Détails

Date de sortie FR

14 février 2001

Date de sortie US

11 février 2000
Sources
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Synopsis

Titus Andronicus, un général romain sanguinaire, revient victorieux à Rome après avoir mené de longues batailles contre les Goths. Mais seulement quatre de ses 21 fils sont encore en vie.
Lucius, le plus vieux de ses enfants qui a survécu, lui rappelle que le rituel de la victoire exige le sacrifice d'un prisonnier ennemi. Titus choisit alors de faire exécuter le fils aîné de Tamora, la reine des Goths, elle aussi captive à Rome avec ses trois enfants et le Maure Aaron.
Malgré les implorations de celle-ci, Titus accomplit le rituel avec cruauté pour une simple question de principe. Tamora et ses deux autres fils, Chiron et Demetrius, crient vengeance.
Lorsque le corrompu Saturninus est nommé empereur et, à la surprise générale, prend Tamora pour épouse, il s'ensuit une bataille dans laquelle elle et Titus rêvent de vengeance. (Source : Allociné)

Adapté du livre Titus Andronicus, Jules César, Antoine et Cléopâtre, Coriolan de William Shakespeare

ShakespeareAdaptation d’une œuvre littéraire

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Casting

Commentaires (1)

  • avatar Fafette
    16 / 20Le 18 Juillet 2025 à 01:03Fafette

    J'ai vu de très mauvais retours qui ont failli me faire abandonner l'idée de voir ce film mais au final, je ne regrette pas d'avoir tenté parce que c'était vraiment bien. Étrange, ça c'est sûr, avec certaines idées qui, je le reconnais, ne fonctionnaient pas toujours ou étaient un peu maladroites (notamment du symbolisme un peu kitsch par moments, et des effets qui ont plutôt mal vieilli), mais dans l'ensemble, c'était bien.

    Je précise que je ne connaissais pas la pièce, donc je ne sais pas à quel point l'adaptation est bonne (même si ÉVIDEMMENT qu'il y a des libertés prises, parce que bon... des voitures, du jazz, une salle d'arcade, Andronicus en tenue de cuisinier (et qui m'a fait réaliser qu'Anthony Hopkins avait des petits airs de Philippe Etchebest), bon on se doute hein), et à la base c'est surtout le casting qui m'a attirée en plus du fait que du Shakespeare ce soit toujours alléchant.

    Au début, j'avoue que je n'étais vraiment pas confiante et que j'ai failli abandonner parce que je ne comprenais pas à quoi servaient tous ces anachronismes. Mais étrangement, j'ai fini par m'y habituer et finalement, je pense avoir compris où Julie Taymor voulait en venir. C'est très expérimental, mais c'est une proposition intéressante pour ajouter plusieurs degrés de lecture supplémentaires et par moments, j'ai trouvé que ça rendait certains passages d'autant plus intéressants, avec certains choix que j'ai trouvés particulièrement intelligents sur le plan symbolique [spoiler] comme le banquet à la fin qui est transposé en une arène de gladiateurs [/spoiler].
    En fait, j'ai même apprécié ce côté très vertigineux qui nous fait traverser différentes époques d'une scène à l'autre (et qui n'est pas anodin puisque cela rejoint la thématique du cycle de violence qui, ici, évolue au-delà de la tragédie antique pour rappeler son caractère malheureusement universel et intemporel). C'est un peu le petit frère baroque du Romeo + Juliet de Baz Luhrmann.

    Le meilleur aspect de ce film cependant est bel et bien le jeu d'acteur qui ne m'a absolument pas déçue. Anthony Hopkins oscille parfaitement entre le désespoir, la rage et cette espèce de folie, de délire faussement joyeux et rongé par la douleur (avec un jeu qui m'a beaucoup rappelé Jack Nicholson par moments), Jessica Lange est très charismatique et excellente dans sa capacité à incarner l'ambivalence de Tamora , Alan Cumming est tout bonnement fascinant (comme à son habitude j'ai envie de dire) dans son interprétation grandiloquente de l'empereur qui aurait facilement pu tomber dans le cabotinage mais qu'il parvient à éviter avec brio en demeurant toujours juste et sincère dans ses émotions et en ajoutant même une grande vulnérabilité à son personnage (rien que la scène du pétage de plomb au palais est juste incroyable de justesse émotionnelle malgré les envolées lyriques) et tous les autres sont excellents également (j'ai parfois eu la sensation que Jonathan Rhys-Mayer et Matthew Rhys surjouaient un peu mais je pense que ça vient plus de la direction d'acteurs-intentionnellement- que d'eux). J'ai d'ailleurs été très impressionnée par Laura Fraser, que je ne connaissais pas mais qui a offert une prestation poignante. Et cela vaut pour Harry J. Lennix également ! Il a incarné la complexité de son personnage à merveille.
    Dans l'ensemble le jeu est évidemment très théâtral, mais dans le bon sens du terme, ça fonctionne et c'est maîtrisé, d'autant plus qu'on reste dans quelque chose de modernisé, on évite le trop-plein de lyrisme shakespearien qui fonctionnait à une époque mais beaucoup moins maintenant.

    L'histoire, c'est celle écrite par Shakespeare tout simplement (du moins je suppose, comme je l'ai dit je ne connais pas la pièce mais je n'ai pas eu l'impression que des passages auraient pu être modifiés), ce sont d'ailleurs ses dialogues qui sont récités (on s'habitue vite-en vo du moins, je ne sais pas ce que vaut la vf) mais je l'ai trouvée très intéressante. Ce n'est pas au niveau de ses plus grandes oeuvres, mais c'est une exploration profonde de la tragédie née des cycles de vengeance. La fin est d'ailleurs très marquante sur ce point (et un petit détail intéressant : ça a clairement inspiré Georges R. R. Martin pour certains passages de A Song of Ice and Fire/Game of Thrones). Il y a aussi une exploration de l'innocence confrontée à la violence qui semble avoir été ajoutée par Taymor, j'ai beaucoup aimé ce détail. Quant aux personnages, pareil, on ressent le fait qu'il s'agisse de Shakespeare notamment par l'absence de réel manichéisme et l'aspect très complexe et torturé de leur psychologie, et ça fait que je les ai tous trouvés intéressants, il est difficile de savoir qui a raison ou tort dans cette affaire et ça pousse à la réflexion. C'est particulièrement vrai pour Andronicus, Tamora, Saturninus et Aaron, passionnants dans leur ambivalence constante et pour les thématiques explorées à travers leurs personnages (la vengeance évidemment, mais aussi, selon l'un ou l'autre, la parentalité, l'exclusion, l'illusion de pouvoir, etc...). D'ailleurs, c'est quand même important de mentionner le fait qu'une grande part de leur profondeur (tout comme celle de l'histoire dans son ensemble) semble avoir été sublimée par la réalisation, la direction d'acteurs, et le jeu de ces derniers : si on s'en tient au texte seul, on peut ne pas autant ressentir cette complexité et on sent que ça aurait pu être très facile de changer les personnages en caricatures ambulantes donc, c'est à souligner.

    Ah et un petit plus : il y a pas mal d'humour, je ne m'y attendais pas. On passe un peu par toutes les émotions, en même temps c'est quelque chose que l'on retrouve vraiment chez Shakespeare donc ce n'est pas une trahison.

    Dans l'ensemble, comme je l'ai dit il y a certains éléments assez maladroits, mais ça reste une expérience très intéressante, le film a beau durer 2h42 je ne me suis pas ennuyée, et il m'a donné envie de m'intéresser à la pièce. Je pense d'ailleurs que le film est beaucoup plus appréciable si on ne l'aborde pas comme une véritable oeuvre cinématographique à proprement parler, mais comme du théâtre filmé (avec tout ce que ça implique en terme de codes et de stylisation).

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