Candyman

Arrêté au bout d'une heure , car je voulais voir un film d'horreur , d'autant plus un remake d'une oeuvre qui m'avait marquée quand j'étais gosse, mais pour Jordan peele c'est apparemment impossible de passer plus de 10min sans sortir du "les blancs les méchants".
En 3 films on peut déjà imaginer qui va prendre le relai de spike Lee , sauf que lui faisait des films clairement engagés.
A faire passer ses messages jusqu'au bourrage du crâne, le film m'a totalement perdu et m'a gonflé au plus haut point.
Qu'il ne veuille pas "de premier rôle blanc" je m'en contre fous, j'ai adoré ses 2 autres films, mais me bassiner pendant 1h avec des méchants blancs gneugneu .. dans un foutu film dhorreur.. merci mais non, j'espère qu'il ne restera pas sur cette optique car le film a des bonnes scènes et une bonne ambiance malgré tout.
Un sacré gâchis biiien "made in 2021"

"The more things change, the more they stay the same."
La figure de boogeyman campée part Tony Todd s'efface pour accentuer le message du premier film.
Le premier faisait écho aux émeutes suite à la mort de Rodney King. Celui ci fait écho au mouvement BLM à la mort de George Floyd.
The more things change, the more they stay the same...

Candyman est un film bien sympathique, dont le principal problème est qu'il ne m'a pas fait peur.
Heureusement, j'ai pu me reposer sur un réalisation ultra solide, pleine de bonnes idées de mise en scène (notamment le travail sur les miroir et les inversion, mais aussi les flashbacks en jeu d'ombre), un casting très convaincant et un scénario qui bien qu'un peu facile ou poussif, nous amène à réflechir sur la nature de la violence, la gentrification, les transfuges de classe et plus globalement sur le futur de la communauté noire aux états unis.
J'ai beaucoup aimé la fin, qui bien que m'ayant semblé un poil abrupte dans un premier temps, m'apparait maintenant comme plutôt fine et intelligente en remettant en cause tant le communautarisme que la place de la police dans le cercle vicieux de la violence, n'en déplaise aux Jean-OuinOuin qui s'offusqueront de tout progressisme les poussant à se remettre en question. Le tout en écho au meurtre de Georges Floyd...

D'un ennui total

Presque 30 ans plus tard, la légende de Candyman refait surface, pour nous montrer que les problèmes sociaux n'ont pas évolué. L'actualité faisant foi, ce sont cette fois les violences policières qui seront le moteur principal pour une réapparition du tueur.

Beaucoup moins horrifique que son grand frère, ce nouvel opus peine à nous accrocher, car l'histoire met trop de temps et démarrer. On pourra également pointer son message un peu trop ancré dans la mouvance BLM, et donc partisan. Le message politique est à la limite de l'indigeste. Par exemple, ici l'histoire du premier film est réécrite afin que le personnage d'Helen, personnage principal blanc, soit désignée coupable des meurtres. Alors que tout tournait autour de la vengeance de Daniel Robitaille le seul et unique tueur.

Le récit de 2021 parle de vengeance, mais celle-ci est parfois aveugle et absurde : je prendrais pour exemple le massacre dans les toilettes du lycée. A quoi sert cette scène pendant laquelle des personnages tertiaires se font dessouder ?

En re-découvrant le premier opus, je me disais qu'une suite mettant en scène le bébé qu'enlève Candyman serait idéale, et c'est en toute logique qu'on retrouve donc ce personnage, intimement lié au tueur de Cabrini-Green.

Visuellement intéressant, avec des plans superbes, et parfois renversants (haha), cette suite ravira au moins les yeux, à défaut de proposer une réflexion intelligente sur les énormes problèmes raciaux aux USA.

Candyman 2021 est une version plutôt maline de l'entité créée par Clive Barker. Ancrer ses personnages dans un Cabini Green refait à l'esthéthique bobo et habité par des personnages qui, non content d'oublier les origines du quartier, s'en réapproprient l'histoire à des fins de profit personnel, est une riche idée. Surtout quand l'héritage de cet ensemble leur revient dans la tronche.
Le message du film est clairement trop lourd et piétine la subtilité avec ses gros sabots (on ressent bien voire trop l'engagement de Jordan Peele) et effectivement, le film prend parti, clairement. La lassitude des catastrophes régulières a peut être imposé ce manque de subtilité mais il faudrait également se pencher sur la production qui a du nécessiter des reshoots. Cette scène au lycée fait effectivement tâche dans l'ensemble du film et ressemblerait bien à la commande d'un exécutif en manque d'hémoglobine.

Le film s'en sort donc avec les honneurs mais semble être coincé entre deux aspects: montrer l'horreur des violences policères et raciales en appuyant autant le message mais sans jamais réellement montrer d'horreur à proprement parler ? On regrettera cette sur utilisation du hors champ, du hors cadre qui donne certes lieu à des plans et scènes magnifiques mais qui vient gâcher le plaisir premier d'un film d'horreur. Ca aurait été l'occasion, quitte à verser dans la surenchère, d'enfoncer le clou encore plus.