Depuis son enfance, Jessica est hantée par des cauchemars récurrents dans lesquels elle est poursuivie par une mystérieuse créature à tête de cheval appelée Horsehead. Dans l’espoir de retrouver la paix, Jessica a entamé des études de psychophysiologie des rêves. Suite au décès de sa grand-mère maternelle, Jessica est contrainte de retourner dans la maison familiale. À son arrivée, elle découvre que son aïeule défunte reposera dans la chambre mitoyenne de la sienne durant la veillée mortuaire... Après une première nuit agitée par un nouveau cauchemar, Jessica tombe subitement malade. Clouée au lit par une forte fièvre, la jeune femme décide d’utiliser son état léthargique pour expérimenter le rêve lucide et essayer ainsi de prendre le contrôle de ses cauchemars, une pratique dangereuse dont certains ne se remettent jamais. Jessica évolue alors dans son propre monde onirique. Elle mène l’enquête afin de découvrir le mal qui la ronge elle et sa famille depuis des générations.
Rôle principal
Rôle principal
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Merci à Lyra Sullyvan qui a créé cette fiche
De part sa bande-annonce intrigante, ce film me mettait l'eau à la bouche bien avant sa sortie. Puis, refroidie par les critiques catégoriques que j'ai pu lire à son sujet, je me suis mise à redouter le visionnage et à constamment le reporter. Je ne regretterai jamais assez de me fier à l'opinion commune.
Évidemment, et d'autant plus qu'il s'agit du premier film d'un jeune réalisateur, Horsehead n'échappe pas à bon nombre de défauts. L'aspect très contemplatif, quoiqu'esthétiquement très réussi, nuit dangereusement à l'intrigue principale, de ce fait quelque peu relayée au second plan. Paradoxalement, pourtant, l'ambiance ainsi créée renouvelle l’intérêt du spectateur pour ce qui pourrait paraître un secret de famille aussi prévisible que tiré par les cheveux. En effet, je pense que l'intérêt d'Horsehead tient bien davantage dans sa manière de raconter que dans le scénario lui-même, quand bien même la narration est victime de quelques maladresses. Le découpage des séquences est parfois brutal et certaines transitions entre les rêve et la réalité en deviennent quelque peu confuses. Le « monde réel » disparaît progressivement et quasi totalement à mesure que le film avance et seul le rêve finalement apporte les réponses, jamais verbalisées – sauf en présence du prêtre – que recherche Jessica. Les théories du rêve, en particulier celle du rêve lucide, sur lesquelles repose la narration, aussi riches et intéressantes soient-elles, transforment le récit en une véritable odyssée symbolique et référentielle dont l'intrigue semble à maintes reprises n'être que le prétexte. Certaines images s'éternisent et prennent le risque de passer pour gratuites.
Gratuites ? Les scènes en questions ne le sont probablement pas. Elles font partie de cette narration onirique. Après tout, qu'est-ce qu'un cauchemar, si ce n'est une contemplation à laquelle on ne peut échapper ? Les fresques pseudo-horrifiques et principalement contemplatives d'Horsehead placent le spectateur lui-même dans la position inconfortable et fatale du rêveur non-lucide. De même, le symbolisme, s'il peut paraître abusif, n'est lui-même que la traduction picturale des théories qui chez la protagoniste virent à l'obsession. Les grands principes freudiens peuvent bien faire sourire, il est tout de même difficile de se lasser de les voir réinterprétés, mis en scènes, de voir comment toutes les théories qui inondent la psychologie moderne résonnent dans nos esprits et orientent nos réflexions. Qui n'a pas immédiatement associé une idée, une signification presque trop évidente aux figures du cheval, du loup, à la clé ou à l'eau ? Il me plaît de penser que ce film, involontairement sans doute, incarne tout autant qu'il pointe du doigt la tendance actuelle à tenter de démêler l'indémêlable dans l'esprit humain à grands coups de théories préconçues et de stéréotypes de la pensées ; tendance à tout vouloir comprendre et justifier qui peut-être nous enferme, tous autant que nous sommes, dans notre propre odyssée symbolique et nous empêche de vivre dans « le monde réel » ...