durant un bon moment...

J'ai eu l'occasion de voir "a ghost story" en avant-première lors du festival du PIFFF à Paris et quelle découverte... Je ne me suis jamais réellement intéressée au cinéma de David Lowery, mais j'ai été embarqué dans sa poésie dès les 10 premières minutes. Le début est assez déstabilisant ; à vrai dire j'avais peur de ses longs plans, et de cette narration un peu décousue. Mais dès que j'ai compris le message poétique et rempli d'humanité de ce film, je ne m'en suis pas détachée. Il est simple mais d'une réflexion si profonde sur l'héritage humain, sur la trace de l'homme, qu'il en devient complet. Je le conseille grandement.

C'était lent et pas mon genre (surtout l'envolée lyrique du mec bourré pour donner le sens du film, ça ma tue), mais dans son genre c'est très bien :)
Quelques trouvailles scénaristiques sont super cooles

@Arthur Jeannot "C'était lent et pas mon genre (surtout l'envolée lyrique du mec bourré pour donner le sens du film, ça ma tue)"

C'est marrant, mais j'ai le même avis... mais inversé! Les lenteurs participe à l'aspect "suspendu" du film et le monologue m'a pour une fois, vraiment bien convaincu (pourtant, en général, je trouve que c'est une facilité d'écriture, une petite tricherie pour compenser une narration bancale).

Comme quoi, c'est un film qui ne pourra pas plaire à tout le monde mais si vous n'avez rien contre le contemplatif, les histoires qui prennent leur temps pour se dérouler, vous ne regretterez pas l'expérience, c'est puissant comme film

J'ai apprécié la beauté du film, la mise en scène, les couleurs très monotone après la mort de l'homme...

Mais je rejoins @Arthur Jeannot, l'envolée lyrique du mec bourré m'a juste fait rouler les yeux, peut être parce que beaucoup trop vécu dans la réalité? Qui sait?

Je conseil ce film aux personnes qui ne sont pas déranger par de longues scènes, il ne se passe pas grand chose et si on devait résumé l'histoire jusqu'à la fin, elle tiendrait en 5 lignes.

La beauté de ce film, c'est peut-être précisément de parvenir à immerger le spectateur durant 1h30 avec un scénario presque inexistant (pour ne pas dire "fantomatique")

Il m'a fallu une demie-heure avant de comprendre devant quoi j'étais. Les longs plans fixes me paraissaient poussifs et pompeux, les dialogues presque chuchotés donnaient un air soporifique , le format d'image 4/3 et la musique électro distordue donnaient à penser que j'étais là devant un film qui voulait juste se donner des airs de...

Et puis... Il y a eu ce plan de 4 minutes sur Rooney Mara en train de dévorer une tarte, et là je me suis dit que finalement, il y avait quelque chose derrière tout ça, et c'est à peu près à ce moment là qu'on tombe dans une pure beauté extatique, et surtout dans une mélancolie et une tristesse rarement vues, qui ne nous quittera pas jusqu'à la fin.

La scène du Redneck alcoolisé qui donne la clé pour vraiment comprendre là où veut nous emmener "A Ghost Story" est à mon sens indispensable. Cela évite les interprétations multiples. Cela dit, on pourrait s'en passer car la suite est assez claire.

Une véritable proposition de cinéma, qui change de ce que l'on peut voir autre part. Certes c'est parfois un peu lent, surtout au début (le temps de rentrer dans le récit), mais il serait dommage de passer à côté d'un film qui amène une réflexion profonde sur notre propre mortalité.

Niveau réal, ça m'a un peu fait penser à du Mallick, mais taillé pour Sundance... Plutôt client du coup !

Le film étant basé sur des plans fixes et longs, il est assez difficile de se rendre compte du temps qui passe et c'est là que "A Ghost Story" est fort car il arrive à parler de son propos (l'incommensurabilité de l'existence) rien que par sa réalisation et son montage. Je ne pense pas que ce film laisse une trace indélébile dans le monde... du cinéma mais il y apporte quelques chose de frais fortement appréciable.