Une Valse dans les allées

Ce film m'a tout d'abord plongé en immersion, sons et images à l'unisson, dans une atmosphère prégnante de solitude et de perdition. Ce fut comme si une forme de vie clinique dénuée d'émotions et de sens se déroulait lentement, tristement et froidement devant moi. Puis une rencontre fortuite et salvatrice s’immisce dans cette vie morne de manutentionnaire solitaire. L'entente naissante transcende la platitude du quotidien et sème ses indicibles graines de bonheur..
Beauté des cadrages dans l'embrasure des fenêtres ou dans la profondeur des plafonds. Saveur des plans fixes extérieurs prolongés où l'ennui et la nuit prennent appui. Plaisir des non dits et des silences, suspendus dans le vide, lors des temps de partage et d'échange entre les différents protagonistes.
Un film exigeant qui nécessite du temps de vie et des sens aux abois pour en apprécier pleinement la teneur.

Joli film, qui trouve son terrain de jeu dans les allées d'un hypermarché, plus souvent dans l'ombre de la réserve que du côté animé de la clientèle. L'affiche flashy appelle une histoire d'amour, le film est bien plus social que ça. La construction en 3 temps amène le personnage de Bruno au même niveau que le sublime couple à l'écran - Franz Rogowski, bijou de sensibilité du cinéma allemand, et Sandra Hüller, révélée dans Toni Erdmann. Il faut se laisser porter par le ballet des palettes, comprendre la routine ennuyeuse du manutentionnaire pour mieux savourer les petits instants de grâce du film.