Je me suis regardé la "first cut" du film, avant qu'il ne soit coupé. Selon les sources, ce serait dû soit uniquement à la censure, soit Tarkovski aurait coupé lui-même des passages pour rendre son film "meilleur" comme demandé par le gouvernement russe mais en l'assumant totalement. Difficile d'avoir le fin mot de cette histoire.
En tout cas, malgré la qualité graphique assez moyenne de cette version (dont l'une des seules copies a été largement détériorée), on ne peut encore une fois qu'être admiratif du résultat.
C'est assez dingue l'ambiance hypnotisante, lancinante qui règne dans les films de Tarkovski, malgré une quasi omniprésence de silences, et de longs plans fixes sur des éléments à première vue inutiles. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me fascine autant dans les oeuvres de ce réalisateur, alors que par exemple 2001 A Space Odissey m'a profondément ennuyé.
En tout cas, c'est encore une fois une sacrée baffe, c'est beau, poétique, les réflexions présentées (notamment en lien avec l'art) sont incroyables de profondeur... Et c'est pas chiant. Vraiment. Je ne saurais expliquer pourquoi, je ne saurais dire ce qui y est fascinant, mais non. C'est pas chiant. Et c'est incroyable. Faudra que je me mate la version finale, histoire d'avoir une meilleure qualité visuelle, et de voir les différences entre les versions.
Contrairement à Kiparte, c'est le premier film de Tarkovski que je regarde sans aucune connaissance des différentes versions. Je n'ai d'ailleurs trouvé le film complet restauré qu'en version russe sous-titrée anglais.
Ce n'est pas une biographie de Andreï Roublev (ce qui est rassurant d'ailleurs puisqu'on connaît très peu de choses de lui) mais plutôt une fresque de la Moscovie médiévale et de la question de l'art mais surtout de la foi dans un contexte de violence, de guerres, de famine, de maladie.
Et c'est très réussi. Déjà visuellement, un noir et blanc sublime, des plans et une ambiance envoutante, des mises en scène impressionnantes, des acteurs tous très bons. J'ai beaucoup apprécié le découpage du film en "tableaux" qui lui sied parfaitement. Le film en lui-même suffit à comprendre parfaitement les questionnement de Roublev sur sa foi et la place de son art. Le fait qu'il ne soit parfois presque qu'un figurant dans un tableau, laissant la place à d'autres destins (notamment le tableau de la Cloche, magnifique) rend d'autant plus le message universel.
Le film est également complètement compréhensible sans bagage historique mais j'avoue que, connaissant très peu le contexte historique de la Moscovie, certains aspect m'ont parfois un peu "perdu" dans le sens où je voulais en connaître plus. Je ne me suis pas faite prier pour en lire d'avantage à ce sujet de mon côté entre chaque tableau (notamment concernant les Tatars).
Un film qui pour moi fut à la foi une œuvre poétique mais aussi une invitation à creuser mes connaissances historiques. Un sans faute, donc !
Je me suis regardé la "first cut" du film, avant qu'il ne soit coupé. Selon les sources, ce serait dû soit uniquement à la censure, soit Tarkovski aurait coupé lui-même des passages pour rendre son film "meilleur" comme demandé par le gouvernement russe mais en l'assumant totalement. Difficile d'avoir le fin mot de cette histoire.
En tout cas, malgré la qualité graphique assez moyenne de cette version (dont l'une des seules copies a été largement détériorée), on ne peut encore une fois qu'être admiratif du résultat.
C'est assez dingue l'ambiance hypnotisante, lancinante qui règne dans les films de Tarkovski, malgré une quasi omniprésence de silences, et de longs plans fixes sur des éléments à première vue inutiles. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui me fascine autant dans les oeuvres de ce réalisateur, alors que par exemple 2001 A Space Odissey m'a profondément ennuyé.
En tout cas, c'est encore une fois une sacrée baffe, c'est beau, poétique, les réflexions présentées (notamment en lien avec l'art) sont incroyables de profondeur... Et c'est pas chiant. Vraiment. Je ne saurais expliquer pourquoi, je ne saurais dire ce qui y est fascinant, mais non. C'est pas chiant. Et c'est incroyable. Faudra que je me mate la version finale, histoire d'avoir une meilleure qualité visuelle, et de voir les différences entre les versions.
Contrairement à Kiparte, c'est le premier film de Tarkovski que je regarde sans aucune connaissance des différentes versions. Je n'ai d'ailleurs trouvé le film complet restauré qu'en version russe sous-titrée anglais.
Ce n'est pas une biographie de Andreï Roublev (ce qui est rassurant d'ailleurs puisqu'on connaît très peu de choses de lui) mais plutôt une fresque de la Moscovie médiévale et de la question de l'art mais surtout de la foi dans un contexte de violence, de guerres, de famine, de maladie.
Et c'est très réussi. Déjà visuellement, un noir et blanc sublime, des plans et une ambiance envoutante, des mises en scène impressionnantes, des acteurs tous très bons. J'ai beaucoup apprécié le découpage du film en "tableaux" qui lui sied parfaitement. Le film en lui-même suffit à comprendre parfaitement les questionnement de Roublev sur sa foi et la place de son art. Le fait qu'il ne soit parfois presque qu'un figurant dans un tableau, laissant la place à d'autres destins (notamment le tableau de la Cloche, magnifique) rend d'autant plus le message universel.
Le film est également complètement compréhensible sans bagage historique mais j'avoue que, connaissant très peu le contexte historique de la Moscovie, certains aspect m'ont parfois un peu "perdu" dans le sens où je voulais en connaître plus. Je ne me suis pas faite prier pour en lire d'avantage à ce sujet de mon côté entre chaque tableau (notamment concernant les Tatars).
Un film qui pour moi fut à la foi une œuvre poétique mais aussi une invitation à creuser mes connaissances historiques. Un sans faute, donc !