Ce film vient du cœur et est un véritable travail d’amour qui a pris sept ans à être réalisé. Au moment où le projet a débuté, personne en Belgique n’était intéressé à dépenser un centime dans une telle production, pour la raison que Derroll Adams était malade, vieux et presque oublié par les médias.
Avec l’aide généreuse de quelques amis, tous bien décidés à rendre hommage au légendaire « homme au banjo aux mains tatouées », nous avons commencé à filmer de longues interviews de Derroll Adams à Anvers, en 1998, pour finalement devenir notre propre producteur. Malheureusement, l’état de santé de Derroll s’est détérioré et il est décédé en février 2000. Nous avons alors eu la chance d’obtenir le soutien d’éminents compagnons de longue date et d’amis musiciens de Derroll et avons trouvé l’occasion de leur rendre visite et de les filmer aux États-Unis, en Angleterre, en Irlande, au Danemark, en France et en Belgique. Enfin, quelques années plus tard, lorsque le tournage a été entièrement terminé, le CBA (Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles), les télévisions belges francophone et flamande (RTBF et VRT), et la télévision danoise se sont intéressées au projet, me donnant la possibilité de finaliser la postproduction du film.
Il ne s’agit pas uniquement de musique folk ; bien sûr, il y a beaucoup de musique, interprétée par de magnifiques artistes, mais en même temps, c’est une sorte de road-movie qui traverse la dépression, la période du maccarthysme, la guerre de Corée, le mouvement beat et le renouveau folk des années 60 ; le voyage d’un des plus grands artistes américains authentiques, injustement sous-estimé, et peu connu aux États-Unis (puisqu’il a passé plus de quarante ans en Belgique), pour qui la musique folk était un mode de vie. Au milieu des années 50, Derroll Adams a composé « Portland Town » (repris plus tard par Joan Baez, le Kingston Trio, Bob Harter, Dick Weissman, Josh White Jr, Barbara Dane, Arlo Guthrie, Van Morisson, Colin Wilkie & Shirley Hart, Marianne Faithfull et bien d’autres), une émouvante chanson anti-guerre, une simple déclaration contre la cruelle stupidité de la guerre. C’était juste après la guerre de Corée. Hélas, pour paraphraser Bob Dylan : « Les temps n’ont pas changé » ! Je serais plus que très fier si « Portland Town » pouvait résonner à nouveau dans le pays de Derroll et dans sa ville natale de l’Oregon.
Patrick Ferryn
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Non renseigné
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