
HowLongToBeat16 h
21.5 h
63 h
Leon Kennedy revient avec le remake de Resident Evil 4. Ce survival-horror proposera une aventure totalement repensée et modernisée, à l'instar de ce qui a été fait avec Resident Evil 2 et Resident Evil 3. Un mode spécial en VR est prévu pour fonctionner avec le PSVR2.
Cette gold édition comprends tous les DLCs sortis à ce jour.
Liste de jeux aléatoires dans le genre Survival-Horror sur Playstation 5
Merci à Franz26 qui a créé cette fiche
Comme une évidence après la refonte des deux précédents opus, la 4e itération de la saga Resident Evil profite à son tour d’une cure de jouvence majeure. Leon S. Kennedy nous revient fringuant sur Playstation 5, pour une petite virée en enfer peu banale, déterminé à sauver la fille du président et flinguer toutes les horreurs qui oseront se mettre en travers de son chemin.
Version Playstation 5 30 h de jeuExclusivité Game Cube encensée par la presse et les joueurs malgré un développement chaotique, RE 4 marqua un tournant majeur pour la saga et l’industrie du jeu vidéo lors de sa sortie en 2005. Avec sa « vue TPS » plaçant la caméra au-dessus des épaules du héros, il a influencé toute une génération de titres s’appuyant sur cette innovation. Sans pour autant renier ses origines de Survival-Horror, genre que la saga a démocratisé avec brio, cette mécanique place désormais l’action au cœur de l’aventure et notre héros profite enfin d’un système de visée précis. Un confort levant partiellement les contraintes imposées par la vue archaïque de ses ainés, et par causalité atténuant une partie du stress que cela générait. Les puristes y ont trouvé à redire, mais en ce qui me concerne Resident Evil 4 fut l’une de mes plus belles expériences de la génération et s’impose, encore à ce jour, comme mon épisode fétiche de la franchise.
Lancé depuis quelques années dans une redécouverte nostalgique de la saga, j’ai longtemps hésité quant à la version à privilégier pour ce 4e opus : le remaster HD minimaliste pour une expérience plus authentique, ou le remake intégral à priori plus « confortable ». Optant finalement pour ce dernier, voyons ensemble si la maestria opère toujours.
6 ans après le théâtre horrifique de Raccoon City, Léon est envoyé au fin fond de la campagne espagnole afin de sauver la fille du président mystérieusement retenue en otage. Crédibilité : 0, Capcom : 1. Notre héros n’y gagne pas au change : totalement livré à lui-même il est pris à parti par les locaux, parasités et convertis à un fanatisme religieux des plus malaisants. Après la découverte de ce gène mutant surpuissant, la secte ainsi créée peaufine ses plans de conquête du monde. Mais notre cher Léon ne l’entend pas de cette manière ! Crédibilité : 0, Capcom : 2. Un synopsis de série Z propre à la saga et qui contribue finalement à son charme. Resident Evil 4 part sur une approche plus « hollywoodienne », avec un sens du spectacle et de la mise en scène aussi peu subtil qu’efficace. Boosté par une refonte technique impeccable, ce remake en met donc plein la vue et soigne la forme.
Sur le fond le coup de balai se veut moins prononcé, mais suffisant pour moderniser sans dénaturer l’expérience originale. La principale évolution réside dans la possibilité de se mouvoir tout en tirant : le béaba depuis l’ère HD. Le titre conserve ses mécaniques d’époque et sa maniabilité rigide, qui accentue l’insécurité ambiante et la vulnérabilité de notre héros pourtant armé jusqu’aux dents. Néanmoins, la (relative) rareté des munitions et items de soin impose une gestion drastique de son inventaire, toujours matérialisé par une mallette aux emplacements limités. Le fameux marchand ambulant vous assiste dans ce périple lugubre, et moyennant finance offre de précieux services : nouvelles armes, upgrades, objets de soins, etc… L’argent n’étant toutefois pas illimité, il faut faire des choix équilibrés afin d’optimiser l’efficacité de son arsenal. En résulte une micro-gestion prenante, qui reste aujourd’hui d’une redoutable efficacité ! A cette mécanique de gameplay old school, loin d’être la seule (énigmes farfelues, narration découpée en chapitre avec des allers et retours réguliers, etc…), se greffe une innovation de taille pour la franchise : la coopération avec Ashley.
Coopération est un bien grand mot, puisque vous allez vous trainer la jeune fille pendant la moitié de l’aventure et assurer tant bien que mal sa protection ! A la fois génial et rageant à l’époque, vu la médiocrité de l’IA et l’absence de sauvegarde automatique, ce principe de binôme fonctionne très bien dans ce remake et vient renforcer la tension générale. Car Resident Evil 4 comporte son lot d’abominations ! Les villageois se posent comme chair à canon bon marché évidemment. Souvent armés d’armes blanches, ils essayeront de vous déborder par leur nombre. Mais ce serait criminel de limiter le bestiaire à cette populace déjà tenace, et je vous laisse découvrir par vous-même les immondices organiques qui vous attendent. RE 4 introduit également quelques phases d’actions complètement décalées et intègre pour la première fois des QTE à son gameplay. Un ensemble dépoussiéré donc, mais qui ne peut masquer ses origines vieillottes. Le contrat n’en reste pas moins rempli grâce à un équilibre irréprochable : les nostalgiques retrouveront leurs sensations, et les nouveaux venus ne seront pas rebutés par l’austérité toute nuancée de ce remake.
Après l’inoubliable manoir du premier opus, le commissariat et les zones urbaines des suivants, vous passerez ici l’essentiel de votre temps dans la nature. Entre forêts, marécages, chemins de traverses et villages délabrés, les traces de modernité se font rares même si les mercenaires et leurs installations ne sont jamais bien loin. En sus, tout un pan du jeu se déroule dans un superbe château médiéval, rappelant les plus belles heures du manoir Spencer. La durée de vie du titre, démultipliée par rapport à RE3, permet ainsi de profiter des différents décors, tous plus inhospitaliers les uns que les autres.
S’ensuit une atmosphère incroyable, qui distille sa tension avec soin, et où l’exploration peut se révéler mortelle à chaque instant. La direction artistique et l’excellent level design n’y sont pas étrangers, et outre une construction savante des environnements, l’emprunte visuelle renvoyée par cette Europe rurale avariée tranche radicalement avec les habitudes de la franchise. Bien que souvent délimitée, l’exploration propose aussi quelques zones plus vastes et l’alchimie fonctionne à merveille. La bande son tient évidemment un rôle majeur dans ce constat reluisant. Si le doublage anglais (et partiellement espagnol) se révèle convaincant, on saluera surtout l’incroyable travail sur les bruitages environnants, propices aux sursauts ! Les compositions font aussi le job, pour une ambiance sonore de qualité.
Avant de conclure, petit aparté sur le DLC « Separate Ways » compris dans la version « gold » du jeu. Inédit à mes yeux, puisque fourni à l’époque avec la Director’s cut sur PS2, j’avoue avoir pris un pied monstre à contrôler la belle Ada Wong ! Plus sexy que jamais dans sa robe moulante, elle se révèle aussi plus fragile que Léon et nécessite une approche un chouia moins bourrine. Le grappin permet une nouvelle lecture du level design, l’occasion de découvrir un second point de vue sur de nombreuses aires de jeu en parallèle au périple de Léon. Cette parenthèse, néanmoins généreuse, permet de gommer quelques petites zones d’ombres de l’aventure principale et de ses coïncidences finalement pas si fortuites. Validé !
Déjà bien au-delà des standards du genre en terme de contenu, Resident Evil 4 propose également un mode « Mercenaires » : un enchainement de zones fermées où il faut survivre à des vagues d’ennemis tout en faisant la chasse au ranking. Vite répétitif et sans grand intérêt. On privilégiera clairement un second run dans un niveau de difficulté rehaussé, afin de parfaire les améliorations de son arsenal et tester de nouvelles armes sur ce bestiaire de l’enfer !
Si le remake du 3e volet s‘avérait à juste titre critiquable après la « masterclass » Resident Evil 2, Capcom relève la barre et nous propose une aventure remaniée avec soin, intense et généreuse. Techniquement superbe, ses mécaniques dépoussiérées et toujours efficaces en font un jeu d’action horrifique d’exception ! Une orientation stratégique qui va causer quelques torts à la franchise, notamment avec un 6e volet hybride assez foireux, mais qui ici se révèle pertinente. Merci Capcom pour ce travail d’orfèvre dans le respect du matériau de base, venant confirmer mon affection particulière envers Resident Evil 4.