9 h
11.5 h
14.5 h
Gears of War 4 est un jeu d'action qui reprend les acquis de la franchise. L'histoire se déroule vingt-cinq ans après les événements du troisième épisode. Suite à l'utilisation du Rayon de l'Aube, tous les carburants fossiles de la planète ont été détruits et l'humanité court un grave danger. Les quatre types de météo auront un impact important sur le déroulement des combats.
Merci à Loroth qui a créé cette fiche
Inutile de présenter la saga des Gears of War, licence phare de la 360 confortablement installée au panthéon du TPS puisque directement à l’origine de sa démocratisation. C’est donc sans surprise qu’un 4e volet sous stéroïdes vient accompagner les débuts de la Xbox One. Seulement voilà, après 3 épisodes majeurs et un spin-off qui commençait à sentir le réchauffé, The Coalition doit, en successeur d’Epic Games, sortir l’artillerie lourde afin de raviver la flamme et la passion des joueurs.
Version Xbox One 10 h de jeuComme la série a toujours proposé des modes coopérations de qualité, j’ai sollicité l’assistance de mon cher Gon, homme négligé mais libre de ses contraintes paternelles le temps d’un week-end, avec qui une épopée musclée et moite prend une toute autre saveur. Aux bons souvenirs de nos jeunes années et des dizaines d’heures passées ensemble sur la franchise : Locustes, tenez-vous bien, ça va tronçonner !
Deux décennies se sont écoulées depuis les évènements du troisième opus et la civilisation, dans un piteux état, semble retrouver une quiétude relative sous le régime militaire de la CGU. Notre petite troupe de mercenaires n’apprécie pourtant guère cette servitude et s’en va défier les autorités afin de retrouver un semblant d’indépendance. Mais très vite la donne change et nos héros découvrent bien malgré eux que les Locustes pullulent à nouveau dans les entrailles de la terre. Un scénario prétexte plus tard, et place à une campagne sanglante et suintante régie au doux son des balles et râles d’agonie ! La subtilité est morte, paix à son âme. Et ne comptez pas sur la mise en scène pour retrouver un peu de bon sens : la démesure reste de vigueur, et ça tombe bien, on est là pour ça !
Autant casser le suspens de suite, ce GOW 4 ne réinvente aucunement la recette de ses aînés et se contente de mécaniques efficaces parfaitement rodées. Ainsi, quelques heures de jeu suffisent pour dresser un constat paradoxal : d’un côté on retrouve avec bonheur les sensations originelles en défouraillant du Locuste (et de l’androïde) en masse, mais d’un autre le manque d’innovation général laisse un petit goût amer en bouche. Gears 4 se pose donc comme un TPS nerveux et sauvage, qui cache derrière son aspect bourrin un certain sens de la stratégie. N’espérez pas foncer tête baissée à découvert et vous en sortir sans casse, non, la prudence reste de mise et tout ce qui peut vous servir de couverture sera bienvenue afin de se protéger des rafales ennemies. Rassurez-vous, l’arsenal mis à votre disposition restera votre meilleur allié pour déverser tripes et cervelles sur les murs : mitraillettes, sulfateuses, fusils à pompe, arbalètes, snipers, grenades, etc… accompagneront vos frénésies sanglantes avec panache. Sans aucune forme de censure bien évidemment, et c’est donc avec une rare félicité que l’on découpe du Locuste à l’écran. Toujours aussi jouissif, une fois la lourdeur des déplacements apprivoisée. Un gameplay éprouvé et conforté par un level design travaillé, qui assure une progression plaisante malgré une construction couloir/arène/nettoyage assez redondante. Quelques phases de gameplay champagne à demi scriptées viendront casser la monotonie, mais on relèvera surtout les excellents passages inspirés du mode horde où l’on se doit de fortifier et de défendre nos positions jusqu’à la mort… des autres ! Nouvelle composition florale sur la pierre tombale de la subtilité, amen.
D’un point de vue visuel le bon technique ne saute pas forcement aux yeux vis à vis de la génération précédente. Une réalisation de qualité construite autour d’une 3D fine aux textures convaincantes, soutenue par de beaux effets visuels et une animation exemplaire. On saluera même la variété des environnements, laissant entrevoir quelques panoramas plus verdoyants qu’à l’accoutumé. La direction artistique parachève cet excellent constat, au cœur du spectacle proposé. Car l’univers de GOW 4 se veut très immersif, exposant sans filtre la déchéance de l’humanité qui s’accroche à de rares vestiges de civilisation, tandis que les entrailles de la planète mutent viscéralement. Tout un background apocalyptique diablement efficace, renforcé par une bande son au poil. Qu’il s’agisse des bruitages pour appuyer la violence à l’écran, des musiques histoire de temporiser entre deux gunfights ou même du doublage VF tout à fait dans le ton, l’ensemble respecte les codes de la saga.
En mode vétéran, largement abordable en coopération malgré un coéquipier manchot incapable de gagner le moindre duel à la tronçonneuse, il ne nous aura fallu qu’une dizaine d’heures pour parcourir la campagne principale. Vu que nous avons omis tout le pan on line du jeu, loin d’être négligeable si j’en crois mon expérience sur le 3e opus, je me garderai d’un avis tranché en terme de durée de vie.
Gears of War 4 officie comme un TPS modèle et perpétue raisonnablement son lourd héritage. La recette ne change pas d’un iota et se contente de quelques nouveautés maigrichonnes, au service d’un gameplay irréprochable. Un plaisir de jeu coupable et accentué en coopération : de quoi combler mes attentes après une décennie d'abstinence. Difficile néanmoins d’imaginer la pérennité de la franchise si elle continue de camper timidement sur ses acquis. En complet décalage avec le timing des sorties, je vous donne rendez-vous en 2022 pour un nouvel aparté sanglant sur le 5e opus. Sur ce, j’ai les locustes au point d’émergence. Comprenne qui pourra.