En Angleterre, à la fin du XVIIe siècle, le roi Jacques se débarrasse de son ennemi, le Lord Clancharlie, et vend son jeune fils, Gwynplaine, aux trafiquants d'enfants qui le défigurent. Le garçon s'enfuit et sauve du froid un bébé aveugle, Dea.rnTous les deux sont recueillis par Ursus, un forain. Gwynplaine, baptisé "L'Homme qui rit", devient un célèbre comédien ambulant. Le bouffon Barkilphedro découvre son ascendance noble et la dévoile à la reine Anne, qui a succédé au roi Jacques. (Source : Allociné)
Adapté du livre L'Homme qui rit de Victor Hugo
Rôle principal
Rôle principal
Rôle principal
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle tertiaire
Non renseigné
Merci à jules vrai qui a créé cette fiche
Je ne connaissais pas cette œuvre de Victor Hugo que je découvre avec le film, donc je ne sais pas ce que ça vaut en tant qu'adaptation, mais j'ai trouvé que le film en lui-même était magnifique. (Et bien sûr, il m'a donné très envie de lire le livre.)
Malgré la réputation qu'il peut avoir, ce n'est pas du tout un film d'horreur, mais bel et bien un drame, celui d'un homme défiguré traité comme un clown alors qu'il ne désire rien d'autre que vivre auprès de la femme qu'il aime, la seule capable d'aimer la personne au-delà du sourire forcé. Très similaire à Quasimodo en somme, avec une mise en lumière toute aussi percutante de la cruauté des foules vis-à-vis des personnes différentes.
Gwynplaine, à l'inverse du fameux bossu, n'est pas vu comme un monstre, et est au contraire adoré de tous... Mais comme un clown, là pour faire rire la foule, même lorsque lui-même ne peut que pleurer.
Ce personnage, connu surtout pour avoir inspiré le Joker*, est très marquant et émouvant, d'autant plus grâce à l'incroyable jeu d'acteur de Conrad Veidt que j'avais déjà adoré dans Le Cabinet du Dr Caligari et qui ici, ne fait que renforcer mon admiration avec un rôle à fleur-de-peau, dont les yeux et les gestes disent mille mots même lorsque sa bouche reste figée.
Mais les autres ne sont pas en reste, tous les acteurs sont excellents à leur manière, que ce soit Mary Philbin, pleine de douceur, Cesare Gravina, d'une expressivité folle, etc...
*En parlant du Joker, je ne peux pas m'empêcher de trouver ça un peu triste qu'un personnage créé pour mettre en avant l'impossibilité du monde à voir un homme derrière un visage défiguré ait inspiré un personnage généralement dépeint comme un monstre, ou en tout cas un homme aussi cruel que son visage est effrayant autrement dit, tout l'inverse de Gwynplaine...
Pour le reste, le film sait parfaitement faire ressortir les émotions, on est loin du côté horrifique souvent associé à l'expressionnisme allemand pour ici entrer pleinement dans la douleur, mais aussi l'amour des personnages de Victor Hugo. On sent qu'il y a du cœur qui a été mis dans cette adaptation.
Et évidemment, les décors et jeux d'ombres sont très travaillés, comme attendu d'un film de cette époque, même si on est sur quelque chose d'un petit peu moins stylisé que d'autres films puisqu'il s'agit d'un récit historique. J'ai également beaucoup aimé la musique, très belle et accompagnant bien les émotions des personnages.
Le petit bémol que je mettrais concerne la toute dernière partie que j'ai trouvée un petit peu longue (mis à part les dernières minutes), mais dans l'ensemble, j'ai passé un excellent moment, je pense que c'est vraiment un film à voir.