Les insulaires

Chez les Palladion les souris ont des noms : Arminthe, Grosse Guduffe ou Alberadon, et si on n'a pas baptisé les rats, c'est que, dans l'immeuble de la rue du Cœur-Volant, ceux-ci sont trop nombreux. La famille ne craint rien de tous ces rongeurs. Elle vit avec ; depuis cinq générations. Avant, tout près, il y avait les Halles... C'est au nom de cette même promotion, de l'aménagement du quartier, que débarque un jour M. Schnaffouze, le nouveau propriétaire, héraut de la démolition : il promet baignoires et merveilles, bidets, chauffage intégré, aérateurs, moquettes douillettes. Il accomplit son métier d'évacuateur.Au troisième étage, on ne l'entend pas de cette oreille. M. Palladion n'a pas appartenu à la 2e D.B. pour rien : il jette dehors le " délégué des concussionnaires " et fulminant contre le " monstre polypioche ", sort de la naphtaline son costume du dimanche, épingle sa belle légion d'honneur, pour aller dire à l'Hôtel de Ville de quel bois il se chauffe. Ses compagnons de la Résistance lui prêteront main forte...