5 avril 1971. En France, le Nouvel Observateur crée le scandale avec un numéro qui révèle les noms de 343 femmes avouant avoir avorté illégalement. Malgré le risque de poursuites judiciaires et d’opprobre, elles choisissent de s’exposer publiquement tant la vie intime des femmes devient insoutenable. «J’ai signé parce que j’étais en colère », affirme ainsi la comédienne Danièle Lebrun. A l’époque, la contraception demeure quasi inexistante et l’Eglise comme l’Ordre des médecins refusent toute idée d’une modification de la loi de 1920 qui interdit l’avortement. Or les femmes avortent quand même. Les plus aisées partent à l’étranger. Celles qui n’en ont pas les moyens ont recours aux faiseuses d’anges. « C’était sordide, se remémore la metteur en scène Ariane Mnouchkine, une des illustres signataires. C’était encore le XIXe siècle ! ». Le bilan est lourd : 5000 femmes meurent chaque année, sans compter toutes celles qui ressortent stériles de ces avortements de cuisine. Pour que la loi change, il faut bousculer le Pouvoir. Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF), associé au Nouvel Observateur, va jeter un pavé dans la mare avec ce Manifeste des 343 femmes, rebaptisées « 343 Salopes » par un dessin de Cabu dans Charlie Hebdo. Il sera le coup d’accélérateur qui posera pour la première fois la question d’un « droit à l’avortement » sur le devant de la scène. Dès lors, s’ensuivront plusieurs événements qui finiront par l’examen à l’Assemblée nationale d’un projet de loi sur « l’interruption volontaire de grossesse », porté par Simone Veil et adopté le 17 janvier 1975. rnCe film raconte comment, et par qui, cet acte de désobéissance civile, porté uniquement par des femmes - une première dans l’Histoire, a été monté.
Non renseigné
Merci à zina qui a créé cette fiche