Plutôt bon film, très bon du côté de la réalisation.
// Attention spoiler // Mais le petit hic c'est ce personnage féminin. Je tourne autour depuis que je suis sortie de la salle mais je crois que ce qui me chagrine c'est qu'elle est complètement réac. Elle rejette le moindre plaisir dans sa vie. Pourquoi ? La scène où elle connaît enfin la jouissance est filmée comme un viol, elle n'est pas consentante de son propre plaisir. Ça n'est pas justifié et ce n'est pas justifiable. Cela m'a posé un problème dans la lecture du film. Sa nécessité de contrôle sur les choses n'est pas particulièrement bien mobilisée non plus. Je ne sais pas. Mais je suis passée complètement à côté.
Pour répondre au commentaire ci dessus de @AuréganeLemière, ma petite interprétation. Evidemment, le tout, sous spoiler.
Jeanne dans le premier mouvement (le premier jour) est une "femme robot", tous ses mouvements sont programmés, tout est sous contrôle. Je fais rapide, il y a ENORMEMENT de choses à tirer de ces moments, mais en gros on en est là.
Deuxième mouvement, la journée se passe exactement pareil, tout est sur un déroulé clair, net, précis. Puis vient la deuxième passe. Et à partir de cette passe, tout se dérègle.
D'ailleurs, le plan avec l'homme qui repart n'est pas filmé "de face", je ne sais pas comment le dire, mais tous les plans (du peu que j'ai remarqué) sont filmés de telle façon que le cadre est perpendiculaire au mur, ou parallèle quand il s'agit de couloir, autrement dit, on ne voit jamais de "coin". Dans cette scène, il y a déjà une dissonance de plan. Ca m'a questionné et je n'ai compris cela que plus tard à 2 reprises.
La première chose à retenir de ce deuxième mouvement c'est tout le dérèglement de Jeanne suite à cette deuxième passe. Plus rien n'est contrôlé : elle ne se recoiffe pas, elle rate ses patates, elle oublie les lumières, fait des allers retours, n'arrive pas à se concentrer. Bref. Elle va se coucher.
Troisième mouvement, le dérèglement continue, elle se lève trop tôt, et rien ne se passe comme prévu : la banque est fermée, le cordonnier aussi, la serveuse n'est pas là etc ...
En somme : elle a perdu le contrôle, celui qui lui permet de ne plus réfléchir à sa propre condition d'aliénation.
Un plan a commencé à m'éclairer sur celui "filmé de côté" avec l'homme de la 2eme passe dont je parle plus haut : un autre plan, filmé comme cela de manière décadrée, est montré, c'est celui où Jeanne attend l'ouverture du cordonnier et elle regarde par la vitrine (d'un magasin ou restaurant, je ne sais plus trop), manifestement avec désir, ou envie. Et c'est déjà une première piste : quelque chose s'est passé, avec ce deuxième homme.
Finalement, vient la troisième passe, celle ci on la voit et on comprend : Jeanne se met à jouir durant ses passes. Et elle cherche à tout prix à stopper la jouissance de celle ci, car elle associe la jouissance à une perte de contrôle non seulement d'elle, mais du court même de sa vie. On comprend alors qu'elle avait déjà joui, lors de la deuxième passe. Ne supportant pas de perdre le contrôle, elle tue cet homme.
Ce geste est d'ailleurs paradoxal, car en étant effrayé de perdre le contrôle, elle effectue un acte qui va définitivement la sortir de sa condition de mère célibataire au foyer aliénée par sa condition, allant très certainement en prison, ou en HP.
Mais la dernière séquence la montre pourtant posée, arrêtée, pensive. Son aliénation prend fin, et elle le prend plutôt comme une délivrance qu'une punition.
Plutôt bon film, très bon du côté de la réalisation.
// Attention spoiler // Mais le petit hic c'est ce personnage féminin. Je tourne autour depuis que je suis sortie de la salle mais je crois que ce qui me chagrine c'est qu'elle est complètement réac. Elle rejette le moindre plaisir dans sa vie. Pourquoi ? La scène où elle connaît enfin la jouissance est filmée comme un viol, elle n'est pas consentante de son propre plaisir. Ça n'est pas justifié et ce n'est pas justifiable. Cela m'a posé un problème dans la lecture du film. Sa nécessité de contrôle sur les choses n'est pas particulièrement bien mobilisée non plus. Je ne sais pas. Mais je suis passée complètement à côté.
Pour répondre au commentaire ci dessus de @AuréganeLemière, ma petite interprétation. Evidemment, le tout, sous spoiler.
Jeanne dans le premier mouvement (le premier jour) est une "femme robot", tous ses mouvements sont programmés, tout est sous contrôle. Je fais rapide, il y a ENORMEMENT de choses à tirer de ces moments, mais en gros on en est là.
Deuxième mouvement, la journée se passe exactement pareil, tout est sur un déroulé clair, net, précis. Puis vient la deuxième passe. Et à partir de cette passe, tout se dérègle.
D'ailleurs, le plan avec l'homme qui repart n'est pas filmé "de face", je ne sais pas comment le dire, mais tous les plans (du peu que j'ai remarqué) sont filmés de telle façon que le cadre est perpendiculaire au mur, ou parallèle quand il s'agit de couloir, autrement dit, on ne voit jamais de "coin". Dans cette scène, il y a déjà une dissonance de plan. Ca m'a questionné et je n'ai compris cela que plus tard à 2 reprises.
La première chose à retenir de ce deuxième mouvement c'est tout le dérèglement de Jeanne suite à cette deuxième passe. Plus rien n'est contrôlé : elle ne se recoiffe pas, elle rate ses patates, elle oublie les lumières, fait des allers retours, n'arrive pas à se concentrer. Bref. Elle va se coucher.
Troisième mouvement, le dérèglement continue, elle se lève trop tôt, et rien ne se passe comme prévu : la banque est fermée, le cordonnier aussi, la serveuse n'est pas là etc ...
En somme : elle a perdu le contrôle, celui qui lui permet de ne plus réfléchir à sa propre condition d'aliénation.
Un plan a commencé à m'éclairer sur celui "filmé de côté" avec l'homme de la 2eme passe dont je parle plus haut : un autre plan, filmé comme cela de manière décadrée, est montré, c'est celui où Jeanne attend l'ouverture du cordonnier et elle regarde par la vitrine (d'un magasin ou restaurant, je ne sais plus trop), manifestement avec désir, ou envie. Et c'est déjà une première piste : quelque chose s'est passé, avec ce deuxième homme.
Finalement, vient la troisième passe, celle ci on la voit et on comprend : Jeanne se met à jouir durant ses passes. Et elle cherche à tout prix à stopper la jouissance de celle ci, car elle associe la jouissance à une perte de contrôle non seulement d'elle, mais du court même de sa vie. On comprend alors qu'elle avait déjà joui, lors de la deuxième passe. Ne supportant pas de perdre le contrôle, elle tue cet homme.
Ce geste est d'ailleurs paradoxal, car en étant effrayé de perdre le contrôle, elle effectue un acte qui va définitivement la sortir de sa condition de mère célibataire au foyer aliénée par sa condition, allant très certainement en prison, ou en HP.
Mais la dernière séquence la montre pourtant posée, arrêtée, pensive. Son aliénation prend fin, et elle le prend plutôt comme une délivrance qu'une punition.