Bioshock : The Collection est une compilation HD des trois premiers épisodes de la série de 2K Games. Retrouvez Rapture et son ambiance atypique dans ces remasters des épisodes Bioshock (2007), Bioshock 2 (2010) et Bioshock Infinite (2013). Profitez également de l’ensemble du contenu additionnel solo et également «Imagining BioShock» les commentaires des concepteurs avec Ken Levine et Shawn Robertson.
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Merci à JarodG64 qui a créé cette fiche
BIOSHOCK (17/20)
Version Playstation 4 35 h de jeuVoilà des années que je n’avais pas touché à un FPS, et encore moins sur console de salon. Mais cette compilation Bioshock me faisait de l’œil depuis longtemps, enthousiasmé par l’incroyable expérience vécue en 2007 avec le premier violet et désireux de découvrir, enfin, la suite de la saga. 15 ans après avoir survécu aux évènements de Rapture sur mon vieux PC, je me lance dans une nouvelle plongée macabre au fond de l’Océan. Un périple unique et remasterisé pour l’occasion.
Autant évacuer ce point de suite : cette mouture PS4 se contente d’affiner les textures et de proposer un rendu HD convaincant, mais qui ne révolutionne en rien l’expérience visuelle. L’évolution se révèle quand même fort appréciable pour ceux qui, comme moi, ont découvert le premier Bioshock sur leur bon vieil écran cathodique ! L’horreur de Rapture nous apparaît désormais dans toute sa maestria, offrant un spectacle à la fois envoutant et malaisant.
Revenons à l’origine de notre aventure, qui débute dans les années 60 par le crash d’un avion en plein océan. Seul rescapé émergeant des débris, cerné par les flammes, notre avatar se dirige tant bien que mal vers l’unique repère à l’horizon : un phare, point d’entrée de la citée sous-marine. Le joueur entrevoit ainsi très vite l’architecture unique de Rapture, métropole clandestine construire au lendemain de la seconde guerre mondiale et ayant évoluée en complète autarcie, dans un contexte de guerre froide anxiogène. Ce rêve de société utopique a pris fin lorsque la science, débridée de toute censure, s’est tournée librement vers la psyché et les modifications génétiques. Une orientation malsaine qui finit par conduire la population à la guerre civile. En cause : la prolifération des plasmides (pouvoirs psychiques), ayant rendus les survivants complément fous et accrocs à une drogue mentale : l’Adam. Dès les premières minutes l’absurdité (et l’insécurité !) des lieux saute aux yeux, mais un dénommé Atlas vous prend sous son aile et sollicite votre aide afin de sortir sa famille de cet enfer sordide dominé par les « chrosômes ». Pour cela, il faut mettre fin à la folie autodestructrice du fondateur des lieux : le mégalomane milliardaire Andrew Rayan, retranché en plein cœur de la citée.
Voilà pour le contexte, peu banal vous en conviendrez ! Mais il est nécessaire de s’attarder encore un peu sur la ville de Rapture tant la cité imaginée par les games designers de 2K Games occupe une place centrale dans l’aventure. Métropole industrielle à forte consonance Dieselpunk, Rapture captive, hypnotise même, et peut se définir à bien des égards comme l’actrice principale. Véritable tour de force artistique, Bioshock nous laisse découvrir son histoire par le biais d’une narration environnementale très prononcée et en avance sur son temps. Journaux audio et éléments de décors permettent ainsi d’imaginer la ville « rétro-futuriste » à son apogée, tout en tirant de nombreuses conclusions quant au régime totalitaire et aux dérives ayant conduit à la déchéance des lieux.
L’ambiance incroyable de la métropole, digne des plus grands survival-horror, parachève l’immersion. Car la folie ambiante devient vite contagieuse et le danger peut survenir à tout moment ! Heureusement, nous ne sommes pas démunis face à la menace. FPS oblige, Jack se procurera tout un petit arsenal mortel : de la clé à molette en passant par le traditionnel fusil à pompe, de la mitraillette au lance-grenades, sans oublier l’arbalète ou le Colt, ce ne sont pas les possibilités de se défendre qui manquent ! D’autant que chaque arme bénéficie de deux améliorations potentielles ainsi que de différents types de munitions, plus ou moins efficaces selon l’ennemi.
Outre les armes dites « classiques », impossible de faire l’impasse sur la spécialité maison : les fameuses plasmides ! Votre avatar va ainsi s’injecter un maximum de fortifiants dans les veines afin de profiter de différents pouvoirs psychiques. Ceux-ci peuvent se matérialiser sous la forme d’un bonus statique (résistance améliorée, soins boostés, furtivité accrue, etc…) ou de pouvoirs offensifs. Arc électrique, incinération, ou télékinésie pour les moins originaux (je vous laisse le plaisir de la découverte), vont booster votre force de frappe et s’utiliser en complément de votre arme, tenue elle dans la main droite. Concrètement, les quatre gâchettes du pad vont gérer simultanément vos plasmides offensives et vos armes conventionnelles. De quoi expérimenter à loisir et varier votre façon de tuer les chrosômes.
L’abondance de plasmides et les nombreuses ressources du jeu nécessitent toutefois une micro-gestion peu commune. Moyennant dollars ou Adam, les différents types de distributeurs permettent de faire le plein en objets curatifs, minutions ou plasmides, mais aussi d’augmenter le nombre vos emplacements à fortifiants, ainsi que la taille de votre jauge de soin et de psyché par exemple. L’exploration se veut ici récompensée, et le level design de la cité pousse le joueur à vagabonder dans ses rues malfamées en quête d’objets utiles. Ajoutez un principe de piratage manuel via un mini-jeu de rapidité/réflexion, histoire de venir à bout de portes et coffres-forts mais également de détourner la fonction principale des automates/tourelles de défense, pour obtenir un gameplay étonnement profond empruntant de nombreux éléments au RPG. Si de nos jours cet aspect est devenu monnaie courante, les petits gars de chez 2K Games ont certainement contribué à la démocratisation du procédé.
Maintenant que nous avons amplement exposé l’univers et le gameplay du titre, je me dois de revenir sur le bestiaire si particulier de Bioshock. Les chrosômes se matérialisent sous la forme d’humains plus ou moins fous, et plus ou moins décharnés ! Mais la vraie star du casting se présente sous les trais d’un mastodonte de métal appelé « le protecteur ». Ces colosses errent dans les dédalles de Rapture, souvent accompagnés d’une fillette à la recherche, elle, d’Adam à prélever sur les cadavres. « Big Daddy » et la « petite sœur », des figures devenues iconiques et qui apportent un sel particulier à l’univers de Bioshock. D’un point de vue ludique déjà, le joueur a le choix d’ouvrir ou non les hostilités face à un ennemi retord, qui coute généralement cher en munitions et en trousses de soins ! Ensuite, une décision morale s’impose : sauver la petite sœur et se contenter d’une faible dose d’Adam, ou absorber son fluide jusqu’à la lie. Un acte loin d‘être anodin, influant sur les dialogues et la fin du jeu.
Sans transition, la bande son use abondamment de sonorités des années 60 via des musiques rétro typées jazz/rock aux airs enjoués, contrastant complètement avec l’ambiance lugubre de Rapture et accentuant ainsi le malaise général. Des thèmes mélancoliques, sombres voir angoissants savent aussi prendre le relai pour mieux véhiculer l’émotion souhaitée, qui transite également par des bruitages et des voix françaises de grande qualité. En effet, le doublage reste parfaitement dans le ton et les râles d’agressivité ou d’agonie des chrosômes se révèlent carrément délectables ! Un rendu sonore exceptionnel sublimant l’atmosphère du titre, et par causalité l’immersion globale.
Bien que le FPS solo ne soit pas du tout mon genre de prédilection, d’où cette note encore perfectible malgré un florilège d’éloges, l’univers et la direction artistique de Bioshock m’ont littéralement envouté. Une œuvre magistrale, soutenue par une histoire prenante et un gameplay complet. Les 15 à 20 heures nécessaires pour boucler le périple passent à une vitesse folle, et c’est éreinté que l’on retrouve la lumière du jour. Laissant derrière nous le mystère et les horreurs de Rapture.