Patron, une autre ! Devant l’enchainement de titres cultes portés sur console en haute définition, souvent du J-RPG, les amateurs de rétrogaming peuvent décidément s’extasier. La cartouche du jour est une véritable aubaine pour ceux n’ayant pas eu l’occasion de s’essayer aux premiers volets de la licence de Konami, très compliqués à se procurer en version originale. L’opportunité est d’autant plus belle que Suikoden premier du nom profite enfin d’une traduction française, et que les jeux ont été légèrement remasterisés pour l’occasion. Au programme : petit lifting technique et quelques options modernes afin de rendre l’expérience un peu moins austère.
Comme pour beaucoup, la licence Suikoden est chère à mes yeux. Le second opus figure tout simplement parmi mes J-RPG fétiches de la génération 32 bits, aux côtés des grands noms d’une époque dominée par l’ogre Squaresoft. Inutile de vous préciser que ce remaster HD me comble donc au plus haut point, d’autant que je n’ai pas relancé le jeu depuis 25 ans et que je languissais une occasion de replonger dedans. C’est chose faite ! Quant au premier volet, je l’ai terminé sur le tard, courant 2010. Clairement moins abouti que son ainé, il tient pourtant lui aussi une place privilégiée dans mon cœur. En effet, il s’agit du premier J-RPG que j’ai vu tourner sur un écran de télévision, avant que Final Fantasy VII ne vienne chambouler ma perspective du média quelques mois plus tard.
Et voilà, tout le monde s’en flagelle les testicules mais voici un bref historique de mon passif avec la franchise avant d’attaquer ces reviews. Une découverte enrichie ensuite avec l’excellent 5e épisode puis le Tierkreis sur 3DS. Alors que Suikoden III attend patiemment depuis des années dans la mémoire de ma PS3 (puisque non distribué en Europe, les bâtards), je pars donc à la redécouverte des volets fondateurs. O imparable nostalgie. Première étape : Suikoden.
SUIKODEN (15/20)
Suikoden nous immerge dans son univers via une cinématique magnifique, mêlant habillement artworks et images de synthèse sur un fond sonore démentiel. Passé cette superbe introduction, la réalité revient au galop et annihile tout semblant d’ambition technique. Pas reconnu pour la qualité de ses graphismes, déjà à la ramasse à l’époque, on passera donc rapidement sur la réalisation austère du titre. Cette refonte, très propre au demeurant, ne sied donc guère aux environnements 2D puisque leur manque cruel de détails ressort encore davantage en haute définition. On notera néanmoins quelques arrière-plans plus travaillés, et surtout la très belle refonte de la mappemonde. Les combats, eux, bénéficient d’effets visuels soignés, de sprites pixélisés charmants et sont exempt de tout ralentissement. Difficile d’en exiger davantage, et la direction artistique plutôt sage ne viendra pas transcender le constat. En revanche, le character design se révèle toujours excellent et l’on profite d’artworks magnifiques dans les bulles de dialogues, entièrement refaits pour l’occasion. Un soin en cohérence avec la spécificité de ce RPG.
Car oui, son succès Suikoden le doit clairement au principe des 108 étoiles, représentant autant de personnages à recruter afin de développer le quartier général ! En bonne partie jouables, ils peuvent donc alimenter à loisir votre équipe de 6 combattants répartie en deux lignes. A vous de composer correctement une escouade en prenant en compte la portée de vos héros : adeptes du corps à corps, à placer sur la ligne de front impérativement, combattants intermédiaires et à distance, plus fragiles. Basé sur un système de tour par tour aux commandes traditionnelles, les combats ne révolutionnent pas le genre et l’on abusera souvent du confort offert par ce remaster en accélérant la vitesse d’action. Un système sommaire d’équipement et de runes magiques viennent compléter le tableau, entaché par une gestion de l’inventaire assez exécrable.
Derrière ces affrontements classiques, Suikoden affine son gameplay en proposant deux variantes occasionnelles : duels et batailles stratégiques. La première, comme son nom l’indique, place le héros en un contre un avec trois possibilités d’action : attaque, défense et coup spécial. Système à peine déguisé de pierre-papier-ciseau, où il faut anticiper les coups de l’adversaire en fonction de sa punchline. En total opposition, il n’est pas rare de livrer des batailles rangées à la manière d’un Tactical : on déplace alors des groupes d’unités case par case jusqu’à déclencher la risque au contact d’un ennemi. Là aussi le succès repose sur une boucle de choix régissant forces et faiblesses, mais cette fois-ci sans aucun indice sur la bonne décision ! Assez aléatoire, d’autant que vos hommes peuvent définitivement mourir pendant l'opération...
On passera rapidement sur le scénario, qui vous propulse bien malgré vous commandant de la résistance. Fils de général, vous allez donc suivre vos propres convictions en vous dressant contre votre père et l’empereur Barbarossa. Des ficèles narratives efficaces, portées par la quête des 108 étoiles. Sans cette dernière la durée de vie pèche, puisqu’une quinzaine d’heures en ligne droite suffisent à en voir le bout ! Famélique pour un J-RPG, même si un second run s’avère nécessaire pour réussir le recrutement intégral des 108 étoiles et visualiser la bonne fin. Plus frustrant qu’autre chose.
Si la magie tient une place centrale dans l’histoire et que le titre se permet de nombreuses fantaisies avec ses races et son bestiaire, Suikoden propose un monde à la fois unique et familier, puisant largement son inspiration dans l’Europe médiévale et l'Asie féodale. Un univers attachant, véhiculant une ambiance agréable et immersive portée par une bande son tout aussi qualitative. Le magnifique thème principal se détache bien évidemment, mais de nombreuses compositions valent le détour et accompagnent votre épopée avec brio.
Malgré une prise de risque minime et un pied encore ancré dans l’ère 16 bits, Konami réussi ses débuts sur Playstation et pose les bases d’une saga mythique. Restauré et jouissant enfin d’une traduction française intégrale, Suikoden s’ouvre désormais à tous les amateurs de J-RPG ! Un avant-gout de qualité, loin d‘être parfait mais suffisamment généreux, avant l’épisode de la maturité. Place à Suikoden II.
Fort du succès de Suikoden, Konami confirme avec un second opus et acte la naissance d’une nouvelle licence phare du J-RPG. Mieux maitrisée, cette suite obtient vite une reconnaissance critique et populaire malgré un gouffre technique toujours prononcé avec la concurrence. Elle se hisse ainsi parmi les incontournables de la console et, cerise sur le prépuce, arrive dans notre hexagone dans une version française intégrale s’il vous plait ! Loin d’être une mince affaire à l’époque.
Quelques années après les événements du premier opus, Suikoden II nous place aux commandes de deux jeunes miliciens engagés dans l’armée de Highland. Alors que Jowy et notre héros s’apprêtent à rentrer dans leur paisible bourgade suite au récent traité de paix conclu entre les nations, ils surprennent une discussion confidentielle établissant la traitrise de leur pays et la rupture des engagements pacifiques. Poursuivis par leurs pairs, ils rejoignent bien malgré eux un groupe de mercenaires luttant contre l’oppression et la cruauté du prince Luca Blight. Alors que les manœuvres politiques de ce dernier et l’attentisme des autres nations permettent au royaume d’Highland d’enchainer les crimes de guerre, notre héros sera propulsé malgré lui leader de la résistance ! Tandis que son ami Jowy prendra une tout autre route...
Un peu long à démarrer, le synopsis de Suikoden II bénéficie d’une écriture solide et aborde des thèmes universels : amitié, trahison, conflits et intrigues politiques balisent une quête passionnante, marquée par de beaux rebondissements. Votre périple passe encore une fois par le recrutement des 108 étoiles, concept récurent de la franchise, afin de développer le quartier général. Un enjeu occultant souvent la priorité sur la quête principale, tant la croissance de la base prend ici une dimension particulière. Outre les nombreux combattants, c’est aussi une myriade de métiers annexes qui aiguayeront vos locaux. Allant des fonctions utiles (magasins, forges, cuisines, etc…) à d’autres un peu plus obscures (bains, jardins, ferme, etc…), s’est avec un plaisir non dissimulé que l’on constate l’expansion et la reconstruction progressive du château, au rythme des nouvelles têtes recrutées. Pas si nouvelles d’ailleurs, car pléthore de protagonistes sont directement issus du premier volet.
L’intendance de votre armée n’est pas le seul concept repris du premier opus : combat au tour par tour, équipe de 6 hommes réparties en deux lignes de front, système de runes à équiper, etc… L’habitué sera en terrain connu, et les grosses nouveautés se comptent sur les doigts d’une main : les attaques combinées et la refonte partielle des batailles tactiques. Mais la portée stratégique de ces dernières m'est apparue toujours aussi limitée, avec une attribution des dégâts assez obscure… On saluera en revanche l’apparition d’un inventaire de groupe, rendant désormais la gestion des objets beaucoup moins laborieuse. Les duels sont encore de la partie et complètent un gameplay convaincant, jouant la carte de la continuité.
Une continuité visuelle également, beaucoup moins glorieuse ! Toutefois, les graphismes de Suikoden se révèlent un peu plus soignés que ceux de son aîné. Un léger gap technique, au niveau des décors notamment, profite à ce remaster HD qui se permet de peaufiner les arrières plans avec quelques effets modernes bien chiadés. Nous offrant même plusieurs panoramas de grande classe ! Les villes et les intérieurs sont aussi plus convaincants, tout comme les sprites et les effets visuels. Si le tout sert une direction artistique de qualité, mention spéciale au character design encore excellent, ne nous y trompons pas : même remasterisé et malgré une cinématique d'intro somptueuse, Suikoden II reste distancé par les plus belles œuvres 2D du genre. Qu’importe, cette réalisation old school conserve un certain charme et suffit à nous immerger dans un monde crédible et mature, ambiancé par une direction artistique toujours inspirée par l'Asie et Europe médiévale.
Parmi les nombreuses qualités du soft déjà mentionnées, il serait injuste de ne pas citer les superbes musiques de Miki Higashino. Collaboratrice sur le premier volet, le talent de la dame explose avec des thèmes d’ambiance qui font mouchent, mais aussi de superbes sonorités dramatiques et puissantes lorsque cela s’y prête. Dense et variée, la bande son assure donc ses fonctions à merveille. La durée de vie a elle aussi profité d’un coup de boost, et se veut complètement dans la norme de l’époque. Comptez environ 30 heures en ligne droite, et bien davantage si vous désirez percer tous les secrets de recrutement des 108 étoiles. A noter 4 fins disponibles pour les plus passionnés d’entre vous.
Peut-être légèrement surcoté, Suikoden II s’impose sans détour comme un fier représentant du genre. Non estampillé Enix ou Square qui plus est ! L’aboutissement de la formule, qui à mon sens atteindra son zénith avec le 5e opus, et porte-étendard d’une licence désormais enterrée. Malgré quelques mécaniques vieillissantes et une histoire un peu longue à décoller, Suikoden II vous tiendras ensuite en haleine jusqu’à son dénouement final. Un périple marquant, emplie de personnages attachants et d’antagonistes tout aussi charismatiques.
Patron, une autre ! Devant l’enchainement de titres cultes portés sur console en haute définition, souvent du J-RPG, les amateurs de rétrogaming peuvent décidément s’extasier. La cartouche du jour est une véritable aubaine pour ceux n’ayant pas eu l’occasion de s’essayer aux premiers volets de la licence de Konami, très compliqués à se procurer en version originale. L’opportunité est d’autant plus belle que Suikoden premier du nom profite enfin d’une traduction française, et que les jeux ont été légèrement remasterisés pour l’occasion. Au programme : petit lifting technique et quelques options modernes afin de rendre l’expérience un peu moins austère.
Version Nintendo Switch 50 h de jeuComme pour beaucoup, la licence Suikoden est chère à mes yeux. Le second opus figure tout simplement parmi mes J-RPG fétiches de la génération 32 bits, aux côtés des grands noms d’une époque dominée par l’ogre Squaresoft. Inutile de vous préciser que ce remaster HD me comble donc au plus haut point, d’autant que je n’ai pas relancé le jeu depuis 25 ans et que je languissais une occasion de replonger dedans. C’est chose faite ! Quant au premier volet, je l’ai terminé sur le tard, courant 2010. Clairement moins abouti que son ainé, il tient pourtant lui aussi une place privilégiée dans mon cœur. En effet, il s’agit du premier J-RPG que j’ai vu tourner sur un écran de télévision, avant que Final Fantasy VII ne vienne chambouler ma perspective du média quelques mois plus tard.
Et voilà, tout le monde s’en flagelle les testicules mais voici un bref historique de mon passif avec la franchise avant d’attaquer ces reviews. Une découverte enrichie ensuite avec l’excellent 5e épisode puis le Tierkreis sur 3DS. Alors que Suikoden III attend patiemment depuis des années dans la mémoire de ma PS3 (puisque non distribué en Europe, les bâtards), je pars donc à la redécouverte des volets fondateurs. O imparable nostalgie. Première étape : Suikoden.
SUIKODEN (15/20)
Suikoden nous immerge dans son univers via une cinématique magnifique, mêlant habillement artworks et images de synthèse sur un fond sonore démentiel. Passé cette superbe introduction, la réalité revient au galop et annihile tout semblant d’ambition technique. Pas reconnu pour la qualité de ses graphismes, déjà à la ramasse à l’époque, on passera donc rapidement sur la réalisation austère du titre. Cette refonte, très propre au demeurant, ne sied donc guère aux environnements 2D puisque leur manque cruel de détails ressort encore davantage en haute définition. On notera néanmoins quelques arrière-plans plus travaillés, et surtout la très belle refonte de la mappemonde. Les combats, eux, bénéficient d’effets visuels soignés, de sprites pixélisés charmants et sont exempt de tout ralentissement. Difficile d’en exiger davantage, et la direction artistique plutôt sage ne viendra pas transcender le constat. En revanche, le character design se révèle toujours excellent et l’on profite d’artworks magnifiques dans les bulles de dialogues, entièrement refaits pour l’occasion. Un soin en cohérence avec la spécificité de ce RPG.
Car oui, son succès Suikoden le doit clairement au principe des 108 étoiles, représentant autant de personnages à recruter afin de développer le quartier général ! En bonne partie jouables, ils peuvent donc alimenter à loisir votre équipe de 6 combattants répartie en deux lignes. A vous de composer correctement une escouade en prenant en compte la portée de vos héros : adeptes du corps à corps, à placer sur la ligne de front impérativement, combattants intermédiaires et à distance, plus fragiles. Basé sur un système de tour par tour aux commandes traditionnelles, les combats ne révolutionnent pas le genre et l’on abusera souvent du confort offert par ce remaster en accélérant la vitesse d’action. Un système sommaire d’équipement et de runes magiques viennent compléter le tableau, entaché par une gestion de l’inventaire assez exécrable.
Derrière ces affrontements classiques, Suikoden affine son gameplay en proposant deux variantes occasionnelles : duels et batailles stratégiques. La première, comme son nom l’indique, place le héros en un contre un avec trois possibilités d’action : attaque, défense et coup spécial. Système à peine déguisé de pierre-papier-ciseau, où il faut anticiper les coups de l’adversaire en fonction de sa punchline. En total opposition, il n’est pas rare de livrer des batailles rangées à la manière d’un Tactical : on déplace alors des groupes d’unités case par case jusqu’à déclencher la risque au contact d’un ennemi. Là aussi le succès repose sur une boucle de choix régissant forces et faiblesses, mais cette fois-ci sans aucun indice sur la bonne décision ! Assez aléatoire, d’autant que vos hommes peuvent définitivement mourir pendant l'opération...
On passera rapidement sur le scénario, qui vous propulse bien malgré vous commandant de la résistance. Fils de général, vous allez donc suivre vos propres convictions en vous dressant contre votre père et l’empereur Barbarossa. Des ficèles narratives efficaces, portées par la quête des 108 étoiles. Sans cette dernière la durée de vie pèche, puisqu’une quinzaine d’heures en ligne droite suffisent à en voir le bout ! Famélique pour un J-RPG, même si un second run s’avère nécessaire pour réussir le recrutement intégral des 108 étoiles et visualiser la bonne fin. Plus frustrant qu’autre chose.
Si la magie tient une place centrale dans l’histoire et que le titre se permet de nombreuses fantaisies avec ses races et son bestiaire, Suikoden propose un monde à la fois unique et familier, puisant largement son inspiration dans l’Europe médiévale et l'Asie féodale. Un univers attachant, véhiculant une ambiance agréable et immersive portée par une bande son tout aussi qualitative. Le magnifique thème principal se détache bien évidemment, mais de nombreuses compositions valent le détour et accompagnent votre épopée avec brio.
Malgré une prise de risque minime et un pied encore ancré dans l’ère 16 bits, Konami réussi ses débuts sur Playstation et pose les bases d’une saga mythique. Restauré et jouissant enfin d’une traduction française intégrale, Suikoden s’ouvre désormais à tous les amateurs de J-RPG ! Un avant-gout de qualité, loin d‘être parfait mais suffisamment généreux, avant l’épisode de la maturité. Place à Suikoden II.
SUIKODEN II (16/20)
Version Nintendo Switch 50 h de jeuFort du succès de Suikoden, Konami confirme avec un second opus et acte la naissance d’une nouvelle licence phare du J-RPG. Mieux maitrisée, cette suite obtient vite une reconnaissance critique et populaire malgré un gouffre technique toujours prononcé avec la concurrence. Elle se hisse ainsi parmi les incontournables de la console et, cerise sur le prépuce, arrive dans notre hexagone dans une version française intégrale s’il vous plait ! Loin d’être une mince affaire à l’époque.
Quelques années après les événements du premier opus, Suikoden II nous place aux commandes de deux jeunes miliciens engagés dans l’armée de Highland. Alors que Jowy et notre héros s’apprêtent à rentrer dans leur paisible bourgade suite au récent traité de paix conclu entre les nations, ils surprennent une discussion confidentielle établissant la traitrise de leur pays et la rupture des engagements pacifiques. Poursuivis par leurs pairs, ils rejoignent bien malgré eux un groupe de mercenaires luttant contre l’oppression et la cruauté du prince Luca Blight. Alors que les manœuvres politiques de ce dernier et l’attentisme des autres nations permettent au royaume d’Highland d’enchainer les crimes de guerre, notre héros sera propulsé malgré lui leader de la résistance ! Tandis que son ami Jowy prendra une tout autre route...
Un peu long à démarrer, le synopsis de Suikoden II bénéficie d’une écriture solide et aborde des thèmes universels : amitié, trahison, conflits et intrigues politiques balisent une quête passionnante, marquée par de beaux rebondissements. Votre périple passe encore une fois par le recrutement des 108 étoiles, concept récurent de la franchise, afin de développer le quartier général. Un enjeu occultant souvent la priorité sur la quête principale, tant la croissance de la base prend ici une dimension particulière. Outre les nombreux combattants, c’est aussi une myriade de métiers annexes qui aiguayeront vos locaux. Allant des fonctions utiles (magasins, forges, cuisines, etc…) à d’autres un peu plus obscures (bains, jardins, ferme, etc…), s’est avec un plaisir non dissimulé que l’on constate l’expansion et la reconstruction progressive du château, au rythme des nouvelles têtes recrutées. Pas si nouvelles d’ailleurs, car pléthore de protagonistes sont directement issus du premier volet.
L’intendance de votre armée n’est pas le seul concept repris du premier opus : combat au tour par tour, équipe de 6 hommes réparties en deux lignes de front, système de runes à équiper, etc… L’habitué sera en terrain connu, et les grosses nouveautés se comptent sur les doigts d’une main : les attaques combinées et la refonte partielle des batailles tactiques. Mais la portée stratégique de ces dernières m'est apparue toujours aussi limitée, avec une attribution des dégâts assez obscure… On saluera en revanche l’apparition d’un inventaire de groupe, rendant désormais la gestion des objets beaucoup moins laborieuse. Les duels sont encore de la partie et complètent un gameplay convaincant, jouant la carte de la continuité.
Une continuité visuelle également, beaucoup moins glorieuse ! Toutefois, les graphismes de Suikoden se révèlent un peu plus soignés que ceux de son aîné. Un léger gap technique, au niveau des décors notamment, profite à ce remaster HD qui se permet de peaufiner les arrières plans avec quelques effets modernes bien chiadés. Nous offrant même plusieurs panoramas de grande classe ! Les villes et les intérieurs sont aussi plus convaincants, tout comme les sprites et les effets visuels. Si le tout sert une direction artistique de qualité, mention spéciale au character design encore excellent, ne nous y trompons pas : même remasterisé et malgré une cinématique d'intro somptueuse, Suikoden II reste distancé par les plus belles œuvres 2D du genre. Qu’importe, cette réalisation old school conserve un certain charme et suffit à nous immerger dans un monde crédible et mature, ambiancé par une direction artistique toujours inspirée par l'Asie et Europe médiévale.
Parmi les nombreuses qualités du soft déjà mentionnées, il serait injuste de ne pas citer les superbes musiques de Miki Higashino. Collaboratrice sur le premier volet, le talent de la dame explose avec des thèmes d’ambiance qui font mouchent, mais aussi de superbes sonorités dramatiques et puissantes lorsque cela s’y prête. Dense et variée, la bande son assure donc ses fonctions à merveille. La durée de vie a elle aussi profité d’un coup de boost, et se veut complètement dans la norme de l’époque. Comptez environ 30 heures en ligne droite, et bien davantage si vous désirez percer tous les secrets de recrutement des 108 étoiles. A noter 4 fins disponibles pour les plus passionnés d’entre vous.
Peut-être légèrement surcoté, Suikoden II s’impose sans détour comme un fier représentant du genre. Non estampillé Enix ou Square qui plus est ! L’aboutissement de la formule, qui à mon sens atteindra son zénith avec le 5e opus, et porte-étendard d’une licence désormais enterrée. Malgré quelques mécaniques vieillissantes et une histoire un peu longue à décoller, Suikoden II vous tiendras ensuite en haleine jusqu’à son dénouement final. Un périple marquant, emplie de personnages attachants et d’antagonistes tout aussi charismatiques.