Proxima

Si Interstellar était un film français, ce serait Proxima.
L'épopée spatiale en moins et plus centré sur le drame familial donc.

Film d'une certaine sobriété bienvenue et à tous les points de vue.
A l'heure des blockbusters d'Hollywood et des légions de productions Netflix tous bien lissés et standardisés, les uns comme les autres, nous avons affaire à un film qui ne fait pas dans le racolage publicitaire (malgré les sponsors évidents et nécessaires). De plus, nous avons affaire à un féminisme intelligent, qui n'en fait pas des caisses, ce qui est aussi bienvenu à l'heure de Twitter et compagnie.

Ce qui manque à ce film c'est peut-être un peu de grandiose, de vertige que l'on attend en général des films qui traitent ce sujet (peut-être faute de moyens ou par volonté créatrice ?). Ici nous pouvons remplacer la mission Proxima par n'importe quelle tâche dangereuse ou même par un cancer et nous avons affaire au drame familial de base. Mais encore une fois cela était peut-être voulu, d'ancrer le voyage spatial dans un cadre plus banal.

Malgré tout assez touchant, l'actrice-enfant plutôt bien gérée, et Eva Green toujours incroyable.

L'intention du film est bonne, la réalisation et les acteurs plutôt très bon. Le problème c'est quand le film cherche à délivrer son message féministe évident, on perd toute la finesse. L'enjeu et la réalité physique ou mentale des entrainements passe au second plan pour un discours basique sur le fait d'être une femme astronaute, avec même des comportements machistes probablement absurdes dans cet environnement constitué des humains parmi les plus brillant qui existent. Quant à la relation mère-fille, elle est très bien gérée dans la première moitié du film mais sacrifiée au fur et à mesure pour servir un final absurde où la maman fait sa grosse connerie sans aucune répercussion qui annule donc tout le message de courage, sacrifice et dévotion que le film essaye de nous vendre comme étant nécessaires à la mission.