37 h
50.5 h
69.5 h
Ys VIII: Lacrimosa of Dana est un JRPG. Incarnez à nouveau Adol, le personnage mythique de la saga, qui partagera la tête d'affiche avec Dana, une jeune femme qui lui apparaît en rêve. Lorsque Adol s'endort le joueur suit l'histoire de Dana. Les événements qui se déroulent dans ce monde onirique ont une importance particulière sur le déroulement de l'histoire dans le monde réel et, à l'inverse, les actions d'Adol influencent le destin de Dana.
(Source : jv.com)
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Evoluant à l’ombre des séries phares et d’un marché ultra-concurrentiel jusqu’aux années 2010, la saga de Falcom remonte pourtant aux balbutiements du J-RPG. De la Nes à la PS4, en passant par la DS ou la PSP, les « Ys » ont accompagné l’histoire du medium avec régularité, sans jamais réellement percer en occident. Devant un grand public de moins en moins appétant à sa formule vieillissante, le huitième opus de la franchise fit soudainement l’unanimité en modernisant drastiquement ses mécaniques de jeu. C’est ainsi que Ys VIII : Lacrimosa of Dana, fort de son succès relatif sur PS Vita, profite d’un portage Playstation 4 quelques années plus tard. Porte d’entrée idéale pour, enfin, découvrir cette saga légendaire !
Version Playstation 4 50 h de jeuLa série n’a jamais brillé par sa technique et ce huitième épisode ne déroge pas à la règle. Si le titre d’origine sans sortait bien sur la portable de Sony, sur PS4 la réalisation s’avère complètement dépassée, nous renvoyant davantage à un titre Playstation 3 qu’aux standards de la génération. Un peu déstabilisant aux premiers abords, Ys VIII n’en reste pas moins agréable à l’œil grâce à sa direction artistique colorée et la variété de ses environnements, servant la thématique principale du jeu : l’exploration. Nous y reviendrons. L’excellent rendu des coups spéciaux et la fluidité générale parachèvent un constat visuel bien moins désastreux qu’il n’y parait aux premiers abords, et si le character design ne fera pas l’unanimité, les qualités intrinsèques du jeu nous renvoient de toute façon vite à autre chose.
Héros récurrent de la série, Adol échoue sur une île mystérieuse suite au naufrage du navire le « Lombardie ». Il rassemblera rapidement une petite troupe de rescapés afin de s’échapper, mais va vite réaliser que ces terres anciennes renferment un mystère défiant leur imagination. Je n’en dirais pas plus car l’histoire ne manquera pas de vous surprendre, riche en révélations marquantes et dévoilant crescendo des enjeux insoupçonnés. Une vraie réussite.
Vos premiers pas se résument donc à explorer l’île en vue de secourir un maximum de naufragés. Ces derniers, une fois sauvés, viennent enrichir votre camp de fortune qui prendra forme petit à petit. Personnages clés, secondaires et tertiaires, chacun a sa personnalité et son petit rôle à jouer au sein du village fortifié. Les relations évoluent au fil des épreuves, et ce casting riche en couleurs ne laisse pas indifférent. Toutefois, les monstres de l’île n’apprécient pas votre présence et s’amusent régulièrement à tester vos défenses. Transition idéale pour nous attarder sur le système de combat de cet Ys VIII.
A la fois dynamiques et accessibles, les affrontements vont mettre à l’épreuve vos réflexes et votre dextérité ! Sauts, roulades, attaques, parades, raccourcis pour les coups spéciaux, jauge ultime, etc… on retrouve ici toute la panoplie du J-RPG moderne. Un système percutant à la prise en main immédiate et au côté bourrin assumé, non dénué de subtilités. A commencer par l’esquive ou la parade moyennant un timing parfait, octroyant dès lors un bonus d’initiative appréciable. Passer en temps réel d'un personnage à l'autre, l’IA gérant deux des trois protagonistes, devient aussi vite une habitude afin de jouer efficacement sur les faiblesses adverses. Vos héros bénéficient en effet d’affinités propres plus ou moins efficaces selon le type d’ennemis, et assommer le monstre histoire de lui asséner des dommages démultipliés représente souvent la clé du succès. Voilà pour les grandes lignes, et comme la relative facilité du jeu ne vous poussera guère à user de ces spécificités, je vous recommande de parcourir l’aventure en « difficile » afin de jouir pleinement de ce système de combat fichtrement addictif !
La gestion de vos héros passe par la montée en expérience et le loot de matériaux, indispensables à la fabrique d’armes, équipements ou consommables. Un dernier aspect vite chronophage mais rarement contraignant, venant récompenser une exploration fluide et plaisante. Avant d’aborder cet aspect justement, toujours dans le confort de jeu, on appréciera la carte du monde et ses nombreux spots de téléportation, ainsi que la possibilité de sauvegarder sa progression à tout moment. L'ensemble forme un gameplay dense, généreux et équilibré, bien qu’un peu répétitif.
L’île de Serein se compose d’une multitude de zones liées entre elles, relativement vastes mais toujours délimitées. Pas d’open-world donc, mais une sensation d’exploration pourtant grisante ! Les niveaux vont s’élargir naturellement au fil des heures, selon le quota de naufragés secourus ou la découverte d’un item clé (double-saut, gant d’escalade, etc…). Une construction maîtrisée au level design savant, ressentie également dans les donjons. Un soupçon d’énigmes viendra enrichir ces derniers, gardés par un bestiaire de luxe peu scrupuleux. En effet, la faune locale mérite les félicitations du jury et propose une variété de monstres hallucinante, en partie inspirée par nos reptiles préhistoriques. Mention spéciale aux nombreux boss redoutables qui barreront votre chemin, aussi impressionnants qu'agréables à affronter.
Les aventuriers en herbe seront ainsi comblés par ce périple mystique empli de dangers et de mystères. L’aspect paradisiaque de l’île, renforcé par une DA chatoyante, offre souvent des paysages naturels à la beauté sauvage captivante. En résulte une ambiance envoûtante et étrangement bienveillante malgré la faune mortelle des lieux. Pour finir, la bande son ajoute sa touche personnelle à l’expédition. Rythmées et entrainantes, douces ou mélancoliques, les mélodies balayent un spectre d’émotions large avec une justesse déconcertante. On appréciera notamment les pures sonorités « métalleuses » lors des combats de boss, ainsi que la multitude de thèmes d’ambiance soignés qui accompagnent notre voyage. Un ensemble dense et qualitativement irréprochable, soutenu par un doublage Japonais partiel mais toujours immersif.
Long et généreux en contenu, comptez bien cinquante heures pour faire le tour du jeu et de ses quêtes annexes, Ys VIII : Lacrimosa of Dana s’impose sans détour comme une franche réussite. Fondamentalement classique, il ne révolutionne rien et n’échappe pas à quelques clichés du genre. Néanmoins, porté par un gameplay hyper complet, un scénario efficace, une bande son fantastique et un univers riche, difficile de ne pas adhérer à cette aventure avec un grand A ! Un J-RPG comme il s’en fait peu désormais, véritablement excellent. Avis aux amateurs.