En 2013, à Agadir, une jeune domestique succombait aux sévices infligés en toute impunité par ses employeurs. Enquête sur un fait divers glaçant qui a mis en lumière un Maroc à deux vitesses.
C'est un village berbère de l'Atlas, beau et misérable, où la sécheresse fait de plus en plus de ravages. "On doit tout le temps choisir entre nourrir les bêtes et donner à manger aux enfants", explique Zaina. Sa fille, Fatima, y a grandi jusqu'à ses 11 ans, au milieu de dix frères et sœurs. Puis, cette écolière joyeuse et serviable, parfois critique aussi - elle reprochait à sa mère de faire trop d'enfants -, a dû partir travailler comme employée de maison à Agadir, à environ 180 kilomètres de là. Un lot commun pour les filles du village, contraintes d'arrêter l'école tôt sans autre solution pour subvenir aux besoins de leur famille. "Louée" pour 30 euros par mois à un gendarme et son épouse, avec la complicité du président du conseil communal du village, Fatima donnait peu de nouvelles, hormis de brefs appels téléphoniques, probablement surveillés, où elle assurait que tout allait bien.
Trois ans plus tard, en 2013, ses parents ont appris la mort de leur fille et découvert avec horreur son corps couvert de cicatrices et de brûlures.
Depuis, l'employeuse de Fatima est en prison. Mais des questions restent en suspens. Pourquoi l'adolescente a-t-elle subi de tels sévices ? Quel a été le rôle du mari, qui prétend ne rien savoir, et n'a pas été inquiété ? Pourquoi la justice n'a-t-elle demandé qu'un examen sommaire du corps de la jeune fille ?
(Source : ARTE)
Non renseigné
Merci à Xani qui a créé cette fiche