Partez en voyage dans la peau d'un protagoniste à choisir parmi huit, chacun ayant une région, des talents et des objectifs bien distincts.
Où commencera votre périple ? Avec qui ferez-vous équipe ? Et où irez-vous ? Toutes ces décisions vous appartiennent.
Chaque personnage possède sa propre action spéciale qui peut être utilisée pour interagir de façon spécifique avec les gens qu'il rencontre.
Merci à EricLowry qui a créé cette fiche
L’annonce d’Octopath Traveler n’est pas passée inaperçue auprès des amateurs du genre et s’apparente à un véritable retour aux sources, tant en terme de gameplay que de réalisation, arborant une esthétique old school digne des plus belles heures du J-RPG 16 bits. De quoi attirer le chaland nostalgique que je suis. Voyons voir si l’étincelle entrevue va suffire à alimenter le brasier d’un genre en perdition. C’poète bordel !
Version Nintendo Switch 85 h de jeuTechniquement, Octopath Traveler surfe sur l’engouement du pixel art et le fait de fort belle manière ! Une 2D rétro HD couplée à de somptueux effets de perspective et de lumière qui mettent en valeur une magnifique palette de couleur, pour un résultat non seulement audacieux mais surtout très réussi. Un constat qui doit aussi beaucoup à la superbe direction artistique du titre et à son excellent character design, pérennisant un univers Heroic-Fantasy plutôt traditionnel mais plein de charme.
Cependant, Octopath Traveler ne se démarque pas uniquement par l’intermédiaire de sa réalisation atypique et nous propose une progression peu commune avec 8 histoires indépendantes qui coexistent simultanément. Ces petits scénarios vont s’entremêler et donner naissance à des intrigues variées et parfaitement narrées, plus « terre-à-terre » qu’à l’accoutumé et loin du sempiternel enjeu de préservation du monde. Bien que l’ultime boss optionnel (une infâme chiure totalement cheatée au passage) contredit un peu mes propos… Libre à vous d’arpenter la carte d’Orsterra comme vous l’entendez, même si la difficulté incitera implicitement à finir le premier chapitre de chaque protagoniste avant de se lancer dans les seconds actes, et ainsi de suite. Une liberté relativement importante qui apporte un sentiment d’exploration agréable, d’autant que le jeu regorge de secrets et quêtes annexes. Prévoyez en effet près de 100 heures au compteur avant de dénouer l’intégralité des mystères d’Octopath Traveler ! L’ensemble souffre néanmoins d’une certaine redondance dans son déroulement, et chaque scénario se construit de façon similaire autour de l’éternelle trinité : ville/donjon/boss. Un défaut propre au genre, mais d’autant plus visible ici vu le morcellement en petites trames et chapitres.
Niveau gameplay, nous voici devant un RPG à l’ancienne proposant des combats au tour par tour et un système de classes aux compétences actives et passives. Chaque tour nos héros gagnent des points d’action qui, cumulables jusqu’à cinq, permettent alors d’enchaîner un ennemi ou de charger les attaques spéciales pour plus d’efficacité. Car la réussite des combats dépendra essentiellement de votre habileté à briser la garde de l’adversaire, afin de le laisser étourdi et sans défense durant un petit laps de temps. La stratégie basique consistera donc à identifier au plus tôt les faiblesses adverses, puis à cumuler des points d’actions pour optimiser ses attaques et le breaker au bon moment ! Un concept simple mais très prenant, qui nécessite de planifier ses coups avec soins et qui apporte un côté stratégique aux affrontements. Non sans rappeler un certain Bravely Default. Les jobs et les compétences seront également à associer avec intelligence si vous désirez venir à bout de l’aventure sans prise de tête. En dehors des combats, chaque personnage dispose d’une action spécifique à l’utilité variable. Si voler ou questionner les PNJs du jeu, par exemple, deviendront vite vos passe-temps favoris, la plupart de ces capacités ne servent qu’à satisfaire quelques passages clés de l’histoire et à dénouer des quêtes secondaires. Complet, accessible et extrêmement bien pensé jusque dans ces moindres détails (gestion de l’inventaire et de l’équipement parfaitement lisible, système de téléportation efficace, points de sauvegarde abondants, etc…), le gameplay d’Octopath Traveler s’avère sans conteste un modèle du genre.
Continuons avec du positif en saluant les magnifiques compositions concoctées par Yasunori Nishiki : un travail d’orfèvre tant en terme de densité que de qualité ! De quoi conforter définitivement le statut d’Octopath Traveler, qui s’impose comme un digne héritier et fier représentant du genre. Souffrant d’une progression assez répétitive et d’une mise en scène plutôt sobre, il ne lui manque pourtant pas grand-chose pour côtoyer les plus grands. On se contentera alors d’un titre exceptionnel, véritable hommage au J-RPG d’antan.
Succès Voyageur solitaire en poche ! j'en ai sué xD
Version PC 199 h de jeuVoilà je l'ai fini :)
Version PC 105 h de jeuEnfin, "fini", j'ai terminé les huit histoires en prenant mon temps et en faisant les quêtes que j'avais sous la main et les donjons que j'ai pu terminer sans try-hard.
Ceci en 77h environ donc, mais le jeu n'est pas encore fini. Il y a moult quêtes et donjons supplémentaires.
Pour commencer par le positif donc, ce jeu semble être,comme j'ai dit, ce qu'aurait pu imaginer/rêver un joueur de JRPG 16 bits. Il diffère simplement dans son décor en 3D, sa lumière (toujours adaptée à l'environnement, dynamique, avec des effets, des particules, etc), le fait qu'il soit soi doublé (juste un mot ou expression pour donner le ton de la réplique, sauf pour les histoires ou des passages sont doublés entièrement - hélas juste jap ou anglais, mais bon, courir le risque d'une VF dégueulasse...)
La musique également, dans ce JRPG 16bitoïde, est forcément superbe, pas de midi minimaliste, mais des mélodies néanmoins accrocheuses, assez simples et dont on se souvient. Chaque personnage a son thème, chaque ville aussi, etc. Pour dire, la première fois que j'ai joué et que je suis passé à Ombrelle, j'ai récupéré Primrose et ai loupé plusieurs répliques de son histoire tant j'étais happé par son thème (le sien et celui de Cyrus sont mes favoris)
Le ton global, l'écriture des dialogues, les histoires, les drames, etc ; tout est dans la veine d'un JRPG, dans le style Final Fantasy ou Dragon Quest (pour ce que je connais) ; c'est souvent naïf mais attendrissant, optimiste, souvent dramatique mais toujours avec une lueur d'espoir. Les méchants ont cette patte japonaise dans la folie typique de la cruauté ou juste de la démence.
Il y a huit personnages, huit histoires en 4 chapitres chacune donc, mais en plus de ça tous les PNJ racontent, à travers leur dialogue bref, leur vie, leur histoire (là encore, habituel dans les JRPG). Et les quêtes, qui sont simplement des services rendus à certains PNJ (sur base de : trouvez son binôme dans une autre ville et accomplissez l'action adéquate), sont d'autres histoires - parfois en plusieurs parties - là encore émouvantes et attachantes.
Ce jeu est tout à propos du voyage. Huit régions, 3 villes par région, chaque personnage va avoir un chapitre dans une région différente, débuter et finir dans une région différente. On bouge beaucoup, on ne fait que ça. Chaque personnage a sa propre histoire, pas toujours grave ou dramatique (par exemple moi j'ai commencé avec Alfyn, ça avait l'air posé). Les compétences "civiles" (hors combat) des personnages les rendent tous plus ou moins indispensables à un moment ou un autre. Les compétences de combat en rendent certains plus intéressants, cependant.
Les histoires en elles-mêmes sont pas très longues, 4h30 pour un perso environ (~1h par chapitre sauf le dernier, plus long), mais les à côtés sont ce qui prendra le plus de temps. Arriver dans un village, parler aux gens, car l'interaction a son importance - ou, si on est sans scrupules, et le jeu nous pousse à l'être, détrousser ou acheter. On ne peut pas intéragir avec tous les PNJ, mais la moitié environ (j'ai pas compté), et chacun de ceux-là possèdent un inventaire et des objets.
Le jeu tente de s'adapter, au début, au niveau du joueur, j'ai remarqué, mais bien vite il abandonne et reste sur le principe basique des zones faciles et zones de haut niveau. Le jeu est un peu open-world également, car dès le départ, une fois votre premier perso prêt à partir, vous avez le choix de votre destination à travers tout Orsterra.
Niveau gameplay, on est dans le classique du 16 bits avec, pour les combats, l'ajout connu maitnenant des joueurs Square Enix : le choc (ou le break, ou ici "brisé") qui permet de faire du gros dégât. Ici, c'est en tapant la faiblesse de l'ennemi que vous le briserez ; et ces combats sont rendus intéressants de 1 par les capacités de chaque job et de 2 par les capacités uniques de certains persos qui peuvent permettre une toute autre stratégie.
edit: même si on n'est pas dans une stratégie hyper poussée (vu que le cadre reste un espace clos, des personnages immobiles et un tour par tour à temps illimité), le fait que chaque personnage, si vous le souhaitez, possède des atouts uniques par ses jobs, vous pousse à penser vos deux tours à l'avance (dans la ligne temporelle effectivement on ne voit que les deux prochains tours), qui fait quoi pour aider qui, lequel a privilégier pour quelle action, quels risques, selon ses forces et faiblesses et en fonction, bien sûr, des faiblesses de l'ennemi également.
Tout ceci en a fait, pour moi dès le départ, un jeu dans mon top.
Le négatif maintenant. Car oui, même s'il est pour moi proche de la perfection du genre, il a quelques faiblesses.
Alors premièrement, la moins légitime puisque c'est une préférence personnelle ; le fait de laisser le choix de recruter ou pas ou dans quel ordre fait que chaque histoire ignore les autres personnages et est racontée comme si le perso était seul. Comme j'ai dit, c'est nécessaire vu la liberté voulue, mais du coup les seules interactions se passent dans des cutscenes sur fond noir, ou à la taverne, et peu de liens sont construit entre nos personnages dont les histoires restent personnelles.
Ensuite, je regrette un peu le systeme de voyage rapide. En effet, dès le début on peut se téléporter à une ville déjà visitée. Si c'est nécessaire pour le système de quêtes, ça brise en revanche tout le côté voyage (car si dans un décor en 2D c'était lassant, ici la 3D et la beauté visuelle des éléments HD rend ça très sympa), et plus loin dans le jeu on va et vient en un clin d'oeil "ah tu veux voir machin ? Attend je reviens, 5 minutes, je vais à l'autre bout du pays et je le ramène". Mais bon, comme il n'y a pas de compétence pour empêcher les combats aléatoires c'est inévitable. Cependant ça aurait pu être pensé autrement je pense, avec des quêtes plus locales notamment ou un voyage rapide moins pratique (par région par exemple, et non par ville).
Je n'ai pas grand chose à en dire de plus dans l'immédiat, mais il me semblait avoir pensé à autre chose. Je repasserai si ça me revient.
edit : par contre @Vicsene j'ai vu ton com en commençant le jeu et je me suis demandé tout du long comment c'était possible de faire tout avec un seul perso, et lequel je choisirais. Car c'est bien l'idée, non ? Quel perso, du coup ?
edit2: j'ai essayé avec un seul perso (Therion). Le jeu n'est pas du tout prévu pour, sans recruter les autres persos aucune quête n'apparait (à part celle de la ville de départ), et les premières zones restent level 1 (au lieu d'augmenter, comme quand on recrute les autres persos) tandis que les suivantes sont niveau 25. Autrement dit le leveling est horriblement répétitif, et contrairement au jeu "normal", il semblerait que ce soit le seul moyen d'avancer, à coup de combat niveau 1 à l'infini. Bref même pour le challenge, je n'ai pas trouvé ça amusant du tout.
edit3: concernant la vraie fin, [spoiler] autant le fait qu'on ne puisse pas partir du Portail de Finis ok, très bien, ça empêche de se re-stuffer entretemps, ça force à faire ce boss-rush. Mais l'absence de sauvegarde, avec les 8 pré-boss, c'est très chiant. Je ne n'a pas encore pu terminer, ayant commencé et dû abandonner (et donc gaspiller du temps) à cause d'un manque de temps IRL. Car oui, il faut prévoir du temps devant soi. Parce qu'on ne peut pas arrêter le jeu, sinon faut tout recommencer. Voilà donc ça je trouve que c'est une mauvaise idée. Moins un point :p
Par contre le fait qu'à travers les textes laissés toutes les histoires convergent vers un même point, c'est intéressant
ps : par exemple, là je viens de me taper plus de 3h de combats pour mourir face au boss final, je sais que ce temps n'a donc servi à rien, je dois tout refaire et, hélas, ça m'a dégoûté et je vais le laisser de côté un moment :( C'est très dommage [/spoiler]