Compilation ultime des six premiers Final Fantasy dans leur version « Pixel Remaster », les mauvaises langues pointeront sans détour l’intérêt financier du projet… Difficile de leur donner tort, mais comment en vouloir à Square-Enix lorsque l’on voit débarquer massivement les épisodes fondateurs de la plus grande saga du genre, dans un écrin soigné respectueux du matériau de base.
Les amateurs de la franchise s’étaient à l’époque tournés vers la Game Boy Advance pour profiter de ces jeux cultes dans la langue de Molière. En effet, avec le portage des remasters WonderSwan Color pour Final Fantasy I et II, et des opus IV, V et VI de la Super Nes, la portable de Nintendo s’est posée comme une alternative de choix auprès des joueurs Européens. Le 3e opus ayant qu’à lui bénéficié d’un traitement différent, via un remake Nintendo DS au style SD/3D discutable. Si l’accessibilité n’était donc plus un problème et que ces nouvelles versions sentent bon l’argent facile, cela vaut toujours mieux que la décadence actuelle et l’exploitation flinguée de la licence.
De longues « Reviews » en perspective chers lecteurs (what ?!), puisque cette compilation va largement alimenter mes sessions de jeux cette année. Je m’autorise toutefois un billet commun pour les trois premiers opus de la licence, dont l’intérêt ludique est aujourd’hui mis à l’épreuve malgré un troisième opus déjà plus travaillé.
FINAL FANTASY I, II & III
On ne va pas se mentir, même avec un confort de jeu rehaussé dans cette version « Pixel Remaster », nous y reviendrons, l’expérience proposée par Final Fantasy I et II ne comblera que les fans désireux de découvrir la genèse de la franchise. Véritable capsule temporelle nous renvoyant aux balbutiements du J-RPG console, il faut ainsi composer avec des mécaniques de jeu limités et une trame scénaristique réduite au strict minimum. Des histoires à base de cristaux élémentaires, de héros de lumière et de forces du mal. Si quelques éléments dramatiques et divers rebondissements apportent un soupçon de profondeur, on ne s’éternisera pas sur la qualité narrative de ces opus.
Le gameplay, bien que révolutionnaire en son temps, se veut très sommaire avec des combats au tour par tour minimalistes et des possibilités assez restreintes. Le second volet se dotera d’un système de magie plus poussée, qui ne remettra pas en cause ce fade constat malheureusement conforté par un équilibrage bancal de la difficulté. Final Fantasy III, lui, aura le mérite d’épaissir son synopsis et d’offrir un système de jobs très intéressant. Suffisant pour le placer un cran au-dessus.
Mais abordons un point qui fait l’unanimité de nos jours encore : la bande son. Intégralement réorchestrée pour l’occasion, les musiques signées Nobuo Uematsu sont toujours aussi géniales et jouissent d’une grande qualité sonore. Des thèmes mythiques au profit d’une aventure s’étalant sur une douzaine d’heure par épisode compte-tenu des facilités proposées ici. En effet, on abusera sans vergogne de la carte pour ne rater aucun coffre et éviter les culs de sac, ainsi que des options jouant sur la vitesse d’action et les combats aléatoires. Affranchissant ainsi la durée de vite de toute artificialité.
Techniquement la refonte est réussie, même si le portage Game Boy Advance avait déjà mâché le travail pour les deux premiers opus. Les trois épisodes Nes profitent donc d’une réalisation digne de la génération 16 bits, avec un pixel art détaillé, un rendu 2D en haute définition et des effets visuels chiadés. On appréciera tout particulièrement la possibilité de jouer en mode nomade, à mon sens la meilleure configuration.
Le temps n’a pas été clément avec ces RPG old-school dont les qualités intrinsèques se révèlent difficiles à apprécier en 2024… Ils reposent pourtant sur un socle de mécaniques communes lié au succès de la franchise, et même du genre dans sa globalité ! Le confort apporté par ces versions « Pixel Remaster » gomme une partie de l’austérité d’antan, et permet ainsi de profiter raisonnablement de ces titres d'anthologie. Mention spéciale pour Final Fantasy III, plus complet et laissant entrevoir le cap franchi avec le 4e volet. Prochaine étape de mon pèlerinage.
Premier Final Fantasy à profiter des capacités de la Super Nes, ce 4e opus, sorti en 1991 au Japon, marque un tournant dans la série. Au programme : amélioration du système de combat, bande son accomplie, durée de vie rehaussée et, enfin, une trame narrative intéressante. Que de belles choses ! Si j’ai déjà pu me familiariser avec cet épisode via son portage Game Boy Advance, et même approfondir l’expérience avec l’excellent « Les années suivantes » sur PSP, nous l’aborderons ici sous le prisme du « Pixel Remaster ».
Commençons par un petit point fâcheux que j’aurais déjà du évoquer dans mon commentaire précédent : ces nouvelles versions se basent sur les jeux originaux et non sur les portages GBA. Exit les bonus apportés par la portable de Nintendo donc. On s’en remettra vite, surtout lorsque l’on constate le bon graphique jouant entre tradition (pixel art, effets retravaillés) et modernité (affichage HD), certes moins visible ici que sur les opus 8 bis. Encore une fois les mêmes options de confort de jeu sont présentes : sauvegardes automatiques régulières, mini-map permanente, vitesse accélérée et suspension des combats aléatoires, etc… Nous n’évoquerons plus ce point désormais, pour mieux nous concentrer sur la nouveauté essentielle : l’arrivée de la fameuse jauge ATB. Dite Active Time Battle pour les intimes.
Une mécanique qui va perdurer jusqu’au 9e volet, apportant enfin la dimension stratégique et la visibilité en temps réel sur l’action qui faisaient défaut jusqu'alors. Les affrontements deviennent tout de suite moins statiques, et la variété du casting proposé dans Final Fantasy IV permet d’exploiter les métiers spécifiques aux nombreux combattants : chevalier, mage, invocateur, moine, barde, etc… Sorts et invocations nécessitent désormais un temps de chargement durant lequel votre personnage devient très vulnérable, la jauge de MP reprend du service et les nouvelles compétences s’apprennent naturellement avec la montée en expérience. Pour le reste, c’est du classique, le tout sous couvert d’un meilleur équilibrage global : mais que demande le peuple !
Final Fantasy IV marque aussi un pas de géant dans la narration vis à vis de ses aînés, et nous propose de suivre les traces de Cecil, le chevalier noir. Fidèle à son roi Baron, il remettra pourtant en question les ordres machiavéliques de ce dernier avant de se rebeller et d’être banni pour trahison. En quête d’identité et de rédemption, il va faire la connaissance de nombreux protagonistes et vivre un périple haletant afin de sauver la planète de la destruction. Si la finalité ne diverge pas de 99% des J-RPG d'antan, les thèmes abordés, eux, sont parfaitement amenés. Le titre s’axe autour des sentiments torturés de Cecil et exploite jusqu’à la moelle la notion de sacrifice. En résulte une intrigue attachante aux choix scénaristiques touchants malgré un trop plein de dramaturgie.
Bien évidement l’aventure peut s’appuyer une fois encore sur la musique de Sieur Uematsu, qui signe une performance remarquable. Une bande son plus mélancolique qu’à l’accoutumé, variée et travaillée, avec des thèmes réorchestrés à la perfection. Un résultat enivrant vous accompagnant durant la bonne vingtaine d’heure que durera l’épopée, introduisant timidement les quêtes annexes dans la série. Dernières invocations et armes ultimes sont ainsi réservées aux plus curieux d’entre vous, avides d’explorer chaque recoin de la mappemonde.
Porté par un scénario sombre, un gameplay impeccable et une bande son géniale, Final Fantasy IV n’a pas pris une ride est reste une valeur sure du J-RPG old-school. Loin d’égaler les meilleurs titres de la Super Nes, et développé aux balbutiements de celle-ci, il représente pourtant une avancée majeure pour la franchise. Avancée sur laquelle Square capitalisera l’année suivante avec le 5e opus, avant de pondre sa pièce maîtresse : Final Fantasy VI. To be continued.
Affranchi de la maturité et du synopsis très sombre son prédécesseur, devant de surcroît composer avec l’aura écrasante du magistral 6e épisode, Final Fantasy V manque de reconnaissance aujourd’hui mais n’en reste pas moins un modèle de savoir-faire. Partons à la (re)découverte du second opus de la Super Nes, d’une redoutable efficacité !
Flânant dans les plaines à dos de son fidèle chocobo, le jeune Bartz assiste médusé au crash d’une météorite. N’écoutant que son courage, notre intrépide aventurier fonce sur place et fait la rencontre de Lenna, la fille du roi, et de Galuf, un homme amnésique. Après de vagues présentations et rapidement rejoint par le 4e larron de la bande, Faris, commandant pirate de son état, la petite troupe se rend au temple du vent et découvre un cristal brisé. Ainsi commence leur épopée sous une toile de fond sentant bon le réchauffé : préserver les cristaux du mal et ainsi sauver le monde. Final Fantasy V délaisse en partie la dimension tragique de son prédécesseur au profit d’une touche d’humour cocasse, et nous propose une histoire plus directe centrée sur un petit nombre de personnages.
Axé autour d’un groupe de quatre combattants, exit le « turn-over » du 4e épisode, le gameplay s’appuie sur la jauge ATB précédemment introduite et renoue avec le système de jobs initié par Final Fantasy III. A chaque évènement majeur de nouveaux métiers s’offrent à vous, occasionnant alors un panel de possibilités conséquent. En parallèle de l’expérience, les points de compétences permettent de progresser en niveau de classe, et ainsi déverrouiller les différentes capacités du job jusqu’à sa maîtrise complète. Mais toute la profondeur du concept réside dans le choix d’une seconde compétence associée à celle du métier en cours d’apprentissage, assurant alors une personnalisation accrue de son équipe. A vous les « ninja-samurai », « mage blanc-moine » ou « voleur-invocateur » pour plus de flexibilité ! Ajoutez la classe cachée du mime afin de parachever une équipe de tueurs et atteindre la fin du jeu sans trop de difficulté. A condition de faire l’impasse sur les quelques boss optionnels insanes et de vous accrocher devant un combat final titanesque ! D’ailleurs cet opus propose des affrontements très marquants, et impossible de ne pas mentionner l’incroyable Gilgamesh : un antagoniste récurrent aussi charismatique que redoutable. Avec son système de combat complet et fichtrement efficace, Final Fantasy V capitalise sur les acquis de ses prédécesseurs pour n’en garder que le meilleur. En résulte un gameplay au poil, parfaitement calibré.
Encore une fois la refonte visuelle à la sauce « pixel remaster » fait des merveilles, d’autant que le matériau brut exploitait bien mieux les capacités de la Super Nes avec des décors et des sprites très détaillés, ici parfaitement retranscrits en HD. Sans surprise et sans transition, les musiques de notre cher Nobuo déboitent la gueule et transcendent à plusieurs reprises l’expérience. Difficile de ne pas éjaculer des oreilles devant tous ces thèmes d’excellente facture et bénéficiant d’une réorchestration magistrale. S’il ne fallait en retenir qu’un ? « Battle with Gilgamesh » évidement ! Niveau contenu aussi Final Fantasy V se défend et offre une épopée dense découpée en deux mondes, ainsi que des fonds marins et une myriade de quêtes annexes, désormais coutumières.
Vous l’avez compris, si ce n’est déjà fait foncez découvrir ce Final Fantasy cinquième du nom ! Avec son gameplay soigné, son aventure parfaitement rythmée et sa bande son magnifique, il fait clairement partie du haut du panier en terme J-RPG 16 bits. A l’image de son prédécesseur, je lui voue une affection réelle et il m’est d’ailleurs bien difficile de les départager. Prenons désormais quelques semaines de répit avant de lancer la dernière étape, et non des moindres, de ce « marathon Final Fantasy » ! Un bouquet final divin, déjà humé à deux reprises, qu’il me tarde de savourer à nouveau.
Nous y voilà. Le dernier acte de cette compilation et non des moindres, venant clôturer une session nostalgique de plus de 100 heures ! Grâce à l’émulation tout d’abord, seul moyen à l’époque de s’essayer aux chefs d’œuvre de Squaresoft, puis par l’intermédiaire de son portage béni sur Game Boy Advance, Final Fantasy VI truste depuis deux décennies le podium de mes jeux Super Nes fétiches. Aux côtés de l’indémodable Chrono Trigger, et du moins connu mais néanmoins grandiose Rudra no Hihou. Place au bouquet final d’une trilogie 16 bits ayant hissé la franchise dans la stratosphère, avant que Final Fantasy VII ne la place définitivement en orbite. Mais ça, c’est une autre histoire…
L’histoire de Final Fantasy V, elle, se déroule 1000 ans après l’ancienne guerre de magie, durant laquelle humains et Espers se sont livrés une bataille acharnée. Boutées hors de cette dimension, les entités magiques ont emporté avec elles la… magie, oui, qui n’est plus qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui l’empire, dirigé par le machiavélique Gesthal, profite de son avance technologique pour conquérir la planète. Averti de la présence d’un Esper dans la ville minière de Narshe, l’empereur envoi des pilotes d’armures Magitek confirmer la rumeur. On admirera au passage le bon réalisé en terme de mise en scène et la puissance du thème musical introduisant ces premiers évènements. L’un des soldats mécanisés, une jeune femme du nom de Terra, va brusquement réagir au contact de l’entité et révéler de surprenants pouvoirs magiques ! Ceux-ci mettent fin au contrôle mental exercé par l’empire, et la rébellion l’aide à s’enfuir. Locke, un voleur local, accompagne la belle jusqu’au château de Figaro, signant alors le début d’un périple haletant orchestré par toute une foule de protagonistes atypiques. Car si le synopsis de manière générale s’axe autour de Terra, Final Fantasy VI met en avant une multitude de personnages originaux, et la richesse de ces héros hétéroclites apporte un cachet singulier à l’aventure. Chacun a sa propre motivation pour rejoindre la croisade contre l’empire : de Celes la générale déchue, en passant par Cyan le chevalier au passé tragique, ou encore Edgar et Sabin, les frères de sang royal aux destins si différents, sans oublier mon petit chouchou : Shadow, l’énigmatique assassin, voici un panel des protagonistes jouables parmi les 14 que comporte le jeu. Il y en a pour tous les gouts, et le déroulé de l’intrigue vous invitera à changer régulièrement d’équipe en fonction des évènements. La présence du sadique Kefka, bouffon démoniaque au rire crispant, et un rebondissement majeur vers les deux tiers de l’aventure - basculant alors dans une dimension tragique étonnante - assurent définitivement une saveur particulière à l’intrigue.
Fort de son casting varié, Final Fantasy VI ne reprend pas le système de jobs du cinquième opus et revient à une forme de spécialisation. Ainsi, chaque héros possède une classe et une capacité originale. Sabin par exemple, le moine de l’équipe, use de techniques spéciales nécessitant une combinaison de touches en amont. Dans les faits, on retrouve des rôles bien connus des amateurs d’Heroic-Fantasy : voleur, mage, chevalier, ninja, etc…, orientant le développement des héros. Néanmoins, l’apport des (nombreuses) invocations va permettre de remodeler les fonctions de chacun comme bon vous semble. A chaque chimère est associée une liste de sorts, dont l’apprentissage s’effectue grâce aux PA engrangés parallèlement aux points d’expérience. Une fois le sort maitrisé, celui-ci devient utilisable sans l’Esper, que l’on peut alors attribuer à quelqu’un d’autre. Mais ce n’est pas tout, certaines invocations offrent à leur porteur d’un bonus statique à chaque gain de niveau. Il est donc aisé d’orienter les statistiques de ses personnages selon le build désiré. Transformer Locke, le voleur attitré, en un gros tank ? Aucun problème, il suffit de veiller à ce qu’il monte en expérience avec des Espers boostant les PV et la vigueur par exemple. Toutefois, pour rester viable, ce process permissif nécessite de prendre en compte l’équipement accessible à la classe initiale. Un principe simple mais génial qui, associé à la désormais traditionnelle jauge ATB, rend le gameplay de Final Fantasy VI fichtrement efficace.
Figurant déjà parmi les plus beaux jeux de la Super Nes, Final Fantasy VI profite de cette cure HD pour améliorer effets visuels, sprites et décors. On relèvera aussi la mise en scène de plus en plus audacieuse, amorçant avec les contraintes techniques du support les ambitions cinématographiques des développeurs. Contrairement à ses aînés, ce dernier remaster de la « Pixel Collection » prend quelques libertés et se permet une réinterprétation complète de la mythique scène de l’opéra. Visuelle tout d’abord, mais sonore également ! Un passage d'anthologie désormais chanté, et une version Française qui s’en sort à merveille ! Constat appliqué évidemment à la bande son dans sa globalité, Nobuo Uematsu livrant ici un de ses travails les plus accomplis. Difficile d’aborder succinctement le sujet tant les compositions du maître flirtent toutes avec la perfection, et se révèlent indissociables de l’expérience de jeu. Je me contenterais donc d’un simple conseil pratique en vous recommandant une boite de mouchoirs triple épaisseur à proximité de vos mains moites, histoire d’essuyer la semence translucide pouvant suinter de vos oreilles. De quoi justifier pour des petits provinciaux, et ce malgré l’interdiction de nos naïfs professeurs, la traversée du plus long boulevard Parisien à pied afin d’acheter sournoisement l’OST du jeu dans une célèbre boutique d’import (RIP Konci), pré ère internet. Benben, si tu me lis : ça ne nous rajeunis pas bordel !
La bande son transcende ainsi l’ambiance si singulière de cet opus. Avec son petit côté Steampunk, l’univers de Final Fantasy VI a bénéficié d’un soin remarquable et mélange habillement magie et technologie. Une dualité au cœur de l’intrigue, qui vous tiendra en haleine un bon moment. Car en terme de contenu ce 6e épisode se veut également le plus abouti de la trilogie Super Nes. Riche en secrets et quêtes secondaires, il se découpe en deux actes distincts : une première partie rythmée à la perfection, et une seconde affranchie de toute linéarité et dédiée à la préparation du fabuleux affrontement final, apothéose d’un périple haletant.
Si son prix peut faire débat, cette compilation « Pixel Remaster » reste une aubaine pour (re)découvrir la franchise dans un confort optimal. Des balbutiements de la saga (FF I à III) à sa consécration (FF IV et V), c’est bien le mythique 6e épisode qui dictera la note finale de cette petite cartouche Switch. Un grand cru inaltérable du J-RPG, dont la dégustation désormais en haute définition se révèle toujours aussi délectable.
Compilation ultime des six premiers Final Fantasy dans leur version « Pixel Remaster », les mauvaises langues pointeront sans détour l’intérêt financier du projet… Difficile de leur donner tort, mais comment en vouloir à Square-Enix lorsque l’on voit débarquer massivement les épisodes fondateurs de la plus grande saga du genre, dans un écrin soigné respectueux du matériau de base.
Version Nintendo Switch 110 h de jeuLes amateurs de la franchise s’étaient à l’époque tournés vers la Game Boy Advance pour profiter de ces jeux cultes dans la langue de Molière. En effet, avec le portage des remasters WonderSwan Color pour Final Fantasy I et II, et des opus IV, V et VI de la Super Nes, la portable de Nintendo s’est posée comme une alternative de choix auprès des joueurs Européens. Le 3e opus ayant qu’à lui bénéficié d’un traitement différent, via un remake Nintendo DS au style SD/3D discutable. Si l’accessibilité n’était donc plus un problème et que ces nouvelles versions sentent bon l’argent facile, cela vaut toujours mieux que la décadence actuelle et l’exploitation flinguée de la licence.
De longues « Reviews » en perspective chers lecteurs (what ?!), puisque cette compilation va largement alimenter mes sessions de jeux cette année. Je m’autorise toutefois un billet commun pour les trois premiers opus de la licence, dont l’intérêt ludique est aujourd’hui mis à l’épreuve malgré un troisième opus déjà plus travaillé.
FINAL FANTASY I, II & III
On ne va pas se mentir, même avec un confort de jeu rehaussé dans cette version « Pixel Remaster », nous y reviendrons, l’expérience proposée par Final Fantasy I et II ne comblera que les fans désireux de découvrir la genèse de la franchise. Véritable capsule temporelle nous renvoyant aux balbutiements du J-RPG console, il faut ainsi composer avec des mécaniques de jeu limités et une trame scénaristique réduite au strict minimum. Des histoires à base de cristaux élémentaires, de héros de lumière et de forces du mal. Si quelques éléments dramatiques et divers rebondissements apportent un soupçon de profondeur, on ne s’éternisera pas sur la qualité narrative de ces opus.
Le gameplay, bien que révolutionnaire en son temps, se veut très sommaire avec des combats au tour par tour minimalistes et des possibilités assez restreintes. Le second volet se dotera d’un système de magie plus poussée, qui ne remettra pas en cause ce fade constat malheureusement conforté par un équilibrage bancal de la difficulté. Final Fantasy III, lui, aura le mérite d’épaissir son synopsis et d’offrir un système de jobs très intéressant. Suffisant pour le placer un cran au-dessus.
Mais abordons un point qui fait l’unanimité de nos jours encore : la bande son. Intégralement réorchestrée pour l’occasion, les musiques signées Nobuo Uematsu sont toujours aussi géniales et jouissent d’une grande qualité sonore. Des thèmes mythiques au profit d’une aventure s’étalant sur une douzaine d’heure par épisode compte-tenu des facilités proposées ici. En effet, on abusera sans vergogne de la carte pour ne rater aucun coffre et éviter les culs de sac, ainsi que des options jouant sur la vitesse d’action et les combats aléatoires. Affranchissant ainsi la durée de vite de toute artificialité.
Techniquement la refonte est réussie, même si le portage Game Boy Advance avait déjà mâché le travail pour les deux premiers opus. Les trois épisodes Nes profitent donc d’une réalisation digne de la génération 16 bits, avec un pixel art détaillé, un rendu 2D en haute définition et des effets visuels chiadés. On appréciera tout particulièrement la possibilité de jouer en mode nomade, à mon sens la meilleure configuration.
Le temps n’a pas été clément avec ces RPG old-school dont les qualités intrinsèques se révèlent difficiles à apprécier en 2024… Ils reposent pourtant sur un socle de mécaniques communes lié au succès de la franchise, et même du genre dans sa globalité ! Le confort apporté par ces versions « Pixel Remaster » gomme une partie de l’austérité d’antan, et permet ainsi de profiter raisonnablement de ces titres d'anthologie. Mention spéciale pour Final Fantasy III, plus complet et laissant entrevoir le cap franchi avec le 4e volet. Prochaine étape de mon pèlerinage.
FINAL FANTASY IV (15/20)
Version Nintendo Switch 110 h de jeuPremier Final Fantasy à profiter des capacités de la Super Nes, ce 4e opus, sorti en 1991 au Japon, marque un tournant dans la série. Au programme : amélioration du système de combat, bande son accomplie, durée de vie rehaussée et, enfin, une trame narrative intéressante. Que de belles choses ! Si j’ai déjà pu me familiariser avec cet épisode via son portage Game Boy Advance, et même approfondir l’expérience avec l’excellent « Les années suivantes » sur PSP, nous l’aborderons ici sous le prisme du « Pixel Remaster ».
Commençons par un petit point fâcheux que j’aurais déjà du évoquer dans mon commentaire précédent : ces nouvelles versions se basent sur les jeux originaux et non sur les portages GBA. Exit les bonus apportés par la portable de Nintendo donc. On s’en remettra vite, surtout lorsque l’on constate le bon graphique jouant entre tradition (pixel art, effets retravaillés) et modernité (affichage HD), certes moins visible ici que sur les opus 8 bis. Encore une fois les mêmes options de confort de jeu sont présentes : sauvegardes automatiques régulières, mini-map permanente, vitesse accélérée et suspension des combats aléatoires, etc… Nous n’évoquerons plus ce point désormais, pour mieux nous concentrer sur la nouveauté essentielle : l’arrivée de la fameuse jauge ATB. Dite Active Time Battle pour les intimes.
Une mécanique qui va perdurer jusqu’au 9e volet, apportant enfin la dimension stratégique et la visibilité en temps réel sur l’action qui faisaient défaut jusqu'alors. Les affrontements deviennent tout de suite moins statiques, et la variété du casting proposé dans Final Fantasy IV permet d’exploiter les métiers spécifiques aux nombreux combattants : chevalier, mage, invocateur, moine, barde, etc… Sorts et invocations nécessitent désormais un temps de chargement durant lequel votre personnage devient très vulnérable, la jauge de MP reprend du service et les nouvelles compétences s’apprennent naturellement avec la montée en expérience. Pour le reste, c’est du classique, le tout sous couvert d’un meilleur équilibrage global : mais que demande le peuple !
Final Fantasy IV marque aussi un pas de géant dans la narration vis à vis de ses aînés, et nous propose de suivre les traces de Cecil, le chevalier noir. Fidèle à son roi Baron, il remettra pourtant en question les ordres machiavéliques de ce dernier avant de se rebeller et d’être banni pour trahison. En quête d’identité et de rédemption, il va faire la connaissance de nombreux protagonistes et vivre un périple haletant afin de sauver la planète de la destruction. Si la finalité ne diverge pas de 99% des J-RPG d'antan, les thèmes abordés, eux, sont parfaitement amenés. Le titre s’axe autour des sentiments torturés de Cecil et exploite jusqu’à la moelle la notion de sacrifice. En résulte une intrigue attachante aux choix scénaristiques touchants malgré un trop plein de dramaturgie.
Bien évidement l’aventure peut s’appuyer une fois encore sur la musique de Sieur Uematsu, qui signe une performance remarquable. Une bande son plus mélancolique qu’à l’accoutumé, variée et travaillée, avec des thèmes réorchestrés à la perfection. Un résultat enivrant vous accompagnant durant la bonne vingtaine d’heure que durera l’épopée, introduisant timidement les quêtes annexes dans la série. Dernières invocations et armes ultimes sont ainsi réservées aux plus curieux d’entre vous, avides d’explorer chaque recoin de la mappemonde.
Porté par un scénario sombre, un gameplay impeccable et une bande son géniale, Final Fantasy IV n’a pas pris une ride est reste une valeur sure du J-RPG old-school. Loin d’égaler les meilleurs titres de la Super Nes, et développé aux balbutiements de celle-ci, il représente pourtant une avancée majeure pour la franchise. Avancée sur laquelle Square capitalisera l’année suivante avec le 5e opus, avant de pondre sa pièce maîtresse : Final Fantasy VI. To be continued.
FINAL FANTASY V (15/20)
Version Nintendo Switch 110 h de jeuAffranchi de la maturité et du synopsis très sombre son prédécesseur, devant de surcroît composer avec l’aura écrasante du magistral 6e épisode, Final Fantasy V manque de reconnaissance aujourd’hui mais n’en reste pas moins un modèle de savoir-faire. Partons à la (re)découverte du second opus de la Super Nes, d’une redoutable efficacité !
Flânant dans les plaines à dos de son fidèle chocobo, le jeune Bartz assiste médusé au crash d’une météorite. N’écoutant que son courage, notre intrépide aventurier fonce sur place et fait la rencontre de Lenna, la fille du roi, et de Galuf, un homme amnésique. Après de vagues présentations et rapidement rejoint par le 4e larron de la bande, Faris, commandant pirate de son état, la petite troupe se rend au temple du vent et découvre un cristal brisé. Ainsi commence leur épopée sous une toile de fond sentant bon le réchauffé : préserver les cristaux du mal et ainsi sauver le monde. Final Fantasy V délaisse en partie la dimension tragique de son prédécesseur au profit d’une touche d’humour cocasse, et nous propose une histoire plus directe centrée sur un petit nombre de personnages.
Axé autour d’un groupe de quatre combattants, exit le « turn-over » du 4e épisode, le gameplay s’appuie sur la jauge ATB précédemment introduite et renoue avec le système de jobs initié par Final Fantasy III. A chaque évènement majeur de nouveaux métiers s’offrent à vous, occasionnant alors un panel de possibilités conséquent. En parallèle de l’expérience, les points de compétences permettent de progresser en niveau de classe, et ainsi déverrouiller les différentes capacités du job jusqu’à sa maîtrise complète. Mais toute la profondeur du concept réside dans le choix d’une seconde compétence associée à celle du métier en cours d’apprentissage, assurant alors une personnalisation accrue de son équipe. A vous les « ninja-samurai », « mage blanc-moine » ou « voleur-invocateur » pour plus de flexibilité ! Ajoutez la classe cachée du mime afin de parachever une équipe de tueurs et atteindre la fin du jeu sans trop de difficulté. A condition de faire l’impasse sur les quelques boss optionnels insanes et de vous accrocher devant un combat final titanesque ! D’ailleurs cet opus propose des affrontements très marquants, et impossible de ne pas mentionner l’incroyable Gilgamesh : un antagoniste récurrent aussi charismatique que redoutable. Avec son système de combat complet et fichtrement efficace, Final Fantasy V capitalise sur les acquis de ses prédécesseurs pour n’en garder que le meilleur. En résulte un gameplay au poil, parfaitement calibré.
Encore une fois la refonte visuelle à la sauce « pixel remaster » fait des merveilles, d’autant que le matériau brut exploitait bien mieux les capacités de la Super Nes avec des décors et des sprites très détaillés, ici parfaitement retranscrits en HD. Sans surprise et sans transition, les musiques de notre cher Nobuo déboitent la gueule et transcendent à plusieurs reprises l’expérience. Difficile de ne pas éjaculer des oreilles devant tous ces thèmes d’excellente facture et bénéficiant d’une réorchestration magistrale. S’il ne fallait en retenir qu’un ? « Battle with Gilgamesh » évidement ! Niveau contenu aussi Final Fantasy V se défend et offre une épopée dense découpée en deux mondes, ainsi que des fonds marins et une myriade de quêtes annexes, désormais coutumières.
Vous l’avez compris, si ce n’est déjà fait foncez découvrir ce Final Fantasy cinquième du nom ! Avec son gameplay soigné, son aventure parfaitement rythmée et sa bande son magnifique, il fait clairement partie du haut du panier en terme J-RPG 16 bits. A l’image de son prédécesseur, je lui voue une affection réelle et il m’est d’ailleurs bien difficile de les départager. Prenons désormais quelques semaines de répit avant de lancer la dernière étape, et non des moindres, de ce « marathon Final Fantasy » ! Un bouquet final divin, déjà humé à deux reprises, qu’il me tarde de savourer à nouveau.
FINAL FANTASY VI (17/20)
Version Nintendo Switch 110 h de jeuNous y voilà. Le dernier acte de cette compilation et non des moindres, venant clôturer une session nostalgique de plus de 100 heures ! Grâce à l’émulation tout d’abord, seul moyen à l’époque de s’essayer aux chefs d’œuvre de Squaresoft, puis par l’intermédiaire de son portage béni sur Game Boy Advance, Final Fantasy VI truste depuis deux décennies le podium de mes jeux Super Nes fétiches. Aux côtés de l’indémodable Chrono Trigger, et du moins connu mais néanmoins grandiose Rudra no Hihou. Place au bouquet final d’une trilogie 16 bits ayant hissé la franchise dans la stratosphère, avant que Final Fantasy VII ne la place définitivement en orbite. Mais ça, c’est une autre histoire…
L’histoire de Final Fantasy V, elle, se déroule 1000 ans après l’ancienne guerre de magie, durant laquelle humains et Espers se sont livrés une bataille acharnée. Boutées hors de cette dimension, les entités magiques ont emporté avec elles la… magie, oui, qui n’est plus qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui l’empire, dirigé par le machiavélique Gesthal, profite de son avance technologique pour conquérir la planète. Averti de la présence d’un Esper dans la ville minière de Narshe, l’empereur envoi des pilotes d’armures Magitek confirmer la rumeur. On admirera au passage le bon réalisé en terme de mise en scène et la puissance du thème musical introduisant ces premiers évènements. L’un des soldats mécanisés, une jeune femme du nom de Terra, va brusquement réagir au contact de l’entité et révéler de surprenants pouvoirs magiques ! Ceux-ci mettent fin au contrôle mental exercé par l’empire, et la rébellion l’aide à s’enfuir. Locke, un voleur local, accompagne la belle jusqu’au château de Figaro, signant alors le début d’un périple haletant orchestré par toute une foule de protagonistes atypiques. Car si le synopsis de manière générale s’axe autour de Terra, Final Fantasy VI met en avant une multitude de personnages originaux, et la richesse de ces héros hétéroclites apporte un cachet singulier à l’aventure. Chacun a sa propre motivation pour rejoindre la croisade contre l’empire : de Celes la générale déchue, en passant par Cyan le chevalier au passé tragique, ou encore Edgar et Sabin, les frères de sang royal aux destins si différents, sans oublier mon petit chouchou : Shadow, l’énigmatique assassin, voici un panel des protagonistes jouables parmi les 14 que comporte le jeu. Il y en a pour tous les gouts, et le déroulé de l’intrigue vous invitera à changer régulièrement d’équipe en fonction des évènements. La présence du sadique Kefka, bouffon démoniaque au rire crispant, et un rebondissement majeur vers les deux tiers de l’aventure - basculant alors dans une dimension tragique étonnante - assurent définitivement une saveur particulière à l’intrigue.
Fort de son casting varié, Final Fantasy VI ne reprend pas le système de jobs du cinquième opus et revient à une forme de spécialisation. Ainsi, chaque héros possède une classe et une capacité originale. Sabin par exemple, le moine de l’équipe, use de techniques spéciales nécessitant une combinaison de touches en amont. Dans les faits, on retrouve des rôles bien connus des amateurs d’Heroic-Fantasy : voleur, mage, chevalier, ninja, etc…, orientant le développement des héros. Néanmoins, l’apport des (nombreuses) invocations va permettre de remodeler les fonctions de chacun comme bon vous semble. A chaque chimère est associée une liste de sorts, dont l’apprentissage s’effectue grâce aux PA engrangés parallèlement aux points d’expérience. Une fois le sort maitrisé, celui-ci devient utilisable sans l’Esper, que l’on peut alors attribuer à quelqu’un d’autre. Mais ce n’est pas tout, certaines invocations offrent à leur porteur d’un bonus statique à chaque gain de niveau. Il est donc aisé d’orienter les statistiques de ses personnages selon le build désiré. Transformer Locke, le voleur attitré, en un gros tank ? Aucun problème, il suffit de veiller à ce qu’il monte en expérience avec des Espers boostant les PV et la vigueur par exemple. Toutefois, pour rester viable, ce process permissif nécessite de prendre en compte l’équipement accessible à la classe initiale. Un principe simple mais génial qui, associé à la désormais traditionnelle jauge ATB, rend le gameplay de Final Fantasy VI fichtrement efficace.
Figurant déjà parmi les plus beaux jeux de la Super Nes, Final Fantasy VI profite de cette cure HD pour améliorer effets visuels, sprites et décors. On relèvera aussi la mise en scène de plus en plus audacieuse, amorçant avec les contraintes techniques du support les ambitions cinématographiques des développeurs. Contrairement à ses aînés, ce dernier remaster de la « Pixel Collection » prend quelques libertés et se permet une réinterprétation complète de la mythique scène de l’opéra. Visuelle tout d’abord, mais sonore également ! Un passage d'anthologie désormais chanté, et une version Française qui s’en sort à merveille ! Constat appliqué évidemment à la bande son dans sa globalité, Nobuo Uematsu livrant ici un de ses travails les plus accomplis. Difficile d’aborder succinctement le sujet tant les compositions du maître flirtent toutes avec la perfection, et se révèlent indissociables de l’expérience de jeu. Je me contenterais donc d’un simple conseil pratique en vous recommandant une boite de mouchoirs triple épaisseur à proximité de vos mains moites, histoire d’essuyer la semence translucide pouvant suinter de vos oreilles. De quoi justifier pour des petits provinciaux, et ce malgré l’interdiction de nos naïfs professeurs, la traversée du plus long boulevard Parisien à pied afin d’acheter sournoisement l’OST du jeu dans une célèbre boutique d’import (RIP Konci), pré ère internet. Benben, si tu me lis : ça ne nous rajeunis pas bordel !
La bande son transcende ainsi l’ambiance si singulière de cet opus. Avec son petit côté Steampunk, l’univers de Final Fantasy VI a bénéficié d’un soin remarquable et mélange habillement magie et technologie. Une dualité au cœur de l’intrigue, qui vous tiendra en haleine un bon moment. Car en terme de contenu ce 6e épisode se veut également le plus abouti de la trilogie Super Nes. Riche en secrets et quêtes secondaires, il se découpe en deux actes distincts : une première partie rythmée à la perfection, et une seconde affranchie de toute linéarité et dédiée à la préparation du fabuleux affrontement final, apothéose d’un périple haletant.
Si son prix peut faire débat, cette compilation « Pixel Remaster » reste une aubaine pour (re)découvrir la franchise dans un confort optimal. Des balbutiements de la saga (FF I à III) à sa consécration (FF IV et V), c’est bien le mythique 6e épisode qui dictera la note finale de cette petite cartouche Switch. Un grand cru inaltérable du J-RPG, dont la dégustation désormais en haute définition se révèle toujours aussi délectable.
"Benben, si tu me lis : ça ne nous rajeunis pas bordel !"
Version Nintendo SwitchT'inquiètes, je ne rate aucun de tes écrits, grosse truite !
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