Magic The Gathering : Arena est la version numérique du jeu de carte Magic The Gathering, jouable en ligne. On y retrouve les extensions disponibles en version physique avec la possibilité de jouer contre l'intelligence artificielle ou contre d'autres joueurs dans différents modes de jeu.
Rôle principal
Joueur et collectionneur de Magic depuis plus de 20 ans, j’ai longtemps résisté à l’attrait d’Arena au profit de ma salle de jeu habituelle. Le charme quasi sexuel des cartes double sleevées au contact des doigts et l’aspect convivial entre potes étant deux facteurs indissociables au plaisir de jeu selon moi. Seulement voilà, une pandémie par-ci, des confinements par-là, et plutôt que de taper le carton avec mon chat ou tenter d’expliquer les bases à ma femme, déjà en galère pour une partie de Tarot, me voici lancé sur Arena au détriment de ma vie sociale. En toute connaissance de cause…
Version PC 580 h de jeuAnnoter « terminé » pour un jeu comme Arena n’a pas de sens. Magic, c’est un cycle infini, des possibilités innombrables et un renouvellement perpétuel des mécanismes de jeu. Je ne vais pas me lancer ici dans des explications sur les mécaniques, même succinctes, ce n’est pas l’objectif. Les bases de Magic s’apprennent en quelques heures, les grandes lignes en plusieurs jours, et il faut des centaines d’heures de pratique (et des milliers d’euros…) avant de concourir sur la scène compétitive avec un peu d’ambition ! Les contraintes sanitaires encadrées permettant désormais un accès serein aux salles de jeu, il est l’heure de tirer un bilan et de remettre en question mon investissement sur ce titre.
Remplaçant officieusement l’austère MTG Online, Magic Arena est l'outil parfait pour s'essayer au célèbre jeu de Richard Garfield, puisqu’en sus de prendre les débutants par la main de façon progressive, il annihile en grande partie la contrainte financière souvent pointée du doigt (l’aspect tangible d’une collection physique ne se répercutant pas numériquement). On peut même parler d’un Free-to-Play relativement permissif, car en allouant du temps de jeu régulier et d’honnêtes performances en ligne vous n’aurez pas à débourser le moindre centime. Sous réserve de rester raisonnable et de faire l’impasse sur toutes les conneries personnalisables sans plus-value, ni en terme de gameplay, ni de plaisir de jeu. Les parties amicales ou classées peuvent s’enchainer à l’infini, et à moins de devenir accros aux tournois vous financerez sans problème ces derniers via vos gains in game.
Wizards of the Coast a réalisé un excellent travail de forme pour nous immerger au maximum dans le fantastique univers de Magic The Gathering. On retrouve avec plaisir des arènes soignées, des effets visuels et sonores dynamiques, et surtout une lisibilité de la table de jeu exemplaire. Toutes les règles de gestion se révèlent parfaitement découpées et ne nuisent point à la fluidité des parties. Une réussite incontestable vu la complexité du jeu, qui se concentre sur le Standard et les Drafts (à mon sens le meilleur format pour profiter au mieux des nouvelles éditions). A noter également une tripoté de modes en ligne, dont un exclusif, l’Historic, sorte de Pioneer mal calibré. Quant à la communauté, elle se veut tellement massive que quelques secondes suffisent pour rejoindre une partie : difficile de faire mieux en terme d’accessibilité !
Seulement voilà, on n’échappe pas à la fameuse stratégie de rétention chronophage des Free-to-Play et aux travers qui en découlent ! Ainsi, après 350 heures au compteur, je tourne aujourd’hui la page afin de revenir aux fondamentaux IRL. Alerté par un plaisir de jeu désormais amoindri et desservi par une compétitivité accrue, au dépend de la convivialité. En a résulté un investissement conséquent voir exagéré, frôlant parfois l’addiction tant les possibilités offertes par le titre incitent à l'overdose.
Magic : Arena cherche ainsi à combler les fans et à drainer de nouveaux joueurs tout en concurrençant les Hearthstone & cie sur le terrain des jeux de cartes dématérialisés. Vu la passion qui m’anime pour le matériau de base je suis évidemment tombé sous le charme de cette alternative numérique, mais le jeu vidéo représentant déjà une grosse partie de mon temps libre je préfère laisser les cartes Magic dans leur cadre originel : celui des soirées entre potes et du contexte festif qui en découle. La parenthèse se referme, aparté certes passionnant mais à l’équilibre bancal, la substantifique moelle de Magic The Gathering ne se mesurant pas au travers d’un écran.